Le prisonnier de Zenda : Romance Ruritanienne

Affiche Le Prisonnier de Zenda
Le prisonnier de Zenda, Film de Richard Thorpe, 1952

La Ruritanie est un joli pays d’opérette, situé quelque part dans l’Empire Austro-hongrois ; les forêts y sont superbes et giboyeuses, les habitants rustiques et heureux, les maisons colorées et le souverain habite dans un beau château.
Le roman d’Anthony Hope, Le Prisonnier de Zenda, a donné naissance au terme de " Romance ruritanienne " pour désigner des romans d’aventures se situant dans des petites monarchies d’Europe centrale.
On pense notamment à Tintin et le sceptre d’Ottokar, à Koenigsmark de Pierre Benoit, à La soupe aux canards de Léo MacCarrey – avec les délirants Marx Brothers – à Chitty Chitty Bang Bang de Ian Fleming ou encore à La grande Duchesse de Gérolstein d’Offenbach.
Le genre a inspiré à la fois le roman, le cinéma, la bande dessinée et l’art lyrique.

Si les monarques ruritaniens ont tout pour être heureux – ils sont riches, possèdent un beau pays où il fait bon vivre et un splendide château -, tout n’est cependant pas rose pour eux.


L’état voisin menace généralement d’envahir le pays et de déclencher la guerre (Sylvania envahit Freedania dans La soupe aux canards, La Bordurie veut annexer La Syldavie dans Le sceptre d’Ottokar). Autour de lui, traîtres et comploteurs ourdissent de sombres machinations pour le renverser ou pour l’assassiner.

C’est par les yeux de l’étranger – Tintin dans Le sceptre d’Ottokar, Raoul, le jeune précepteur de Koenigsmark ou encore l’anglais Rodolphe dans Le prisonnier de Zenda – que le lecteur-spectateur découvre le royaume. L’étranger y vivra de nombreuses aventures et aidera à déjouer les complots.
Tous ces aspects permettent de poser le contexte du Prisonnier de Zenda, devenu grâce à Richard Thorpe un beau film et un des meilleurs films d’aventures produits par la MGM.
La distribution est éblouissante, Deborah Kerr et Stewart Granger composant un des plus beaux couples du genre et James Mason – encore et toujours opposé à son compatriote – un méchant savoureux au point d’en devenir presque sympathique.
Pour rappel de l’histoire : Rodolphe Rassendyl, un anglais en vacances dans le royaume de Ruritanie rencontre dans la forêt son sosie parfait, son cousin éloigné et futur souverain du lieu, peu motivé par son couronnement qui doit avoir lieu le lendemain.
Dans un pavillon de chasse, le Colonel Zapt, aide de camp du Roi découvre celui-ci, plongé dans un profond sommeil dû à un vin drogué, bu lors d’une soirée bien arrosée en compagnie de son cousin.
Le prince Michel, frère de Rudolf, désireux d’accéder au trône, est à l’origine du complot.
Rodolphe devra alors prendre la place du Roi pour le couronnement qui doit avoir lieu quelques heures plus tard. Lors de la grandiose cérémonie, il prête serment, se voit couronner par l’Evèque du lieu et voit à ses pieds sa future épouse, la Princesse Flavia.
Pendant ce temps, le véritable Roi, resté inconscient dans le pavillon de chasse est enlevé et enfermé au Château de Zenda, propriété de Michel.
En attendant de délivrer le prisonnier, Rodolphe doit continuer à jouer son rôle de Roi, déchiré entre son amour pour Flavia – amour né entre eux au premier regard – et son devoir.

Le film est la troisième adaptation du roman d’Anthony Hope.
Détail surprenant, le film est le remake shot-for-shot de la version, déjà excellente de 1937 avec Ronald Colman – critique à venir-. On y retrouve à l’identique scènes, dialogues, musiques et plans.

La version de 1937 bénéficiait du talent de Ronald Colman, moins athlétique que Stewart Granger mais très attachant et sensible et de l’athlétique Douglas Fairbanks Jr, dans le rôle de Rupert. Manquaient cependant les riches couleurs de la version de 1952 et une Flavia plus sensible que Madeline Carroll.
Le roman a connu une suite, Rupert de Hentzau, traduite par le titre Au service de la Reine, qui met à l’honneur le méchant de l’histoire et voit le retour de Rodolphe, de nouveau en Ruritanie pour aider sa chère Reine Flavia.
Richard Thorpe eut un moment le projet d’adapter cette suite mais hélas le film ne vit jamais le jour. Il en existe cependant deux adaptation du temps du muet, en 1915 puis 1923 puis deux téléfilms anglais.
Moi, je rêve à ce qu’aurait donné une suite avec le même trio d’acteurs Stewart Granger, Deborah Kerr et James Mason…

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