La gardeuse d'oie : L'histoire de la gardeuse d'oie et de son fidèle Falada

 La gardeuse d'oie - Film de Konrad Petzold, 1989.

La gardeuse d'oie n'est certainement pas le conte le plus connu des Frères Grimm mais c'est l'un de ceux où l'histoire est particulièrement aboutie. C'est aussi l'un de mes préférés depuis le jour où j'ai découvert cette belle adaptation. C'était à une époque où la télévision passait encore lors des vacances de Noël toute une série de beaux films, contes, histoires romantiques et vieux films d'aventures. J'avais toujours hâte de pouvoir feuilleter le magazine télévision que ma Mère achetait, afin de pouvoir me faire mon programme de visionnage : la série des Sissi, les films de cape et d'épée comme Ivanohé ou Robin des bois et les programmes destinés à la jeunesse.


La Gardeuse d'oie fait partie des contes attribués aux Frères Grimm qui n'en sont pas les concepteurs mais plutôt les transcripteurs. Il est temps de remettre en lumière l'une des personnes qui ont permis de donner un caractère intemporel à ces histoires, racontées de manière orale et mélange de diverses traditions. L'une de ces conteuses se nommait Dorothea Viehmann. Femme cultivée, elle était à la fois conteuse, écrivain et fermière, récoltant et racontant des textes traditionnels. Son nom, accolé à celui des Frères Grimm est d'ailleurs resté à Cassel (Allemagne) sous la forme d'un buste et d'une plaque sur la maison où elle a habité dans les années 1790 et une statue a été inaugurée dans la ville en 2009...preuve que son nom n'a pas été effacé de l'Histoire.


Venons-en à présent à l'histoire de La gardeuse d'oie dont l'évocation commencera bien entendu par "Il était une fois".

Il était une fois, deux jeunes rois, voisins et amis qui partirent ensemble à la guerre combattre un ennemi commun. Chacun des deux rois laissait ainsi, l'un sa fille, l'autre son fils, tous deux bébés.



Le Roi Junger recueille à la fin de la bataille la fille de leur ennemi qui vient d'être tué. Hélas, il est blessé à son tour. Avant de mourir, il fait promettre au roi Ewald que leurs enfants , plus tard, se marieront mais seulement s'ils sont réellement amoureux.

La jeune Princesse Aurina, fille du roi défunt grandit donc, avec à ses côtés l'enfant recueillie par son Père, Lisa. Celle-ci se montre, dès l'enfance dominatrice et rebelle tandis qu'Aurina possède toutes les vertus d'une vraie princesse de conte de fées : douce, belle et aimante.

Vient alors le jour où la promesse faite par le roi doit être tenue. Aurina part donc pour le pays voisin rencontrer le Prince Ivo; sa Mère lui confie Falada, le glorieux et magique cheval du Roi ainsi qu'un mouchoir tâché de trois gouttes de sang, possédant le pouvoir de protéger la jeune fille. Il n'y a bien sûr que dans les contes que l'on peut imaginer un tel cadeau maternel mais la magie est présente partout et cela ne frappe personne.


Aurina et Lisa, qui s'est proposée comme suivante, se mettent donc en route, accompagnées d'un vieux et fidèle soldat. Cependant, la perfide Lisa rêve de prendre la place de la Princesse et n'aura de cesse de terroriser celle-ci jusqu'à ce quelle obtienne qu'elles échangent leurs rôles. C'est donc en princesse que Lisa arrive au château du Roi Ewald tandis qu'Aurina n'est plus que sa servante.


L'adaptation de Konrad Pelzold prend quelques libertés avec l'histoire d'origine, notamment sur l'identité de Lisa, qui dans l'histoire originale est la servante de la princesse et non sa soeur adoptive. Le titre original du film met aussi à l'honneur le cheval Falada en rajoutant au titre L'histoire de la gardeuse d'oie "et de son fidèle Falada". Le digne coursier possédant la capacité de parler sera en effet le protecteur de la princesse et aura un rôle important dans le dénouement.



Somptueuse réalisation, le film brille par son grand nombre de figurants, par ses beaux costumes et par la beauté des lieux de tournage, dont le Château de Schonfels, château fort du pays de Saxe, en Allemagne et digne décor d'un tournage de film de conte de fées. Les profondes forêts environnantes complètent ce décor naturel.

Le Réalisateur met aussi l'accent sur l'atmosphère du lieu, sur le travail des petites gens, le tout dans un pays idéalisé où rois, reines, princesses et princes sont beaux et attentifs à leurs sujets, festoyant et dansant avec eux. Il est vrai cependant que la Princesse ne fait pas preuve de beaucoup de caractère et qu'elle ne correspond guère au wokisme des princesses de cinéma actuelles qui transforme Blanche Neige et autres héroines en véritables amazones.


C'est pourtant bien nos princesses "classiques" qui continuent à faire rêver....


Je conseille donc ce joli film aux grands et petits qui ont gardé leur âme d'enfant.

Joyeuses fêtes de Noël à tous !


La Gardeuse d'oies. Aquarelle (1901) de Rudolf Geissler pour le conte des frères Grimm. (Bibliothèque nationale de France, Paris.) - Larousse Encyclopédie


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