Lumière ! L'aventure commence : Les Frères Lumière et l'art du cinéma


Affiche Lumière ! L'aventure commence
Lumière ! L'aventure commence - Documentaire de Thierry Frémaux, 2017.

La belle villa de style Art nouveau d’Antoine Lumière et de sa famille domine la place de Montplaisir à Lyon. Indifférente aux changements de la ville et à la frénésie de la circulation qui la borde, elle conserve précieusement l’héritage de la famille Lumière et de ceux qui travaillèrent avec eux pour expérimenter les multiples techniques du cinéma naissant. On sait que la paternité du cinéma a été contestée à Auguste et Louis Lumière, divers procédés ayant parallèlement vu le jour, notamment aux USA avec Edison. Qu’ils aient été ou non les premiers a finalement peu d’importance quand on contemple toutes les techniques expérimentées et tous les thèmes traités. On a l’impression, en pénétrant dans la villa devenue musée ou en parcourant le jardin, de revenir plus d’un siècle en arrière et de plonger dans l’histoire du cinéma et dans l’Histoire elle-même.

Le Hangar du 1er film où Louis installa sa caméra le 19 mars 1895 pour tourner le célèbre film de 50 secondes, Sortie d’usine, est devenu salle de cinéma. Chaque année, au cours du festival Lumière, les plus grands réalisateurs viennent poser leur caméra au même endroit pour tourner leur propre Sortie d’usine.
Thierry Frémaux, Directeur de l’Institut Lumière, propose dans Lumière, l’aventure commence, un montage de 108 films de 50 secondes, magnifiquement restaurés, tournés entre 1895 et 1905.
Découpé en 10 chapitres plus un épilogue, le film est organisé en thèmes, permettant de balayer toute l’œuvre des Frères Lumière et de leurs opérateurs.
Parmi les plus connus, on retrouve l’ensemble des films de famille ou de ceux tournés sur Lyon, sur les bords de Saône, à la gare de Perrache, sur la Place des Cordeliers et la Place Bellecour. On est surpris de voir combien les lieux ont parfois à peine changé ; les passants nous semblent vivants.



Les commentaires de Thierry Frémaux, accompagnés tout au long du film par la musique de Camille Saint Saens, expliquent avec clarté l’art du cinéma qui voit ainsi le jour au fil des diverses scènes : travellings avant et arrière, trucages, remakes, profondeur de champ et diagonales. Ils semblent avoir tout inventé.
On retiendra aussi des scènes exceptionnelles tournées dans divers pays lorsque l’équipe prit son envol à travers le monde.
De belles images de New York en 1895, des rues de Moscou dans la Russie des tsars ou encore un étonnant combat entre chevaux et canards dans une rivière du Mexique.



La caméra se plante à de multiples endroits pour saisir tout un ensemble de scènes d’un autre temps, mettant en scène ou saisissant sur le vif des personnages de toutes sortes : chasseurs alpins en exercice, défilé de nourrices, ouvriers au travail… Voir s’animer et bouger les personnages est émouvant. On sourit et on rit aussi souvent à voir des scènes cocasses, des personnages qui surjouent et des événements inattendus.
Un film très riche dont on ressort émerveillé avec le sentiment d’avoir vu des moments exceptionnels d’un autre temps.
Une magistrale leçon de cinéma et un témoignage rare sur l’aube du XXème siècle.

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