La fabuleuse histoire de la MGM : Partie 1

Affiche MGM : When the lion roarsLa fabuleuse histoire de la MGM 1ère partie : Quand le lion rugissait
Film de Franck Martin, 1992.


Au milieu d’un gigantesque décor sans fin qui semble se poursuivre dans les étoiles, au sommet d’un immense escalier, un homme contemple l’univers dans un télescope.

Patrick Stewart, descendu de son vaisseau spatial Enterprise, de Star Trek Nouvelle Génération, nous fait les honneurs de la visite. Sa voix aux accents quasi shakespeariens raconte l’histoire des studios MGM avec enthousiasme et persuasion.
Nous sommes invités dans une usine à rêves, où les stars, disait-on, étaient aussi nombreuses que les étoiles du ciel. Vues les années où l’histoire remonte, il est certain que les témoins de ces temps anciens ont aujourd’hui rejoint celles-ci.
Pourtant ce n’est pas à la tristesse que nous invite Patrick Stewart mais à l’émerveillement et au rêve et à une plongée dans l’histoire du cinéma.


Le documentaire est divisé en 3 volets, distinguant les grandes étapes de la vie du studio MGM : sa naissance, son apogée et son déclin.

Le premier volet présenté ici se centre sur son fondateur Louis B. Mayer et sur son jeune poulain Irving Thalberg, insistant principalement sur le destin court et fabuleux de celui qui fut surnommé Le jeune prodige d’Hollywood.

Dirigeant à 24 ans à peine le gigantesque studio, Thalberg sera l’initiateur d’un nombre impressionnant de projets de films, dirigera les équipes et studios et sera à l’origine de méthodes nouvelles de gestion des productions, concernant notamment la division en équipes et la chaîne de montage des films.


Ce cinéma est celui d’une époque où le producteur a la mainmise quasi-totale sur les films réalisés, où réalisateurs et acteurs sont choisis par les studios qui décident de mettre en oeuvre tel ou tel projet.
Cette 1ère partie insiste ainsi, à travers de nombreux extraits, sur l’audace et le génie créatif du jeune Thalberg, à l’origine de films monumentaux qui feront les premiers grands succès de la MGM: La grande parade, Ben Hur, Les révoltés du Bounty, Tarzan l’homme singe, Une nuit à l’opéra…

Ben-Hur | Ben-Hur: A Tale of the Christ (1925) - Kuvat ...
La grande erreur des studios MGM sera de ne pas anticiper les conséquences du parlant, vu comme une mode passagère et une technique bourrée d’imperfections.

Les impressionnantes comédies musicales comme Broadway Melody, jouant sur le gigantisme du nombre de danseurs et chanteurs et sur des décors immenses, permettront cependant aux studios de rebondir rapidement.
Broadway Melody gagnera ainsi l’oscar du meilleur film en 1930.

Le documentaire trace ce faisant un portrait assez peu glorieux de Louis B. Mayer, jalousant le jeune prodige Thalberg, profitant de son absence pour cause de maladie pour lui ôter une part de ses responsabilités, construisant ou détruisant le destin des vedettes.
L’exemple le plus flagrant sera celui de John Gilbert, qui suite à une violente dispute avec Mayer, verra sa carrière sabotée. Le portrait se complète d’une vision d’un management très paternaliste des studios, par Mayer, notamment envers les enfants stars, aspect qui sera plus développé dans la seconde partie.

Agrémenté de nombreux extraits de films et de témoignages, le film se suit avec intérêt. On pourra reprocher à ce premier volet de beaucoup insister sur les querelles intestines et les luttes de pouvoir, on aurait aimé voir des extraits un peu plus longs.
De même, cette première partie nous faisant remonter très loin dans l’histoire du cinéma, les témoignages recueillis, souvent anciens sont parfois faits par des témoins à l’âge avancé, voire très avancé.
La 1ère partie du documentaire se clôture en 1936, à la mort d’Irving Thalberg, à 37 ans à peine, des suites de sa maladie cardiaque.
Après une fin un peu déprimante où les témoins pleurent encore des années après en pensant à ce jeune destin brisé et où Patrick Stewart accroche une couronne aux grilles du studio, on attend le volet 2 qui va nous faire connaître l’apogée des studios MGM.
A suivre…….

La machine à explorer le temps : En l’an 802 701, nos arrière-arrière…petits-enfants, les morlocks

La machine à explorer le temps - Film de Georges Pal, 1960.

Affiche La Machine à explorer le tempsLondres, 1900, un inventeur, Georges, a convié à dîner ses amis, une semaine après une autre soirée où il leur a parlé de l’existence de la 4ème dimension – le temps- et de la possibilité du voyage dans le temps.
A l’appui de sa démonstration, il avait fait disparaître une petite maquette d’une étonnante machine, devant ses amis très sceptiques.
Après avoir longuement attendu leur hôte en cette 2ème soirée, ils ont la surprise de le voir apparaître hagard, blessé et les habits déchirés.
Georges se met alors à raconter son extraordinaire expérience de voyage dans le temps.


Le célèbre roman d’H. G. Wells se prête magnifiquement à une adaptation cinéma grâce à l’originalité de l’histoire, à l’intérêt des aventures vécues par son héros et à la surprenante civilisation post-apocalyptique qu’il présente. Il est à noter que l’auteur a écrit au moins cinq versions de l’histoire, de 1888 à 1924, permettant diverses variations autour de ce thème. Il semble que la version 1895 soit celle qui comporte tous les éléments de l’histoire adaptée ici.

Le sympathique Rod Taylor interprète Georges; entraînant aussitôt l’empathie du public, il ne quittera pas l’écran durant toute l’histoire, faisant partager au spectateur son enthousiasme, son étonnement, sa curiosité et ses frayeurs. Le côté romantique et la touche féminine sont assurés par Yvette Minnieux, charmante représentante du peuple des élois, une partie de nos très lointains descendants.
Le personnage possède l’humanité et les sentiments dont ses compatriotes semblent dépourvus.

Mais le film (comme le roman) marque surtout par l’invention de la civilisation des morlocks, que l’on attendra avec impatience de voir surgir.
Créatures aux perruques blondes, à la peau bleutée et aux yeux phosphorescents, leur apparition déclenchera plus le rire que la frayeur bien que ces personnages aient sans doute « traumatisé » certains d’entre nous dans leur enfance.
On regrettera leur intervention assez tardive et rapide, même si le suspense entretenu sur leur présence inquiétante, les signes de leur passage et l’obsédante sirène qui annonce l’ouverture de la grande porte de leur domaine, est bien mené et très prenant.
MACHINE A EXPLORER LE TEMPS, LA (THE TIME MACHINE ...Les morloks constituent une part de la descendance humaine qui, suite à une guerre nucléaire, s'est réfugiée sous Terre et a muté sous la forme d'une sorte de primate d'une intelligence supérieure, tandis qu'une autre partie de la petite population survivante demeurait à la surface mais perdait peu à peu toute trace d'intelligence humaine, devenant un peuple amorphe, privé de sentiments, assisté et soumis aux morloks.


Dans une assez longue séquence de la première partie du film, notre héros dans sa machine, assiste au spectacle du déroulement des jours, du cycle des saisons puis du passage des siècles le conduisant, effaré, de guerre en guerre jusqu’au cataclysme final.
Faite au moyens de trucages forts simples, la séquence reste cependant en mémoire, notamment grâce au détail du mannequin changeant de robe saison après saison et année après année, même s’il semble difficile de concevoir que Georges, vue la vitesse de sa machine, puisse réellement voir la vendeuse de la boutique en action.

On pardonnera ainsi les invraisemblances de l’histoire comme le fait que les morlocks, peuple vivant de façon très primitive aient donné aux élois une véritable cité et tout un confort de vie, alors qu’ils sont destinés à être dévorés.
Etonnant aussi que les élois continuent à parler un anglais parfait et aient une façon humaine d’agir, alors qu’ils ont perdu toute intelligence, tandis que les morlocks qui les dominent vivent et agissent comme des hommes préhistoriques et ne parlent plus que par grognements.

La Machine a Explorer Le Temps (Paperback): H G WellsSimon Wells, arrière-petit fils d’H. G. réalisera en 2002 une nouvelle et fort honnête adaptation de La machine à explorer le temps, avec Guy Pearce et Jeremy Irons. Cette version, sans posséder le charme du 1er film - elle se veut plus réaliste et percutante, avec des morlocks véritablement effrayants et quelques libertés prises avec l’histoire - se suit néanmoins avec intérêt.

Le film de Georges Pal a le charme des adaptations des romans des classiques de la science-fiction, comme les romans de Jules Verne, tel Voyage au centre de la terre d’Henri Levin (1959), autre bijou de ces années 50-60, aux trucages simples mais aux images évocatrices, aux couleurs chatoyantes et aux rebondissements multiples. On pourra évoquer aussi Vingt mille lieues sous les mers de Richard Fleischer (1954) ou encore Les premiers hommes dans la lune de Nathan Juran ( en 1964, d’après un roman de H. G. Wells).

Un joli classique à découvrir sans hésiter.

Hugo Cabret : "Quel est donc l'homme à notre époque qui pourrait vivre sans féerie, sans un peu de rêve ?"

  Hugo Cabret - Film de Martin Scorsese, 2011. On sait le Réalisateur Martin Scorsese amoureux du cinéma, par sa carrière bien sûr mais égal...