Allô, Brigade spéciale : Blake Edwards s’essaie au thriller.


Allô, Brigade Spéciale - Film de Blake Edwards, 1962.


On connait surtout Blake Edwards pour ses comédies (La panthère rose, Victor Victoria, Diamants sur canapé..). Le voir s’essayer au style thriller m’a semblé intéressant et après avoir vu l’alléchante distribution, je me suis lancée.
Experiment in terror ( en français Allô brigade spéciale) raconte l’histoire d’une jeune employée de banque Kelly Sherwood (interprétée par la belle Lee Remick), agressée un soir dans son garage par un inconnu qui la menace de mort, ainsi que sa jeune soeur, si elle ne dérobe pas 100 000 dollars à la banque où elle travaille . 



Malgré les menaces, Kelly téléphone au FBI et a le temps de donner son nom à l’Inspecteur Ripley avant que l’’inconnu qui rôdait encore dans la maison ne l’assomme.
Voici donc un début bien angoissant, qui éloigne fort des comédies habituelles du réalisateur. Et il faut bien dire que ce début est prometteur, installant un véritable malaise durant les 10 premières minutes du film où le psychopathe, ceinturant la pauvre héroïne, lui murmure des menaces à l’oreille.
Comme par chance, l’inspecteur Ripley est Glenn Ford et que le FBI est très efficace, la jeune femme sera rapidement identifiée et mise sous protection.


Le film se déroule ensuite en suivant en parallèle l’enquête de l’Inspecteur et le harcèlement dont sont victimes Kelly et sa jeune sœur (interprétée par Stéphanie Powers). Sur la durée de 2 heures, l’histoire se disperse ensuite un peu, avec l’intervention, pas forcément utile, d’une autre victime, Nancy. Celle-ci, également menacée de mort par le tueur, trouve le policier à son goût mais notre héros a déjà fort à faire avec son enquête pour penser à autre chose. Le film réserve quelques scènes fortes et un final fort réussi dans un stade de base-ball.

Le principal point faible du film se situe dans la résolution de l’enquête, et là le scénario pêche par un réel manque de vraisemblance. La résolution est beaucoup trop facile, un indic donnant directement l’adresse de la petite amie de l’assassin, ce qui permet en un éclair de sortir son nom et sa photo.

On pourra dire hélas, car un des éléments les plus intéressants du film est bien le choix de dissimuler le visage du tueur dont on ne verra que le bas du visage ou l’ombre, pendant près de la moitié du film. Par un adroit jeu d’ombres et de lumières, celui-ci est en effet caché aux yeux du spectateur, notamment dans la scène du garage où la lumière éclaire seulement le visage terrifié de Lee Remick.
Si le spectateur de l’époque n’était peut-être pas encore très familiarisé avec le physique de Ross Martin – alias Artémus Gordon dans la série Les mystères de l’ouest – il sera aujourd’hui moins surpris, ayant vu son nom dans la distribution. Sa composition de psychopathe est excellente, Lee Remick et lui dominant largement la distribution face à un Glenn Ford placide et à une toute jeune Stephanie Powers.
Rajoutons enfin la superbe photographie en noir et blanc qui participe à l’atmosphère oppressante de la scène introductive et qui nous offre de beaux plans nocturnes de Los Angeles.

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