Le mystère du château noir - Film de Nathan Juran, 1952.
Ce magnifique film aurait pu être un film de la Hammer, pour le style, la thématique et la flamboyance – pas des couleurs car c’est du noir et blanc - mais des images qui sont superbes….Il aurait alors été dans les meilleurs films Hammer que j’ai pu voir. Mais non, il a été produit par Universal.
Le mystère du château noir se déroule au XVIIIème siècle au cœur de la Forêt noire, en Allemagne. Richard Greene, ayant troqué son costume de Robin des bois, endosse fort élégamment celui d’un jeune lord anglais, Sir Ronald Burton, chargé par la couronne britannique de mettre fin aux sinistres agissements du comte Von Bruno, sinistre trafiquant qui avait sévi plusieurs années durant en Afrique. Richard Greene arrive en Allemagne à la recherche de deux de ses amis que le comte aurait fait disparaître.
Nous voici donc au château noir, sinistre demeure au milieu d’une forêt sombre et brumeuse, infestée de loups. L’accueil n’y est guère encourageant. Le Comte est un individu cruel qui fait fortement penser à Sir Hugo du Chien des Baskervilles version Hammer. Le château abrite, outre ce charmant individu et ses complices, un serviteur tout à fait accueillant, Lon Chaney Jr, muet et demi-fou qui tente d’étrangler notre héros dès qu’il apprend que celui-ci est anglais, ainsi qu’un inquiétant Docteur, joué par Boris Karloff. Rajoutons à cette belle équipe, des cachots sinistres, une panthère affamée et une salle infestée de crocodiles.
A ce stade de l’histoire, vous vous dites qu’à la place de notre cher Lord, vous auriez déjà fait demi-tour.
Mais non, notre héros va rester :
1) parce que, justement, il est le héros de l’histoire.
2) parce que, finalement, Boris Karloff est du côté des gentils, ce qui n’est pas forcément évident au premier abord.
3) parce qu’enfin, il y a la femme du Comte, jouée par la très belle Rita Corday, dont notre héros tombe amoureux, sous l’œil attendri de Boris Karloff – qui a tellement l’habitude de jouer les monstres que son regard attendri et son sourire sont plus sinistres qu’autre chose-.
Le film enchaîne les péripéties sans temps mort.
La réalisation de Nathan Juran est de grande qualité ; il met ici magnifiquement à profit son expérience de Directeur artistique acquise dans Qu’elle était verte ma vallée ( ce qui lui vaudra un oscar en 1941, celui de la meilleure Direction artistique) et dans le Fil du rasoir. Il réalisera plus tard son film le plus connu, Le 7ème voyage de Sindbad.
Cette qualité se retrouve dans l'impeccable découpage du film et dans la photographie, notamment dans la chasse à la panthère dans la forêt, qui offre de belles images et dans la jolie scène du bal en costume XVIIIème siècle..
On regrettera la durée trop courte du film qui empêche certains développements et conduit à une fin un peu rapide.
Un très bon film d’atmosphère que je recommande de découvrir.
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