La grande vadrouille - Film de Gérard Oury, 1966.
Au fil de ses multiples rediffusions, La grande vadrouille ne cesse de conquérir de nouveaux spectateurs. Il est quelque part rassurant de se dire que nos jeunes, élevés au « Camping » et au « Brice de Nice », auront l’occasion de découvrir ici un humour plus inventif et jamais grossier.
La rencontre entre le sanguin Louis de Funès – à l’humour parfois outrancier et délirant – et le calme Bourvil – à l’humour plus fin, basé sur des expressions faciales et des intonations - fait merveille. A l’opposé de la majorité des comédies françaises - au scénario souvent mince comme un fil car centré presque uniquement sur la prestation des acteurs - , La grande vadrouille propose une histoire aux péripéties nombreuses, dans le cadre de l’Occupation allemande, durant la 2nde Guerre Mondiale. On a ainsi droit à une véritable aventure traçant sous forme de grande évasion, le périple de trois aviateurs anglais abattus au-dessus de Paris et fuyant, à l’aide de deux français embarqués malgré eux dans la fuite, vers la zone non occupée. Partant d’un sujet dramatique, Gérard Oury a su proposer une comédie qui ne tombe jamais dans le choquant.
Au diapason de nos héros, plusieurs autres personnages accompagnent le duo d’acteurs, notamment Benno Sterzerbach et Terry Thomas – respectivement officier allemand et officier anglais – qui font également merveille, chacun dans son style.
Seuls nos deux jeunes aviateurs interprétés par Mike Marshall et Claudio Brook semblent assez dépassés par le délire ambiant. Si l’on excepte la scène où Mike, déguisé en Gretchen de Faust attire des passants vers une bouche d’égouts -où nos héros les dépouilleront de leurs habits-, leurs rôles constituent la partie « sérieuse » du film.
Côté féminin, quatre femmes traverseront l’histoire, la douce Marie Dubois – La fille du Guignol !-, Colette Brosset, la patronne de l’hôtel – très « à cheval sur la literie »-, Andréa Parisy – la sœur aux citrouilles – et Marie Marquet – La Mère Sup de choc.
On traverse, grâce à l’histoire, des lieux multiples que les amoureux de Paris, puis des beaux coins de France, sauront reconnaître et apprécier (Opéra de Paris, Jardins des Champs Elysées, Hospices de Beaune, Vézelay, Montpellier-le-Vieux…)
Péripéties et scènes humoristiques se mêlent alors sans que les gags ne ralentissent l’histoire. On pourra au choix préférer les répliques amusantes – voir petit florilège ci-dessous-, les gags multiples – l’atterrissage dans le zoo, la perruque de chef d’orchestre, la chute du pot de peinture, les casques trop grands ou trop petits…- ou encore les situations comiques – la répétition de Faust, la rencontre aux Bains Turcs, l’arrivée et la nuit dans l’Hôtel du Globe…-.
Il restera évidemment des irréductibles. Tout d’abord, ceux pour lesquels un film de plus de 5 ans est qualifié de « vieux film » donc bon à mettre aux archives, puis ceux hermétiques à ce type d’humour, je dirais même à ces types d’humour, comme dit plus haut. Que voulez-vous, ceci ne se commande pas mais on a fait depuis La grande vadrouille beaucoup d’autres comédies, sur d’autres sujets avec d’autres acteurs, mais honnêtement, je ne suis pas certaine que l’on ait fait mieux.
Petit florilège de répliques, pour le plaisir :
« - Peter Cunningham, Royal Air Force.
- Augustin Bouvet, Peintures et Ravalements »
« - Vous aimez tout ce qui est bon ?
- Oui
- C’est très mauvais »
« -Are you ?
You are ?
- Glad
- Happy….. »
« - De moi, vous osez vous fouter »
« - Il n’y a pas d’hélice hélas
- c’est là qu’est l’os.»
« - C’est pas moi. C’est pas moi.
- Mais c’est moi. C’est moi.
- Ah alors, c’est moi ».
« - Ils peuvent me tuer, je ne parlerai pas.
- Moi aussi, ils peuvent vous tuer, je ne parlerai pas.
- Je savais qu’on pouvait compter sur vous. »
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