L'étrange histoire de Benjamin Button : Une vie à l'envers


Affiche L'Étrange Histoire de Benjamin ButtonL'étrange histoire de Benjamin Button - Film de David Fincher, 2008

Benjamin naît vieillard, sa vie va se dérouler à l’envers puisqu’au fur et à mesure qu’il grandit il rajeunit, puis finira par mourir de jeunesse.

L’histoire se déroule en grande partie à la Nouvelle Orléans, où Benjamin voit le jour, est abandonné à sa naissance par son Père, épouvanté par son aspect et anéanti par la douleur d’avoir vu mourir sa femme à la naissance de leur fils.
Benjamin grandira et rajeunira donc au sein de la maison de retraite devant laquelle il a été déposé, entouré de l’affection de sa mère adoptive, employée de l’endroit et de l’amitié des pensionnaires. Etrangement, personne ne semble surpris de l’étonnante transformation de Benjamin au fil des années, le spectateur lui-même semble ainsi invité à accepter cet étonnant postulat de départ et à oublier certaines invraisemblances.
Le film est conçu comme une fresque du 20ème siècle menant le héros à travers les années et les événements : les années folles, la 2nde guerre mondiale, les années 60….le héros semble vivre plusieurs existences, changeant de lieu, d’aspect et de mode de vie.

Pourtant au milieu de ces changements, une seule constante, Daisy, qui l’accompagnera tout au long de sa vie.
La rencontre avec Daisy se déroule  alors qu’elle est petite fille et lui vieillard ; une amitié va naître entre eux qui se transformera en amour lorsqu’ils se retrouveront à différentes étapes de leur existence.
Design is simply complex...: Benjamin Button
Car tous deux seront souvent séparés, chaque retrouvaille modifiant leurs relations, le drame de l’histoire étant que leurs vies suivent des lignes temporelles inverses.

Pourtant, il ne se dégage pas de réelle tristesse de ce film, sauf dans ses dernières scènes, grâce à la philosophie de vie suivie par le personnage et au caractère fantastique de l’histoire. Car Benjamin accepte avec philosophie ce qui lui arrive, ne se plaint jamais de son sort et promène un regard intéressé et humain sur ce qui l’entoure.
Le film propose une réflexion aussi sur le temps qui passe et le destin lorsque Benjamin raconte l’accident de Daisy et tout ce qui aurait pu permettre de l’éviter.

L’histoire est inspirée d’une nouvelle de Scott Fitzgerald écrite en 1922. Un premier projet ayant été initié, dans les années quatre-vingt-dix par Steven Spielberg, qui avait prévu Tom Cruise dans le rôle titre, il sera repris par David Fincher. Brad Pitt et Cate Blanchett, héritent ainsi avec bonheur des rôles de Benjamin et de Daisy.
Brad Pitt's Top Nine Geekiest Moments of Movies and TV ...Le film sera nominé pour 13 oscars, il en récoltera 3 pour la meilleure Direction artistique, les meilleurs effets spéciaux et le meilleur maquillage.
On notera aussi les images de toute beauté qui transforment parfois le film en un livre d’images comme lorsque Daisy raconte à sa fille l’histoire de l’horloger qui avait conçu une horloge fonctionnant à l’envers afin de ramener à la maison tous les soldats partis à la guerre, dont son propre fils disparu.

Le ton étrange de ce film, son thème dérangeant, pourront déplaire à certains, qui jugeront la fin prévisible et la durée de 2h40 exagérée : il faut en effet oublier certaines lourdeurs et longueurs, comme les inutiles passages se déroulant au présent dans un hôpital où, au chevet de sa Mère mourante, une jeune fille découvre l’histoire de Benjamin. 

Il faut alors entrer dans l’histoire sans se poser trop de questions et se laisser porter, avec intérêt et nostalgie, par l’étrange destin de ce héros qui traverse le siècle…Un film à découvrir, qui ne peut laisser indifférent.

Les amours de Salomé : La ville qui changea de nom

Affiche Les amours de SaloméLes amours de Salomé - Film de Charles Lamont, 1945

Ceux qui s’attendent à voir un film biblique retraçant l’histoire de Salomé et de Saint Jean-Baptiste seront sans doute étonnés de se retrouver dès le début de l’histoire à la fin de la Guerre de Sécession, surtout s’ils ont lu en tête de générique le nom d’Yvonne de Carlo, interprète de Sephora, la femme de Moïse dans Les dix commandements ( de Cecil B. De Mille).

La scène d’introduction présente un journaliste, Jim Steed, venu couvrir la retraite du Général Lee. Il rencontre ce faisant un comte allemand Bohlen – je n’ai pas bien compris ce qu’il faisait là, mais bon, vous n’avez encore rien vu- et un jeune soldat confédéré Cleve, qui vit difficilement la fin du conflit et déclare que d’une façon ou d'une autre, il continuera la lutte.
Le film se classerait donc dans la catégorie western…mais en fait pas totalement.


Les Amours de Salomé (Salome, Where She Danced)
Sous nos yeux étonnés, le décor change quelques minutes plus tard pour nous propulser à Vienne où l’on retrouve notre journaliste, venu cette fois-ci s’intéresser à Bismarck et à la rivalité Prusse-Autriche. Il rencontre ainsi, lors d’une soirée théâtrale, la belle Anna Maria qui danse Le beau Danube bleu et la convainc d’espionner Bohlen – vous vous rappelez, le Comte du début de l’histoire - pour connaître les intentions de Bismarck envers l’Autriche.
L’histoire d’espionnage qui s’amorce alors éveille notre intérêt grâce à l’originalité de ce nouveau sujet qui, hélas, n’ira guère loin.
En effet, quelques péripéties plus tard, notre journaliste repart en Amérique, accompagné cette fois d’Anna Maria dont il est tombé amoureux et du compositeur de celle-ci, nous plongeant alors en plein western.


Et Salomé, me direz-vous quel rapport ?
J’y arrive.


Le film est inspiré d’une nouvelle de Michael J. Phillips narrant une légende concernant une ville Drinkmen’s wells dont le nom aurait été changé en Salome where she danced (un peu compliqué comme nom, quand même) suite à l’exploit d’une danseuse qui aurait retenu l’attention d’un groupe de bandits, en interprétant une danse de Salomé tandis que les habitants de la ville s’armaient….Vous suivez toujours ?
Nous retrouvons donc notre trio d’amis qui s’est arrêté dans une petite ville pour mettre sur pied un spectacle intitulé Salomé, où sous les yeux des cow-boys médusés, la belle Yvonne de Carlo interprète une belle et sensuelle danse orientale, interrompue soudain par un groupe de bandits commandés par Cleve – vous vous rappelez, le jeune soldat du début.
Notre héroïne tombe amoureuse du jeune ex-soldat qui l’enlève … Nous avons à peine dépassé une demi-heure du film, je vous laisse découvrir le reste.


Les Amours de Salomé (Salome, Where She Danced)
Duel à l’épée, poursuite à cheval, enlèvement, attaque d’un bateau puis d’une diligence se mêlent joyeusement. De nouveaux personnages originaux font leur apparition : Un docteur chinois – qui fait un peu penser à Fu Manchu mais en gentil -, un Colonel russe…puis voici à nouveau notre Comte autrichien.
Les péripéties se multiplient, on ne sait plus où donner de la tête.


L’ensemble vaut surtout par la présence d’Yvonne de Carlo dont la beauté illumine le film.
Au fil de l’histoire, on prendra plaisir à la regarder danser et chanter, abordant tous les styles : opérette de Strauss, danse de Salomé , danse chinoise…elle régalera même les bandits de la chanson O Tannenbaum- Mon beau sapin (hors de tout contexte de Noël).


Réalisé par Charles Lamont, surtout connu pour la série des films Les deux nigauds, mettant en scène Abbott et Costello (hé oui), le film bénéficie d’un très beau technicolor, de costumes et décors soigneusement conçus et d’une belle figuration….Il manque juste un scénario un peu mieux construit que cette suite d’aventures totalement abracadabrantes.

Harry Potter à l'école des sorciers : Quand le monde de la magie est entré dans votre vie

Affiche Harry Potter à l'école des sorciersHarry Potter à l'école des sorciers, Film de Chris Colombus, 2001.


Si vous guettez le ciel, le matin, en attendant le courrier au lieu de descendre le chercher à votre boîte aux lettres ;
si en balayant la cuisine, vous dites un impérieux « debout » à votre balai pour qu’il s’élève dans les airs ;

si vous tapez sur votre mur avec une baguette en espérant qu’il va s’ouvrir pour vous livrer passage;
si vous regardez les tableaux de votre salon en attendant d’en voir bouger les personnages;
si vous foncez dans le pilier de la Gare en espérant arriver à la voie 9 ¾
et si, devant votre porte d’entrée, vous murmurez Alohomora pour rentrer chez vous…

Alors, c’est certain, le monde de la magie est entré dans votre vie.


Résultat de recherche d'images pour "images harry potter and the philosopher's stone"C’est toujours un plaisir de replonger dans l’univers d’Harry Potter avec une âme d’enfant. Sans avoir grandi avec le personnage, je souris toujours en entendant certains dire que ce film a marqué leur enfance.
Il me semble que cela ne fait pas si longtemps que je suis allée au cinéma découvrir la saga. Aussi en voyant Daniel Radcliffe et ses amis si jeunes, je me dis que finalement le temps a bien passé.

Connaissant le reste de la série, il est intéressant de revenir aux sources pour en revoir l’origine, pour s’étonner de voir nos amis hurler de terreur devant Cerbère, le chien des enfers alors qu’ils verront bien pire, de voir différemment le Professeur Rogue en comprenant qu’il est un personnage central de l’histoire ou encore de saisir le lien si particulier qui unit Harry à Lord Voldemort.
Résultat de recherche d'images pour "images harry potter and the philosopher's stone"
Le 1er film d’Harry Potter n’est certainement pas le meilleur de la série, mais c’est le plus charmant, le plus lumineux. Avant de plonger dans l’univers sombre et souvent morbide de David Yates, Chris Colombus nous envoie dans le monde de l’enfance et du rêve.
On notera cependant que le jeu des jeunes acteurs n’est pas encore toujours très juste mais le film s'appuie également sur des vétérans du cinéma, Richard Harris, Maggie Smith et Alan Rickman.... l’ensemble est ainsi de qualité.

Le film est à voir et à revoir sans recherche de message profond et sans prise de tête, juste pour le plaisir.
Allez, je vous laisse, je vais essayer de changer mon verre d'eau en verre de rosé.

Hugo Cabret : "Quel est donc l'homme à notre époque qui pourrait vivre sans féerie, sans un peu de rêve ?"

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