Le Noël de Mickey : Garder la magie de Noël

Affiche Le Noël de Mickey
Le Noël de Mickey - Film de Burny Mattinson, 1983.

Scrooge est un vieil avare, usurier de son métier dans le Londres du XIXème siècle. Dans son échoppe glaciale travaille Bob, gentil et soumis. Comme chaque année, le neveu de Scrooge, Fred vient souhaiter Joyeux Noël à son Oncle et le convier à son repas du 25 décembre. Mais le vieil avare déteste Noël, les chants, les cadeaux, la dinde… et les pauvres . De retour chez lui, il reçoit la visite du fantôme de son ancien associé Marley, qui vient le mettre en garde. Faute d’honorer l’esprit de Noël et de faire preuve de bonté, il risque d’être damné à jamais. Trois esprits viendront le visiter durant la nuit afin de lui permettre de se racheter.
Image associée
Quand les personnages sont joués par Picsou (Scrooge), Mickey (Bob), Donald (Fred) et Dingo (Marley), on se dit que le traitement de l’histoire sera peu traditionnel…ce en quoi on se trompe. Certes, des détails amusants seront rajoutés, Scrooge enfonce la couronne de Noël sur la tête de son neveu et l’éjecte de sa maison, le fantôme de Marley dégringole les marches après avoir roulé sur la canne de Scrooge…mais l’histoire est précisément respectée et illustrée.
On retrouve toute l’atmosphère de l’Angleterre de Dickens, le petit peuple, les dures conditions de travail et de vie, les chants et danses traditionnels.
La qualité graphique du film est irréprochable, le rythme soutenu réussit à concentrer l’histoire de Dickens en 25 minutes tout en en conservant les ingrédients et les diverses scènes.

Les aspects sombres de l’histoire, personnalisés par le Noël futur, horrible Pat Hibulaire, présentant les temps à venir comme des moments de deuil, sont évoqués rapidement mais en finesse. Cet aspect échappera peut être aux plus petits qui riront aux agitations de Picsou, à son effarement puis à sa soudaine métamorphose, se traduisant par une frénésie de préparatifs de Noël.
Le film a fait l’objet de trois doublages successifs, l’image étant aussi légèrement retouchée. Heureusement, Roger Carrel, inoubliable voix de Jiminy Criquet, a été conservé.
On retrouve également avec bonheur les personnages classiques de Mickey, que l’on s’amusera à repérer tout au long de l’histoire : Picsou, Donald, Daisy, Minnie, Dingo, Grand-Mère Donald, Horace et Clarabelle, Jiminy, le géant du Vaillant petit tailleur, plusieurs personnages de Robin des bois, le loup et les trois petits cochons…et bien d ‘autres.
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Ce merveilleux dessin animé fait partie depuis des années des traditions de Noël dans ma famille. Nous le regardons ensemble le 25 décembre. 25 minutes beaucoup trop courtes de pur enchantement. On rit et on pleure devant ce superbe dessin animé qui adapte très fidèlement l'oeuvre de Dickens.

La scène de Mickey pleurant sur la tombe de Tim me met chaque fois les larmes aux yeux....Merci Mr Disney !!!


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Joyeux Noël à tous !

Morozko : Father Frost au coeur des contes russes

Morozko - Film d'Aleksandr Rou, 1965.

Morozko est un conte traditionnel russe. Son personnage central est le Père hiver, Father Frost en anglais, incarnation du gel. Cette figure du folklore russe est représentée comme un vieil homme qui présente une certaine ressemblance avec Le Père Noël. Barbe blanche, vêtu de bleu glacier et de blanc et armé d’un sceptre de glace, il veille sur la forêt et sur la couverture de neige et de gel.
Le conte présente l’histoire de deux jeunes gens, très différents qui vont se rencontrer, s’aimer et surmonter les obstacles pour se retrouver.
Nastenka est une belle et douce jeune fille maltraitée par sa belle-mère qui lui donne à faire toutes les corvées de la maison. Son Père, trop faible pour résister à sa femme, laisse sa fille dans cette triste situation.
Ivan est un beau jeune homme vaniteux qui ne respecte pas son prochain. Quittant sa vieille Mère pour partir à l’aventure, il fait la connaissance d’un sorcier champignon (ou d’un champignon sorcier !) envers qui il se montre irrespectueux et qui lui jette une malédiction.
Myths and Legends: Origns of Jack Frost | School of ...Il fait, près d’une rivière, la connaissance de  Nastenka, que sa méchante belle-mère a envoyé en forêt puiser de l’eau. Quoique choquée par l’insouciance et la vanité du jeune homme, elle en tombe aussitôt amoureuse.
Suite à la malédiction, Ivan, dont la tête est devenue celle d’un ours devra apprendre l’humilité et l’écoute des autres, afin de retrouver son apparence d’origine et la jeune fille qu’il aime.
On rencontre un autre personnage de contes, Baba Yaga, personnage central des contes russes.
She blew me her death kiss: Morozko ( russian kids's movie )Cette sorcière vole sur un mortier, habite dans une maison sur pattes qui a la faculté de se déplacer et de danser et passe son temps à chasser les jeunes gens qu’elle veut faire rôtir. De fait, le personnage amuse plus qu’autre chose car on se doute qu’elle n’arrivera jamais à ses fins. Dans certains contes, elle aide même le héros, dans un rôle de grand-mère bienveillante, gardienne de la forêt.
Comparés aux contes merveilleux d'Aleksandr Ptushko (Sadko, Russlan et Ludmila, Le géant de la steppe…),  les films de Rou  sont plus enfantins, plus joyeux et moins épiques. Le réalisateur a adapté un grand nombre de contes du folklore russe. Vassilissa la Très Belle, La belle Barbara à la natte longue, Par la volonté du brochet et Morozko, sont ses films les plus célèbres.
Les personnages sont parfois un peu caricaturaux, Rou adopte un ton humoristique qui peut parfois sombrer un peu dans le ridicule.
Mais on se trouve ici au coeur des contes russes avec un film tourné vers un jeune public, le spectacle est souvent naïf, à l’humour bon enfant.
Hotel-R | Best Hotel Deal SiteUn ours apprivoisé va cueillir des champignons, la sorcière Baba Yaga est perchée à l’entrée de sa cabane dotée de pattes, les bandits sont plus bêtes que méchants, les isbas sont colorées, les filles et garçons sont beaux et chantants…


On prend plaisir à se remplir les yeux des paysages mélancoliques des forêts de Russie, qui sous la neige, ont une grande beauté. On se perd en forêt avec le bel Ivan, on part en traîneau sur la neige blanche, on rit de Baba Yaga…et on ressort du film émerveillé, ayant retrouvé notre âme d’enfant.

Illustration d'Ivan Bilibine pour le conte Morozko (1932) - source wikipedia

Voir mes critiques des films d'Aleksandr Ptushko :


Le géant de la steppe


Sadko

L'assassinat du Père Noël : Un conte d'hiver

L'assassinat du Père Noël - Film de Christian-Jaque, 1941


L’assassinat du Père Noël « Le cinéma d'ImpétueuxEn regardant tomber les premiers flocons de neige et en grelottant dans le froid de l’hiver, je me suis dit qu’il était bien temps de ressortir mon vieux DVD de l’Assassinat du Père Noël. Tourné dans la région de Chamonix, durant l’Occupation. Le film nous renvoie à une époque en partie révolue où l’épaisseur de neige montait à la hauteur des toits, où les routes dégagées laissaient de côté, non pas des murets de neige, mais des hauts murs. Les maisons, totalement enfouies laissent parfois juste apparaître une fenêtre éclairée quand la hauteur de neige sur le toit devient équivalente à celle du sol. Cette impression d’un autre monde, coupé de tout et hors du temps, donne une atmosphère tout à fait particulière au film de Christian-Jaque.
Véritable conte de Noël et conte d’Hiver, il nous présente un ensemble de personnages un peu fous qui vont vivre un bien étrange Noël.
Résultat de recherche d'images pour "assassinat du père noel renée faure"Le Père Cornusse est un fabricant de jouets. Il fabrique des mappemondes en argile qu’il peint. Pour qui ? Difficile à dire vue la quantité fabriquée qui aurait de quoi remplir les maisons du village. On peut penser qu’il les distribue ailleurs, mais le village est totalement isolé, perdu dans les montagnes.
Au premier étage, sa fille Catherine fabrique des poupées en rêvant au prince charmant .
Traversant le village en traineau, le baron revient un jour d’un tour du monde de 10 ans pour s’engouffrer dans son château. Pour se débarrasser des fâcheux, il fait croire qu’il a la lèpre.
Si on rajoute à ceci une femme vêtue de noir nommée Mère Michel parcourant le village à la recherche de son chat et un instituteur exalté aux yeux de fous, on se dit que tous ont certainement un grain.
Finalement, les seuls personnages possédant un solide bons sens sont l’aubergiste et les deux papets qui passent le film à taper le carton (échappés d’un roman de Pagnol mais ici à la mode savoyarde, en fait ce sont les mêmes, à part l’accent).
Une silhouette mystérieuse parcourt le village, cherchant à voler l’anneau de saint Nicolas, trésor de l’Eglise.
Résultat de recherche d'images pour "assassinat du père noel renée faure"Pour Catherine, ce Noël sera pour elle un éveil à la vie par un simple baiser du baron.
La magie de Noël commence. On accompagne les personnages à l’Eglise pour la messe de Noël et on suit la tournée du Père Cornusse déguisé en Père Noël.
Et l’assassinat qui donne son titre au film ?
Que ceux qui s’attendent à voir une histoire policière passent leur chemin, certes il y a un crime mais celui-ci n’est qu’un prétexte à l’histoire. L’enquête menée par le Maire se résume à deux-trois interrogatoires rapides avant que Bernard Blier, à la fin du film, n’arrive pour expliquer l’affaire en deux minutes.
Finalement, peu nous importe. Ce qui nous intéresse, ce sont les trois personnages principaux, Cornusse, sa fille et le Baron.
La tournée du Père Noël dans les maisons du village est un régal :
« Pour dire que la maison sera pleine de jouets…et bien non on ne pourra pas dire qu’elle sera pleine de jouets ».
Le sourire du petit Roger s’efface.
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« Mais pour dire que ce sera une maison sans jouet, et bien non, ce ne sera pas une maison sans jouet.. ; »
Le sourire du petit Roger éclaire à nouveau son visage.
Après avoir visité 42 maisons et pris 42 apéritifs, le Père Noël parvient enfin au château du Baron pour voir les petits de la gardienne mais ceux-ci ne le verront pas arriver.
Résultat de recherche d'images pour "assassinat du père noel "Les images sont belles, les enfants parcourant la montagne en appelant le Père Noël, la procession des enfants accompagnant le Père Noël dans le soleil couchant ou encore celle où, magnifique dans son costume savoyard, Renée Faure (Catherine) irradie, telle une princesse de la Renaissance, sous les yeux émerveillées du baron, Raymond Rouleau et les nôtres.
Citons enfin pour finir une interprétation formidable d’Harry Baur en Père Cornusse, plein d’originalité, de Robert Le Vigan qui crève l’écran, en instituteur excité et les enfants, merveilleux de justesse et de naturel.
Un film à voir et revoir.

Le ciel peut attendre : Ascenseur pour le Paradis.

Le ciel peut attendre - Film de Ernst Lubitsch, 1943.

Dans un bureau immense est installée son Excellence, le Diable en personne, qui accueille les nouveaux venus pour leur indiquer leur destination finale. L’ascenseur les conduira soit en haut, vers le Paradis, soit en bas vers les enfers. Un vieil homme, Henry Vancleve, se présente et raconte sa vie bourgeoise, frivole, dominée par son amour des femmes, mais surtout de sa femme, Martha.



Le film se déroule sous la forme d’une chronique présentant divers moments de la vie d’Henry lors de ses anniversaires les plus marquants.
Inexorablement, le temps passe, parsemant de cheveux blancs et ridant l’éternel séducteur. Arrivé à ses 50 ans, il s’interroge. Peut-il encore séduire ?
Le temps passe encore, l’entrainant jusqu’au terme de sa vie, qu’il quittera sur un sourire et après avoir profité d’un dernier délicieux repas d’Anniversaire.





Personnage frivole et menteur, Henry éveille cependant dès le début du film la bienveillance du spectateur. Lorsque vieillard, il se présente humblement à la porte des enfers, il déclare que sa vie entière n’a été qu’une faute mais il ne sera peut-être pas accepté aux enfers et n’ose pas se présenter à la porte du Paradis. Les mensonges du personnage sont maladroits, ses infidélités et tentatives de séduction ne vont guère loin, tout le ramenant à sa femme.
Et lorsqu’à la mort de celle-ci, il se sent seul et sort se distraire toutes les nuits, la simple vision d’un ouvrage de la bibliothèque le ramène à ses souvenirs et le rend honteux d’avoir seulement pensé qu’il pourrait oublier sa chère Martha.
Dans le rôle d’Henry, Don Amèche est parfait, interprétant de façon convaincante le personnage à tous les âges de sa vie d’adulte.
Don Amèche a eu une carrière d’une longueur exceptionnelle ; de 1935 à 1954, il tournera une quarantaine de films avant une traversée du désert durant les années 60-70.
Suite à Un fauteuil pour deux de Landis (1983) puis Cocoon de Ron Howard (1984), sa carrière sera relancée, à 75 ans et il tournera films et téléfilms jusqu’à sa mort en 1993.
Quant à Gene Tierney, quel plaisir de la voir si radieuse en couleurs, la plupart de ses rôles marquants étant dans des films tournés en noir et blanc (Laura, Le fil du rasoir, L’aventure de Mme Muir, Les forbans de la nuit, Marc Dixon détective…),



Son vieillissement est bien moins réussi, la cinquantaine s’affichant pour elle par une coiffure improbable parsemée de cheveux blancs, des vêtements plus sages et une attitude un peu guindée.
Tout ceci est heureusement bien vite oublié dans la belle scène où les deux époux valsent, conscients de vivre là le moment le plus heureux de leur vie.
Outre nos deux héros, le personnage le plus remarquable est celui du Diable, incarné par Laird Cregar, appelé Excellence. Son personnage est très affable et sympathique. On le comprend quand il fait disparaitre dans les enfers une vieille enquiquineuse, au moyen d’une trappe escamotable et on se doute de la réponse finale qui sera donnée à Henry.
On pourra reprocher au film d’être parfois un peu bavard et assez statique, notamment dans sa première partie, jusqu’au mariage de ses deux personnages principaux. Le film est en effet l’adaptation de la pièce Birthday de Leslie Bush-Fekete. De fait, à deux exceptions près (le parc et la rue dans laquelle Henry se met à suivre Martha après l’avoir aperçue dans un magasin), toutes les scènes se passent en intérieur.
L’ensemble reste sage, assez peu enlevé, manquant peut être d’un rien d’audace qui romprait la ligne droite de la destinée du personnage.
Le dénouement final scellant le destin d’Henry dans l’autre Monde ne surprendra donc pas.


Le spectateur sourit, amusé et ému par le personnage qui renvoie aux défauts de l’être humain. Le Diable lui-même sourit car il a tout de suite cerné le personnage.
On retiendra enfin le magnifique technicolor qui nous permet de voir les beaux yeux bleus de Gene Tierney, la beauté et les couleurs chatoyantes des tenues et décors du début du siècle.
Un beau film à découvrir.

Indian Palace : Hommage à Maggie Smith

Indian Palace - Film de John Madden, 2011.   Lorsque l'on regarde la longue filmographie de Maggie Smith, on s'aperçoit qu'elle ...