Le défunt récalcitrant : Vol en partance pour le Paradis

Le défunt récalcitrant - Film d'Alexander Hall, 1941.

Un boxeur, Joe Stappleton, décède aux commandes de son avion, peu de temps avant le combat qui doit l’opposer au champion de sa catégorie. Or, il s’agit d’une erreur, son heure n’étant pas venue. 
L’ange gaffeur responsable de la méprise ne l’ayant pas sauvé à temps, Joe se retrouve, portant toujours son saxophone porte-bonheur, dans les nuages, devant un avion en partance pour le Paradis. Le chef des anges, Mr Jordan, annonce à Joe qu’il va devoir se réincarner. Le choix se porte sur un riche homme d’affaires que sa femme est sur le point d’assassiner. Le film fait merveille grâce à la malice de Robert Montgomery, au talent comique des second rôles (Everett Morton, le messager 7013 et James Gleason, le manager de Joe) et à l’humour pince-sans-rire de Claude Rains (Mr Jordan). Plus ennuyé que réellement abattu par la terrible situation, Joe fait preuve d’une grande décontraction, jouant du saxo pour s’occuper et attendant que Mr Jordan trouve éventuellement une solution à son problème. En effet, il veut à tout prix poursuivre sa carrière et affronter le champion Murdock, ce qui va s’avérer difficile car il devra soumettre son nouveau corps à un entrainement intensif. On assiste à des moments forts drôles comme celui où Joe qui vient d’intégrer son nouveau corps n’ose pas sortir de sa salle de bains et se montrer à son domestique par peur d’être vu comme un imposteur ou encore celui où il tente de se faire reconnaître de son manager, sous les traits du millionnaire, avant de se mettre à l’entraînement sous le regard ahuri de sa femme et de son valet. 



L’ensemble repose sur un comique de situation, le simple et franc boxeur se trouvant dans la peau d’un homme égoïste et véreux, dont il va réparer les erreurs, le transformant en bienfaiteur. Le film donnera lieu à une suite, L’étoile des étoiles, dont le seul intérêt est la présence de la lumineuse Rita Hayworth dans le rôle d’une muse de la danse. On y retrouve aussi le personnage de Mr Jordan ainsi que les acteurs Edward Everett Morton et James Gleason interprétant les mêmes rôles que dans le film d’origine. Le film fera également l’objet d’un premier remake, en 1979 ; cette version, bien que plaisante à suivre et bénéficiant d’acteurs de qualité – Warren Beatty, Julie Christie et James Mason-, paraîtra bien terne à ceux qui connaissent déjà le petit bijou qu’est la version de 1942. 



Adapté d’une pièce d’Harry Segall, le film d’Alexander Hall recevra l’oscar bien mérité du meilleur scénario adapté et sera nominé cinq fois aux oscars en 1942 (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure photographie, meilleur acteur pour Robert Montgomery et meilleur second rôle masculin pour James Gleason ). Une délicieuse comédie américaine des années 40, particulièrement pétillante et enlevée. A découvrir de tout urgence.












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