Le château de la terreur : Boris Karloff, la vie d'un gentil monstre

Affiche Le Château de la terreurLe château de la terreur (The strange door) - Film de Joseph Pevney, 1951.

Souvent évoqué pour ses rôles de monstres, notamment pour celui de la Créature de Frankenstein en 1931, Boris Karloff a traversé six décennies de l'histoire du cinéma, depuis 1919 jusqu'en 1969 - année de son décès-. L'acteur est né d'un père anglo-indien et d'une mère aux ascendances indiennes. Il est le petit-neveu d'Anna Léonowens, connue pour ses récits sur son séjour comme institutrice à la cour du Roi de Siam - Films et célèbre comédie musicale immortaliseront son histoire : Anna et le Roi -.

Les origines indiennes de Boris - William de son vrai prénom ! - le prédestineront aux débuts de sa carrière à jouer des rôles d'indiens d'Amérique ou d'arabes dans divers films muets, tout en réalisant des travaux manuels sur les plateaux de tournage pour arrondir son salaire.


Résultat de recherche d'images pour "boris karloff frankenstein"Enchaînant les films - plus d'une soixantaine - jusqu'au début des années 30, il trouve finalement la consécration en incarnant le monstre de Frankenstein, haute silhouette couturée à la démarche saccadée et à l'intelligence plus que limitée. Enchaînant un an plus tard avec le rôle titre de La Momie, son statut de "créature" est assuré.


Doté d'un visage taillé à coups de serpe, d'un regard facilement halluciné et d'un sourire inquiétant, Boris jouera à merveille toute une galerie de personnages peu communs, avec une prédilection pour les savants fous.
Au début des années 50, Boris Karloff tourne deux excellents films de style mystère gothique pour les studios Continental, préfigurant l'âge d'or des films d'horreur anglais de la Hammer - que l'on date généralement de 1955 avec le film Le monstre, réalisé par Val Guest -.
Le Château de la terreur, en 1951 et Le mystère du château noir, réalisé en 1952, pourraient par leur atmosphère, leur titre et par certains éléments de leur histoire, être qualifiés de films d'horreur bien que celle-ci soit limitée et que le surnaturel soit totalement absent. Ils sont de plus américains, ce qui nous éloigne encore plus des studios Hammer.



Après avoir évoqué le premier de ces films - voir ma critique sur le sujet - , intéressons-nous à présent au Château de la terreur (The strange door), adapté du roman de Robert Louis Stevenson, La Porte du Sire de Malétroit (écrit en 1878).



Résultat de recherche d'images pour "the strange door"L'histoire se passe en France, au XVIIIème siècle. Un jeune noble débauché, Denis de Beaulieu, est attiré et séquestré dans un sombre château par un déplaisant Seigneur, Alain de Malétroit, qui veut le forcer à épouser sa nièce.

S'attendant à rencontrer une "harpie édentée", Denis est surpris de se retrouver face à une ravissante jeune fille, Blanche, réticente elle aussi à ce mariage forcée.
Le spectateur ne tarde pas à découvrir les desseins de Malétroit, incarné par un inquiétant, vicieux et obséquieux Charles Laughton. Celui-ci est secondé par un non moins inquiétant, Boris karloff, dans le rôle de son serviteur Voltan. Celui-ci est chargé de veiller sur un vieux prisonnier, Edmond, emprisonné depuis 20 ans dans les geôles du château et qui n'est autre que le frère du maître des lieux.
Résultat de recherche d'images pour "the strange door"Heureusement, Voltan se révèle être du côté des gentils. Entièrement dévoué à son maître emprisonné et à la fille de celui-ci, Blanche, il est d'abord prêt à trucider Denis, pour empêcher le mariage forcé.
Mais, loin d'être le débauché d'abord décrit, ce dernier est un jeune homme sympathique et courageux, prêt à aider Blanche et le mystérieux prisonnier. Et comme les deux jeunes gens vont rapidement tomber amoureux l'un de l'autre, l'idée du mariage ne semble soudain pas si effroyable, à la grande déception du maléfique Maletroit. Voltan va devenir "l'ange gardien" du jeune couple.



Le film frappe par la beauté de son noir et blanc, par ses costumes et par une indéniable qualité artistique de sa mise en scène; on notera notamment l'atmosphère brumeuse et inquiétante des lieux.
Résultat de recherche d'images pour "the strange door"Moins beau visuellement, car se passant plus à l'intérieur, que Le mystère du château noir, le film bénéficie là aussi de la belle photographie d'Irving Glassberg, qui magnifie littéralement le noir et blanc.
L'histoire nous entraîne dans des sombres cachots, agrémentés de savants mécanismes guidés par la roue d'un moulin à eau, qui va notamment chercher à écraser nos héros.

Bien que l'atmosphère soit typiquement anglaise, l'histoire, ne l'oublions pas, se déroule en France comme nous le rappelle l'intendant du château qui recommande, pour le repas de mariage, de prévoir "surtout, beaucoup d'escargots" (beurk) avec un humour pas forcément volontaire.


Un an plus tard, dans Le mystère du château noir, Boris Karloff reprendra un rôle assez semblable, passant cependant de serviteur à docteur - un type de rôle qu'il interprétera souvent, sauf qu'il se trouve une nouvelle fois, du côté des gentils, ce qui n'est pas forcément évident durant la première partie du film-.
Résultat de recherche d'images pour "boris karloff 1924"
La filmographie de Boris Karloff est riche d'environ 170 films, auxquels il faut rajouter plusieurs séries comme l'excellente série fantastique Thriller ou la série policière Colonel March.
Sa carrière au théâtre sera également fameuse et il s'illustrera notamment dans son rôle favori pendant trois ans dans la distribution originale d'Arsenic et vieilles dentelles.
Rajoutons enfin à l'évocation de son immense carrière, des émissions radio, notamment une émission enfantine et l'enregistrement de livres pour enfants. Il se dévouera pour la cause des enfants handicapés pendant près de 30 ans.
Il meurt d'une pneumonie en 1969, laissant son nom à un astéroide.



Le château de la terreur est l'occasion de redécouvrir cet acteur - que l'on a tort de réduire trop souvent à la Créature de Frankenstein ou à La Momie - dans un rôle fort différent.



Le film est prenant de bout en bout; d'une durée assez courte, on excusera la fin un peu abrupte et le peu de développement de l'histoire et on appréciera la beauté visuelle, l'atmosphère de mystère et la présence de très bons acteurs.



Le vampire et le sang des vierges : Edgar Poe et le supplice du pendule

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Le vampire et le sang des vierges (Die Schlangengrube und das Pendel) - Film d'Harald Reinl, 1967.

Dans Le puits et le pendule, nouvelle écrite en 1842, Edgar Allan Poe décrit la situation plus qu’inconfortable d’un prisonnier se retrouvant dans une grande pièce souterraine, allongé sur le dos et ligoté, tandis qu’une immense lame aiguisée, se balançant dans un mouvement de pendule, descend peu à peu sur lui.
Tandis qu’il regarde, fasciné et terrifié l’immense lame qui arrive sur lui et qu’il tente désespérément de trouver une idée pour se sortir de sa fâcheuse position, les murs enflammés commencent à se rapprocher de lui et menacent de le faire tomber dans un puits.


Telle est, au détail près des murs enflammés et du puits qui lui seront épargnés, la préoccupante situation dans laquelle se trouvera Lex Barker, interprétant le héros du film Le vampire et le sang des vierges, dans le moment culminant de l’histoire.

Un château sombre, aux couloirs formant un labyrinthe et menant dans des endroits des plus aimables - chambre des tortures où un serviteur mort-vivant tente de ramener son maître à la vie, couloir envahi de vautours, fosse aux serpents... – constitue le décor principal du film, hommage aux histoires d’Edgar Poe plus que réelle adaptation.


Le film s’ouvre de manière charmante par la scène d’écartèlement d’un homme monstrueux, le Comte Regulus, responsable de l’enlèvement et du supplice de douze jeunes filles d’une jolie petite ville bavaroise.
L’histoire se passe à la fin du XVIIIème siècle et introduit, outre le sympathique Comte, le juge qui prononcera sa sentence – on y reconnait Lex Barker qui a rangé depuis près de 20 ans son pagne de Tarzan, et se retrouve ici affublé d’une belle perruque de juge- et la belle Karin Dor - célèbre actrice allemande, qui jouera dans de nombreux krimis et se trouvera à plusieurs reprises la partenaire de Lex -, dans le rôle de la treizième victime, ayant quant à elle échappé à son sinistre sort.


L’histoire nous amène rapidement 35 ans plus tard où nous retrouvons nos deux héros, Roger et Lilian, venus à l’invitation du Comte Regulus, qui doit leur apprendre la vérité sur leur passé.
Retrouvant tels quels les personnages, on se doute assez vite que l’on a affaire à leurs descendants, bien que ceux-ci ignorent apparemment tout de l’histoire de leur famille et Roger ne connaît ni ses parents ni son véritable nom.

Dans la petite ville où ils arrivent et se rencontrent, ils sont surpris de l’accueil des habitants lorsqu’ils se renseignent sur le chemin du château du Comte. Ils apprennent alors que celui-ci est mort depuis 35 ans.

Quant on est un héros, on ne se laisse pas arrêter par de semblables détails, et sachant que la belle Lilian se rend aussi au château mystérieux, Roger, entraînant son cocher terrifié et accompagné d’un soi-disant prêtre, prêt à lui indiquer le chemin, se lance sur les routes.


Le chemin vers le château est un pur délice de détails macabres et dignes d’un décor d’Halloween, dans la pure tradition gothique des films Hammer ou des films d’horreur italiens des années 60.
Des cavaliers tout de noir vêtus galopent dans la nuit et assaillent la voiture de Lilian, l’auberge où ils pensent s’arrêter n’est plus que ruines tandis que les arbres torturés semblent se refermer sur les voyageurs.
Dans une brume de plus en plus épaisse et inquiétante, traversant la forêt où les arbres abritent des restes humains divers et rencontrant ruines et cimetière, les personnages vont arriver à l’étrange demeure du Comte.

On se doute immédiatement que l’intérieur ne se sera guère plus accueillant d’autant plus que le château semble également réduit en cendre et que l’entrée se fera par un caveau !

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Le réalisateur de ce film gothique est Harald Reinl, peu habitué du genre films de vampires, mais plutôt des krimis, tels La grenouille attaque Scotland Yard – voir ma critique – ou encore plusieurs films mettant en scène le personnage du Dr Mabuse. On y retrouvait pourtant souvent aussi cette atmosphère de mystère – sans le côté surnaturel -, certains décors baroques et un goût prononcé pour les personnages étranges, enlèvements mystérieux et sombres demeures.

Pour incarner le sinistre Comte Regulus, comment ne pas faire appel au grand Christopher Lee ?
Celui-ci n’apparaîtra cependant que fort peu dans l’histoire, bien qu’il en soit l’élément central.
Revenir spectral de l’au-delà, et généralement avec des intentions maléfiques, semble être une spécialité de notre Sir et il y met toujours le plus grand sérieux. C’est pourtant son serviteur Anathol, qui représente le véritable mauvais de l’histoire, apparaissant sous divers déguisements et déclenchant les pièges au fur et à mesure de l’avancée des hôtes malgré eux.


Bien sûr, ce style d’horreur ne distille pas de peur ou d’angoisse, mais est des plus intrigants…on pourrait dire kitsch.
Sans valoir les classiques de la Hammer ou même l’excellent Mystère du château noir de Nathan Juran, Le vampire et le sang des vierges se suit cependant avec plaisir pour son décor baroque, sa reprise des éléments des histoires à la Edgar Poe et ses multiples rebondissements.

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Autre film du genre
Le mystère du château noir

Pour en savoir plus sur les krimis :
La grenouille attaque Scotland Yard

Rebecca : romantisme et suspense

Affiche RebeccaRebecca - Film d'Alfred Hitchcock, 1940.

La rencontre de Daphné du Maurier, spécialiste des grandes histoires romantiques et d'aventures de l'Angleterre du 19ème siècle, et du maître du suspense Alfred Hitchcock peut sembler surprenante.
De fait, la première adaptation réalisée en 1939 par le Réalisateur, L'auberge de la Jamaïque, sera très peu convaincante, trahissant à la fois les personnages - sauf l'héroïne Mary et son Oncle - ainsi que le fond de l'histoire; elle ne convaincra d'ailleurs ni son auteur ni le public.

Un an plus tard, le Maître s'attaque à un autre grand roman, Rebecca, dont il fera un chef d'oeuvre cinématographique, suivi vingt deux ans plus tard par une autre belle réussite, les oiseaux, d'après une nouvelle de Daphné du Maurier.

Rebecca raconte l'histoire d'une timide jeune fille, demoiselle de compagnie d'une vieille dame peu sympathique, qui rencontre à Monte Carlo un bel anglais mystérieux, Max de Winter. Leur histoire d'amour débute rapidement et elle se retrouve éblouie, mariée et nouvelle châtelaine d'un immense manoir en Angleterre, Manderley.
Milton Hall, grande demeure historique - 16ème siècle- de la région de Cambridge a inspiré Daphné du Maurier qui y a séjourné petite fille. Elle déclarera par la suite avoir été si impressionnée par le grandiose de ce manoir, que ses souvenirs de chacune des pièces sont restés dans sa mémoire. Elle s'en est ainsi servie pour décrire Manderley.
Image associéeLe film ayant été tourné exclusivement en Californie, l'extérieur que l'on aperçoit en début et en fin de film est un décor miniature, inspiré à la fois de la physionomie de Milton hall, par sa suite de façades et ses nombreuses cheminées ainsi que par son style Tudor, et par divers manoirs anglais que l'équipe du film est partie explorer et photographier.


Le film joue à merveille de l'atmosphère gothique et fantomatique qui baigne Manderley et ses abords. L'arrivée se fait à la tombée du jour par une pluie battante et la jeune épouse arrive trempée et échevelée dans la gigantesque demeure qui semble totalement l'écraser. Son geste de recul et son air de bête traquée en se trouvant devant l'impressionnante assemblée des domestiques, dominée par la glaciale gouvernante, résume bien toute l'angoisse de la jeune femme soudain immergée dans un monde nouveau dans lequel elle a un rôle à tenir.
Résultat de recherche d'images pour "rebecca hitchcock portrait"Hitchcock joue tout au long du film de cette atmosphère mystérieuse et inquiétante pour la jeune épouse, usant notamment de jeux d'ombres et de lumière sur les visages, pur et lumineux de Mrs de Winter, sombre et inquiétant de Mrs Danvers, la gouvernante.

La jeune héroïne est écrasée par la grande demeure dans laquelle elle se sentira une étrangère. Détail significatif, elle garde avec elle son sac à main comme si elle était en visite et semble toujours être une intruse lorsqu'elle rentre dans une pièce.

L'amour de la jeune épouse pour son mari est total, romantique, il est le prince charmant qui va la faire se métamorphoser en châtelaine; l'amour de Max est sincère mais retenu et tranquille.
Celui ressenti pour Rebecca est la question qui angoisse sa jeune épouse et intrigue le spectateur.


Résultat de recherche d'images pour "rebecca hitchcock"Par le côté romantique de l'oeuvre de Daphné du Maurier, le film tranche donc dans la carrière d'Alfred Hitchcock, bien que celui-ci ait fortement accentué le côté mystère de l'histoire.
Indices infimes, silences ou colères de Max, air gêné des familiers du lieu et allusions perfides, font naître peu à peu des questions sur l'identité de Rebecca et sur son histoire.

Le roman offre de nombreux points communs avec Jane Eyre, de Charlotte Brontë. On y retrouve la timide jeune fille (gouvernante et non pas dame de compagnie) épousant un veuf séduisant et ténébreux, la grande demeure sombre et inquiétante, le secret caché de la disparition de la première épouse du châtelain, le grand incendie final....

La toute jeune Joan Fontaine - à 23 ans - incarne la timide Mrs de Winter, comme elle incarnera Jane Eyre quatre ans plus tard, face à un ténébreux Orson Welles.
Max est interprété par Laurence Olivier, séduisant veuf qui va aussitôt conquérir le coeur de la romanesque jeune fille, d'autant plus que leur rencontre se passe au bord d'un ravin qui semble mystérieusement attirer Max, comme s'il envisageait de s'y jeter, jusqu'à ce que la future Mrs de Winter ne l'en écarte. Elle montre ce faisant une force de caractère étonnante qui réapparaîtra lorsque Max sera soupçonné de meurtre.

Résultat de recherche d'images pour "rebecca hitchcock"Mais le personnage le plus marquant de l'histoire reste bien la redoutable et rebutante Mrs Danvers, la gouvernante guidée par son amour obsessionnel pour Rebecca, qui la conduit à essayer de détruire sa nouvelle maîtresse et le mariage de celle-ci avec Mr de Winter.
Judith Anderson, grande comédienne au théâtre, trouve là son premier rôle au cinéma. Elle continuera ses rôles de femme perfide dans Les 10 commandements, Salomé ou Macbeth, entre autres.
Enfin, complétant ce beau trio d'acteurs, le toujours beau et élégant George Sanders interprète le type de rôle dans lequel on l'adore, celui du cynique Jack Favell, cousin de Rebecca.


Si le film ne semble pas, à première vue, une des oeuvres les plus représentatives d'Hitchcock, on y trouve nombre de thèmes qu'il développera par la suite : le faux coupable, les soupçons, le suspense, la rencontre romanesque des deux héros...
Un des meilleurs films du Maître !

Douglas Fairbanks : Je suis une légende - Aux origines d'Hollywood

Affiche Douglas Fairbanks - Je suis une légende
Douglas Fairbanks : Je suis une légende - Film documentaire de Clara Kuperberg et Julia Kuperberg, 2019.

La vie de Douglas Fairbanks accompagne les débuts du cinéma à travers un documentaire raconté à la première personne où l'acteur brosse un portrait très complet de son existence entre ses rôles de grands héros des histoires d'aventures -Zorro, Robin des bois, D'Artagnan...- son aventure comme producteur-réalisateur en créant le premier studio indépendant, sa vie avec l'actrice Mary Pickford, son amitié et sa collaboration avec Charlie Chaplin.

Grâce à de nombreuses images d'archives, l'histoire de Douglas Fairbanks Sr, liée au développement d'Hollywood prend vie. On y découvre émerveillés la construction des premiers studios de cinéma dans une région déserte, la première maison de Beverly Hills - celle de Douglas et de Mary-, le montage du célèbre panneau Hollywood, sur le Mont Lee, surplombant Los Angeles.
Le Voleur de Bagdad
Le documentaire a été réalisé par deux jeunes réalisatrices amoureuses du cinéma hollywoodien, Julia et Clara Kuperberg. Laurent Lafitte incarne par la voix Douglas Fairbanks.




Acteur majeur des années 15-30, Douglas Fairbanks se fait très rapidement connaître grâce à ses talents d'acrobate, son sourire et son dynamisme qui lui permettent d'interpréter des personnages divers dans des films romantiques .
Rejoignant son grand ami Charlie Chaplin et sa future femme Mary Pickford dans le trio des acteurs les mieux payés et les plus célèbres d'Hollywood, il souffre cependant du joug des studios qui l'empêchent de tourner les films d'aventures dont il rêve et qui envisagent de baisser son salaire.

Le trio Chaplin-Pickford-Fairbanks
Entraînant ses deux amis avec lui et bientôt rejoint par le réalisateur David Griffith, il fonde alors le premier studio indépendant United Artists, en 1919, s'offrant désormais une totale liberté artistique et financière.

Commence alors toute une série de films qui offrent au public du grand cinéma d'aventures autour de plusieurs héros fameux : Zorro, Robin des Bois, Le voleur de Bagdad, Les trois mousquetaires, Le Pirate noir, Le masque de fer.
Les acrobaties de Fairbanks sont stupéfiantes et donnent aux scènes d'action un caractère totalement échevelé, dû aussi à la vitesse de passage des images. Sur son domaine, Douglas fait construire des  décors immenses et emploie une foule de figurants, dépensant des sommes colossales, et en gagnant beaucoup plus.
Un Zorro virevoltant et volant
Le succès du couple Fairbanks-Pickford est gigantesque, tant en Amérique qu'à travers l'Europe.


Comprenant le tournant apporté par le cinéma parlant, Douglas introduit cette technique dès 1929 dans Le masque de fer - dans deux scènes - mais n'est guère enthousiasmé par le procédé. De son côté, Charlie Chaplin retardera ses débuts dans le parlant jusqu'en 1935, dans Les temps modernes, réfractaire également au nouveau procédé.
L'arrivée du parlant marque aussi un tournant dans la carrière et dans le couple Fairbanks-Pickford. C'est bien la fin d'une Ere et les époux se séparent en 1936, mettant fin à leur carrière à l'écran.

le décor gigantesque de Robin des Bois
Digne successeur de son Père, Douglas Fairbanks Jr en reprendra le flambeau, les acrobaties , le sourire et les personnages héroïques...mais en parlant.


Douglas Fairbanks Sr, mort en 1939, d'une crise cardiaque laisse un bien bel héritage au cinéma. Il aura été un véritable précurseur dans de nombreux domaines : création des Oscars, divers effets spéciaux, techniques de tournage, premiers grands films d'aventures, ouverture des studios au public...
Le présent document, faisant revivre autour de lui toute une époque du cinéma et ceux qui en ont été les rois à l'époque du muet, lui rend ainsi un bel hommage.

La Comtesse : Il y a de la beauté à laisser le temps oeuvrer.

  La Comtesse - Film de Julie Delpy, 2009. Au nord-ouest de la Slovaquie, le Château de Cachtice dresse ses ruines gothiques sur une colline...