La légende de l'Ours Roi : Joyeux Noël à tous !

Affiche La legende de l'ours roi
La légende de l'Ours Roi - Film d'Ola Solum, 1991.

La légende de l'Ours Roi est un conte populaire norvégien dont l'auteur est Thore Aslaksdotter, qui s'est inspirée d'un conte traditionnel À l'est du soleil et à l'ouest de la lune, qui conte l'histoire d'un roi transformé en ours par une méchante sorcière et qui sera sauvé par l'amour d'une belle princesse.



Les magnifiques paysages enneigés de la Norvège où loups et corbeaux sont les gardiens du royaume et portent les nouvelles à travers le pays servent de décor à l'histoire.
Le Roi de ce pays a la faculté de parler avec les animaux.

Il a trois jolies filles, deux égoïstes et une pleine d'amour pour son Père et pleine de douceur.

Le royaume n'est pas grand, le village minuscule est enfoui sous la neige et le palais de ce royaume se résume à la maison centrale du village de style nordique, inspiré des habitats vikings.

Mais la jeune Princesse rêve de pays ensoleillés et de rencontrer son âme soeur.

Justement, dans le pays de l'Eternel Eté, un beau et jeune Roi, Valemon, rêve au milieu des arbres en fleurs. Hélas, face à son refus de lui appartenir, une méchante sorcière qui a jeté son dévolu sur lui, le transforme en ours polaire.
Le pauvre Valemon n'a plus qu'à s'exiler vers le nord rejoindre le royaume de l'Eternel Hiver.



Un joli conte à découvrir, son lieu de tournage dans de grandes plaines norvégiennes enneigées lui donnant une atmosphère de conte de Noël et un côté encore plus magique et dépaysant.
La deuxième partie du film se déroule dans les ruines d'une grande forteresse, demeure de la sorcière. 


Si on perd alors le charme des décors naturels hivernaux, les péripéties s'enchaînent dans la pure tradition des contes de fées.

Pour tous ceux qui vivent dans des lieux où Noël blanc n'est plus qu'une jolie chanson et où 24 et 25 décembre se déroulent sous la pluie et le vent, dans des températures d'automne.

Joyeux Noël à tous !

The twilight zone : Là où le spectateur perd ses certitudes...Vous entrez dans la 4ème dimension, celle du temps.

Affiche La Quatrième Dimension
The twilight zone - Série de Rod Serling, 1959-1964.

Série de référence de la science fiction, Twilight zone est une série d'anthologie à la durée de vie exceptionnelle qui connaîtra, outre ses 156 épisodes, plusieurs suites : La cinquième dimension (The New Twilight Zone), La treizième dimension (Twilight Zone 2002) et enfin aujourd'hui Twilight Zone 2019.
Aux commandes des deux premières séries, le génial Rod Serling, infatigable producteur et scénariste. Il écrira 92 des 156 épisodes de la série d'origine.

Réduire Twilight Zone à une série de science fiction serait une ingratitude à la mémoire de son créateur, cet aspect étant généralement abordé de façon simple, avec des effets réduits au maximum. 
A travers la diversité des histoires présentées, c'est toute une réflexion philosophique et un regard critique voire satirique qui nous sont proposés sur l'être humain et ses défauts, sur la société et ses thèmes multiples.

Abordant une grande quantité de thèmes, Rod Serling et les autres scénaristes de la série invitent le spectateur à une réflexion. Le ton est donné à la fois par l'introduction présentée par Rod lui-même - d'abord présent à l'écran dans les premières saisons puis en voix off - puis par la conclusion.
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Entre les deux, un schéma identique mais adapté de multiples façons avec des histoires étranges, surprenantes voire hallucinantes. L'épisode s'ouvre par la présentation du contexte, généralement un héros - ou une héroïne - montré dans son cadre soit habituel soit nouveau. Un événement survient et bouleverse le héros et ses certitudes, et par là même celles du spectateur ( découverte d'un monde inconnu, apparition d'un personnage étrange, bouleversement du cours normal des choses...) 
Après environ 1/4 d'heure plongé dans la situation présentée, le spectateur est touché par une chute brutale : une fin laissant le héros dans l'incertitude ou le désarroi, révélation surprenante...

La conclusion énoncée par Rod Serling vient ponctuer l'interrogation qui vient de naître ou le choc de la révélation.

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Cauchemar à 20 000 pieds
Véritable bourreau de travail à l'imagination débordante, Rod Serling écrivait jusqu'à 16 heures par jour, une multitude de scénarios. Il saura, au fil du temps, s'entourer de plusieurs collaborateurs qui apporteront également de nouveaux styles d'histoire et de nouvelles idées.
Les saisons ne se valent cependant pas et si la première saison est, de l'avis de tous, tout simplement un chef d'oeuvre, les périodes suivantes perdront peu à peu leur saveur jusqu'à une dernière saison peu marquante.
Le format de 25 minutes permet de tenir l'intérêt du spectateur et de traiter les histoires de façon percutante et surprenante, si le sujet est prenant, principe que Rod oubliera hélas pendant la saison 4 qui passe à un format de 50 minutes. La dernière saison revient au format d'origine mais annonce bien la fin.

Diffusée de 1959 à 1964, la série gagnera de nombreuses récompenses et son créateur est l'auteur le plus récompensé de l'histoire de la télévision.
Question de temps
Sur ce même principe, il développera de nouvelles séries, passant du noir et blanc à la couleur et mettant le pied dans une nouvelle époque. La série lui survivra à travers les anthologies suivantes.
Twilight zone sera source d'inspiration pour de nombreux réalisateurs.

Arrêtons-nous à présent sur quelques uns des meilleurs épisodes :
  • Question de temps (Time Enough at Last) - saison 1 épisode 8 : S'il est un épisode résumant à lui seul toute la série, c'est bien celui-ci, considéré à l'unanimité des fans , comme le meilleur de tous ou en tout cas celui dont la chute est la plus mémorable.
    L'histoire est celle d'un employé de banque, fou de lecture, harcelé par sa femme et humilié par son patron. Il se retrouve seul sur terre après une explosion nucléaire.
    un épisode prenant, aux décors bien conçus et à la fin stupéfiante.
  • Souvenir d'enfance (Walking distance) - saison 1 épisode 5 : un épisode émouvant avec l'attachant Gig Young.
    Un homme d'affaires stressé décide sur un coup de tête de retourner voir la ville de son enfance. Il s'y rencontre, petit garçon. Il a plongé dans la quatrième dimension, le temps, et se retrouve à l'époque de sa jeunesse.
  • Arrêt à Willoughby - saison 1 épisode 30 - : Un homme d'affaires stressé (encore un !) prend chaque jour le train pour rentrer chez lui.
    Un jour, s'endormant dans le train, il se réveille dans un décor de début du siècle et aperçoit par la fenêtre une ville de rêve où le contrôleur l'invite à s'arrêter. Le lendemain, la même scène se reproduit. Finira-t-il par descendre du train ?
    Un épisode à l'histoire simple et prenante.
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    C'est une belle vie
    • C'est une belle vie ( It's a Good Life) - saison 3 épisode 8 - : Une histoire inquiétante avec un très talentueux Bill Mumy
      Dans une petite ville, un garçonnet de six ans sème la terreur et domine tout son entourage. Il a en effet le pouvoir de faire disparaître les gens qui ne lui plaisent pas, ce qu'il a déjà fait avec une grande partie de la ville.
  • Le petit peuple (little people) - saison 3 épisode 28
    Deux astronautes sont contraints de poser leur fusée sur une étrange planète où ils découvrent une ville microscopique. Devenu fou, l'un des deux astronautes oblige le petit peuple à lui construire une gigantesque statue et à le reconnaître pour leur Dieu.
    Un épisode original au final bien trouvé encore une fois.
  • La relève de la garde (The Changing of the Guard) - saison 3 épisode 37 -
    Un vieux professeur de littérature, enseignant dans un collège traditionnel est mis à la retraite. Alors qu'il réfléchit dans le parc, la cloche de l'établissement sonne et fait ressurgir les fantômes du passé.
    Un épisode émouvant avec l'impeccable Donald Pleasance.
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    Miniature
    Miniature - saison 4 épisode 8 - Un timide comptable remarque un jour dans un musée une superbe maison de poupées reproduisant un intérieur du 19ème siècle et habité par une belle jeune femme. Il voit un jour les personnages de la maison prendre vie. Devenu obsédé par la maison de poupées, il est pris pour un fou.
    Un épisode attachant avec un tout jeune Robert Duvall.
  • Le bon vieux temps (No Time Like the Past) - saison 4 épisode 10 - : un physicien invente une machine à voyager dans le temps. Il décide de changer les éléments dramatiques de l'histoire mais s'aperçoit que cela n'est pas possible.
    Un épisode prenant avec le toujours impeccable et sympathique Dana Andrews. Le format de 50 min permet bien ici de développer les diverses étapes du voyage du héros.
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Le Seigneur des anneaux - la communauté de l'anneau : L'histoire d'une amitié et deux prodigieuses sagas

Affiche Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l'anneauLe Seigneur des anneaux : la communauté de l'anneau - Film de Peter jackson, 2001.

1926 marque la rencontre à Oxford de deux professeurs de littérature anglaise, écrivains et amoureux des légendes anciennes et du fantastique. Lisant la première version du roman, Le Hobbit, écrite par son confrère, J. R. R. Tolkien, C. S. Lewis se montre enthousiaste; il se lancera à son tour dans une saga, Narnia, série inspirée par la foi chrétienne de son auteur et par de multiples références traditionnelles et légendaires.
Tolkien puisera, quant à lui, dans les mythes nordiques mais également dans des références chrétiennes.

Les deux auteurs partagent un amour du langage et de l'imaginaire et la volonté de créer, par leurs plumes, un monde à part. Les deux sagas seront des succès planétaires.
En 1930, ils créent, avec un cercle d'universitaires et d'hommes de lettres ( deux femmes seulement y participeront), un club littéraire, Les Inklings, permettant à ses membres de présenter leurs écrits, de s'entraider et de s'encourager. Les oeuvres sont tournées vers la fantasy et le fantastique.
Tolkien y présentera son oeuvre et sera aidé dans sa réalisation, par les critiques de ses collègues.
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Tolkien et Lewis
L'influence de Tolkien sur Lewis et vice-versa sera décisive, malgré leurs différences de style et parfois leurs mésententes.
En 1949, Lewis se lance à son tour dans l'écriture du 1er tome de sa saga, "Le lion, la Sorcière et l'armoire magique".

Entamée à la fin des années 30 suite au succès de son livre pour enfants Le Hobbit, la trilogie de Tolkien sera éditée en 1952, après plus de douze ans d'écriture. Prévue à la base pour être présentée en un seul volume, l'oeuvre se révèle trop colossale et deviendra donc une trilogie. Tolkien quitte le monde du roman pour enfants pour une oeuvre adulte, beaucoup plus sombre.
La trilogie est depuis plus de soixante ans parmi les livres les plus lus et achetés dans le Monde - 6ème ou 4ème selon les classements -.

En 2000, en feuilletant un magazine sur le cinéma, je tombe stupéfaite sur une affiche présentant la sortie prochaine du 1er volet de la trilogie. Il me faudra attendre encore une année avant de découvrir au Noël suivant l'adaptation d'un des plus fabuleux romans qu'il m'ait été donné de lire.
Le film s'ouvre par le récit de la légende de l'Anneau Unique, illustré d'images chocs, suivi juste après par la découverte d'un monde paisible, la Comté, vert pays aux maisons rondes et aux petits personnages paisibles et joyeux. C'est l'opposition entre cette 1ère partie qui introduit tranquillement les personnages - les quatre hobbits dont Frodon, personnage central de l'histoire et le vieux magicien Gandalf, qui apparaît tout d'abord comme inoffensif - et l'angoissante arrivée des cavaliers noirs, qui saisit le spectateur.

La grandiose musique d'Howard Leslie Shore accompagne à merveille ces moments.
On comprend que l'on ne se trouve pas simplement dans un film fantastique mais dans une oeuvre épique, dotée de moyens gigantesques.
Bien qu'utilisant la magie du numérique pour concevoir de superbes effets spéciaux, l'équipe du réalisateur Peter Jackson réussit à créer des mondes véritables par la création de gigantesques décors, comme La Comté, représentée minutieusement avec un luxe inouï de détails ou encore la fabuleuse cité blanche, Minas Tirith, où rues et boutiques ont été reconstituées avec minutie.

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20 602 figurants sont embauchés, habillés, maquillés et/ou transformés en une multitude de créatures. 

Certains monstres sont particulièrement terrifiants comme les orques ou révulsants comme le visqueux Gollum, modélisé en images de synthèse par la technique de motion capture de l'acteur Andy Serkis.

A chaque moment de l'histoire, une atmosphère est créée : le monde verdoyant des Hobbits, le brumeux village de Brée, la lumineuse ville des Elfes, la sombre Moria aux gouffres vertigineux... Les somptueux et diversifiés paysages de Nouvelle-Zélande sont mis en valeur et permettent d'illustrer les divers moments de la quête de nos héros : grandes plaines, forêts, montagnes escarpées et enneigées.
Fondcombe dans le Seigneur des AnneauxLa recherche de certains lieux de tournage, accessibles seulement en hélicoptère, permet d'accroître ce réalisme. En tout, 150 lieux de tournage ont ainsi été utilisés.

Elijah Wood incarne un inoubliable Frodon, sans doute un peu éloigné du personnage du roman, petit homme rougeaud et bon vivant, pas très jeune. Frodon est ici jeune, vulnérable, son regard très bleu est doux et pathétique et son personnage suscite l'empathie pour la tâche insurmontable qui lui est donnée, ainsi qu'une admiration pour son courage.
Chaque personnage trouve vie dans le film de Peter Jackson et il serait trop long d'illustrer chacun d'entre eux, bien que la présence et la prestation de certains frappent particulièrement comme Viggo Mortensen, prodigieux Aragorn ou encore l'attachant personnage de Sam, joué par Sean Astin.

Le gigantisme de la réalisation et l'usage important d'effets numériques aurait pu écraser les personnages et nuire à l'émotion ressentie en suivant l'histoire.
Il n'en est rien heureusement et les moments forts sont nombreux.
On retiendra ainsi des images de toute beauté montrant la qualité visuelle du film comme ce superbe moment où Arwen, portant dans ses bras Frodon mourant, s'enfuit à cheval, poursuivie par les cinq cavaliers noirs.

Image associée
Arrivée de l'autre côté de la rivière, elle se tourne face à eux, fait cabrer sa monture et murmure des invocations. La rivière se transforme alors en flots tumultueux d'où émergent des silhouettes de chevaux d'écume qui submergent les spectres. Cette courte scène, une des plus belles de toute la saga, est inoubliable !

Un film marquant, qui, près de vingt ans plus tard garde toute sa force d'évocation.
Les autres réalisateurs de cinéma du genre peuvent bien s'escrimer, comment faire mieux dans ce domaine ?...si , peut être deux ans après, dans le troisième volet, Le retour du Roi, le sommet....(à suivre).

Hugo Cabret : "Quel est donc l'homme à notre époque qui pourrait vivre sans féerie, sans un peu de rêve ?"

  Hugo Cabret - Film de Martin Scorsese, 2011. On sait le Réalisateur Martin Scorsese amoureux du cinéma, par sa carrière bien sûr mais égal...