Coco : Un bel hommage à la culture mexicaine

Coco - Film  de Lee Unkrich et Adrian Molina, 2017.


Miguel vit avec sa famille dans un village mexicain traditionnel Santa Cecilia , à une époque assez indéterminée. La famille Rivera comprend quatre générations, l'arrière-grand-mère Coco, la grand-mère, les parents, Miguel et ses frères et soeurs. 

Cette famille a une particularité dans une ville où tout semble tourner autour de la musique, où les mariachi parcourent les rues en chantant et en jouant de la guitare. 

Chez les Rivera, toute musique est en effet bannie depuis que l'arrière-arrière-grand-père de Miguel, grand musicien, est parti un jour avec sa guitare, laissant sa famille dans la détresse. 

Or, notre jeune héros rêve de devenir musicien, sur le modèle d'un chanteur célèbre, aujourd'hui disparu, Ernesto de La Cruz (inspiré d'un célèbre chanteur et acteur, Jorge Negrete). 
Il apprend à jouer de la guitare en secret en regardant les films de son idole. 

Arrive Día de Muertos, le jour de la Fête des morts, célèbrée au Mexique de façon joyeuse et colorée. 
Les familles dressent des autels en l'honneur de leurs proches et y déposent souvenirs et friandises puis les célèbrent en musique et danse, dans les cimetières. 

Tandis que la famille Rivera prépare les festivités, Miguel apprend qu'un concours de musique est organisé sur la grande place de la ville. 

Sa grand-mère ayant cassé sa guitare dans un geste de colère, Miguel se décide à s'introduire dans le mausolée dédié à Ernesto pour lui emprunter sa guitare. 

Au moment où il la touche, il est transporté dans un monde étrange où il retrouve tous les disparus de sa famille qui s'apprêtent joyeusement à traverser un gigantesque pont pour venir célèbrer Dia de Muertos avec les Rivera. Miguel découvre alors un univers riche et coloré, où le monde des morts est représenté par une ville grouillante de vie (si j'ose dire !), éclatante de couleurs, aux immenses bâtiments, où Ernesto de La Cruz, idole des foules, s'apprête à donner un concert dans un stade gigantesque. Problème, dans ce monde, les personnes sont des squelettes, ce qui oblige Miguel à se déguiser pour passer inaperçu. 

Les studios Pixar, pour leur 19ème film d'animation en image sde synthèse sont ici à leur sommet dans la beauté visuelle de l'animation, des décors et des costumes. 
L'équipe de réalisation s'est inspirée de plusieurs lieux fameux, le Palacio de Correos de México, l'Hôtel El Gran richement décoré au style art nouveau, Guanajuato, la ville minière aux

maisons d'époques et de styles variés amoncelées et toutes colorées, la cité aztèque de Tenochtitlán ou encore la ville Santa Fe de la Laguna, modèle pour la ville de Miguel, car ayant conservé sa culture et ses coutumes. 

Dans ce contexte, le film aborde un ton particulier, sans le côté sombre des Noces funèbres de Tim Burton et sans non plus sombrer dans la caricature. On assistera néanmoins à quelques jongleries d'os et de crânes, tandis que le musicien Hector et le chien Dante assurent la partie comique et plus survoltée de l'histoire. 
Le reste de l'histoire baigne dans une certaine nostalgie, grâce notamment au personnage très attendrissant de Miguel, à la recherche de son aïeul et qui se trouve à devoir choisir entre sa famille et l'amour de la musique. 

Le film est certainement plus adulte qu'enfantin malgré l'émerveillement visuel qu'il procure. On retiendra plusieurs chansons entrainantes et un bel hommage à un des airs traditionnels les plus connus du Mexique, la Llorona, magnifiquement chanté par Alanna Ubach. 

Une très belle réussite du cinéma d'animation qui donne envie de connaître davantage la culture mexicaine.

La mélodie du bonheur : Hommage à Christopher Plummer

 La mélodie du bonheur - Film de Robert Wise, 1965.


La mélodie du bonheur est un film qui porte bien son nom tellement son visionnage procure du bonheur dès les premières images. La belle ville de Salzbourg, les montagnes du Tyrol, les chansons et le sourire lumineux de Julie Andrews procurent un véritable ravissement.

C'est cependant à un événement plus triste que je dois l'écriture de cette critique, celle de la disparition, le 5 février 2021, de Christopher Plummer, le séduisant et rigide Capitaine Von Trapp de La mélodie du bonheur.

Né à Toronto en 1929, L'acteur canadien a eu une très longue carrière, tant théâtrale que cinématographique.
Il interprétera plus de 75 rôles shakespeariens au Canada et aux Etats-Unis, collectionnant récompenses et prix divers. Sa carrière au cinéma sera plus tardive et c'est à La mélodie du bonheur (film pour lequel il aurait eu peu de sympathie) qu'il doit de se faire connaître du grand public et d'entamer une réelle carrière cinématographique. Il avait pourtant joué l'année d'avant dans un péplum grandiose bien qu'assez pesant, La chute de l'Empire romain d'Anthony Mann où il incarnait le rôle de l'Empereur Commode.

Sherlock Holmes dans Meurtre par décret (1979)


Près de cinquante ans après, en 2012, il obtiendra l'oscar du meilleur second rôle masculin pour son rôle dans The Beginners.
Entre les deux, de nombreux rôles, plus de 150 : on le verra en aristocrate, en officier, en espion, en détective...Il sera Tolstoi, Le Duc de Wellington, Rudyard Kipling, Sherlock Holmes, Scrooge...et tant d'autres personnages célèbres. On y reconnait son regard bleu, son allure aristocratique, un air un peu sévère, son joli phrasé dû à sa longue carrière shakespearienne et son humour subtil.

Dans La mélodie du bonheur, Christopher Plummer joue le rôle du Capitaine Von Trapp, officier autrichien veuf et père de sept enfants. Les religieuses du Couvent de Salzbourg lui envoient la jeune novice Maria comme gouvernante. La jeune fille impulsive et rêveuse ne semble en effet pas répondre aux critères nécessaires pour prendre le voile.
A son arrivée, Maria est effarée de voir le Capitaine diriger ses enfants comme des

soldats; elle aura fort à faire pour réveiller la tendresse paternelle et atteindre le coeur du sévère Capitaine.
S'apercevant rapidement des talents musicaux des enfants, elle leur apprend le chant et monte une Chorale, à laquelle se joindra également Von Trapp.

Racontée comme cela, l'histoire fait assurément "eau de rose" et sans doute l'est-elle mais le plus étonnant est que cette "eau de rose" est une histoire vraie, celle de la famille Von Trapp qui a fui les nazis pour se réfugier aux USA et entamer une série de concerts.
Maria Von Trapp publie son autobiographie dans les années 50 où elle raconte son noviciat, son arrivée dans la famille Von Trapp, son mariage avec le Capitaine, le début de leur carrière puis leur fuite devant l'Allemagne nazie qui souhaitait fait reprendre du service à son époux sur un navire de guerre.


Le fond de l'histoire est donc plutôt bien respecté même si elle adopte un côté des plus romanesques. Tout se passe en effet en chansons, comme le moment où Von Trapp joint sa voix à celle de ses enfants, faisant craquer sa carapace d'homme rigide et sévère ou encore la jolie danse dans la nuit où Maria découvre qu'elle est amoureuse.

La dernière partie du film surprend en nous ramenant brusquement à la réalité et au contexte de la guerre. Si elle correspond plus ou moins à la réalité (en fait, la Famille profitera d'un concert en Italie pour émigrer aux USA), elle offre une fin ouverte à la nouvelle vie vers laquelle part la famille recomposée.

Julie Andrews pleure aujourd'hui son partenaire Christopher Plummer, les deux

acteurs étant toujours restés amis 55 ans après avoir tourné ensemble ce joyau de la comédie musicale hollywoodienne.
L'acteur a raconté un jour que la scène de séduction dans le pavillon où tous deux chantent face-à-face a été tournée dans la semi-obscurité en ombres chinoises afin de cacher leurs visages, les deux acteurs ayant été pris d'un fou rire impossible à arrêter.

Le film comporte ainsi de nombreuses chansons, dont plusieurs restent en mémoire comme Do ré mi, Edelweiss, Les joies quotidiennes, Farewell...
La musique a été composées par Richard Rodgers, les paroles des chansons par Oscar Hammerstein .

Enorme succès commercial et lauréate de cinq oscars, La mélodie du bonheur sera surnommée "The sound of money" sauvant du naufrage financier la Twentieth Century Fox que la pharaonique adaptation de Cléopâtre ( surnommée quant à elle de façon moins


sympathique "Cléopatatrac") par Mankiewicz, faillit faire disparaître (le studio avait été obligé de vendre une partie de ses bâtiments pour éponger ses dettes). La comédie musicale tirée de l'autobiographie de Maria Von Trapp est à l'affiche depuis de nombreuses années et détient le record de 14 000 représentations à Broadway.

Il y avait donc certainement de quoi être heureux de tourner ce film ... Julie, Christopher et la Fox en savent quelque chose !

Hugo Cabret : "Quel est donc l'homme à notre époque qui pourrait vivre sans féerie, sans un peu de rêve ?"

  Hugo Cabret - Film de Martin Scorsese, 2011. On sait le Réalisateur Martin Scorsese amoureux du cinéma, par sa carrière bien sûr mais égal...