Le gigantesque chien qui erre sur la lande

Le chien des Baskervilles - Téléfilm de Brian Mills, 1988.

Jeremy Brett reprend le rôle de Sherlock Holmes en 1984, après une longue série d’acteurs ; il va fournir l’incarnation la plus parfaite du personnage de Conan Doyle, physiquement et moralement.
Parallèlement à la série adaptant la majeure partie des nouvelles consacrées au détective, la maison de production Granada va tourner quatre téléfilms.
Le Chien des Baskervilles, sans doute l’histoire la plus connue de Sherlock Holmes, est certainement la plus réussie et la fidèle de ces adaptations.
D’une fidélité totale au roman dont il reprend les dialogues pratiquement mot à mot, le téléfilm restitue de manière magnifique la beauté sauvage et brumeuse des Moors et le décor sinistre du manoir de Sir Baskerville. L'histoire ne souffre d'aucun temps mort, depuis la rencontre avec Sir Baskerville et le Docteur Mortimer à Londres et la découverte de la légende, au séjour mouvementé du Docteur Watson et du jeune héritier au manoir de la famille Baskerville jusqu'au final angoissant dans la nuit sur la lande brumeuse.



Le casting est également impeccable, avec en tête :
- Jeremy Brett, à la fois attachant et irritant en Sherlock Holmes, dans une incarnation sensible et inspirée du personnage
- Edward Hardwicke, impeccable Watson, dévoué et courageux
Ce téléfilm est une réussite totale de l’adaptation du Chien des Baskervilles dont il illustre bien le climat de mystère, la lande inquiétante et cette atmosphère bien typique des romans anglais du XIXème siècle (que l’on retrouve dans Daphné Du Maurier, notamment), le tout servi par une interprétation remarquable.

Comment égaler Sherlock Holmes ?


L
Les rivaux de Sherlock Holmes - Série de Jonathan Alwin et al., 1971.

La télévision britannique excelle à présenter des séries policières retraçant fidèlement les traditions anglaises et notamment l’Ere Victorienne (Garrow’s law, Ripper Street, Thriller, Sherlock Holmes, ou encore les diverses séries d'Agatha Christie).
Les Rivaux de Sherlock Holmes est une anthologie policière de 24 épisodes présentant des détectives enquêtant dans le Londres de Sherlock Holmes.
La série puise son originalité dans les portraits très différents de ces détectives, hommes ou femmes, menant des enquêtes souvent originales voire farfelues.
Les histoires sont généralement assez simples, le budget de la série étant certainement assez limité.
L’ensemble est cependant fort sympathique et agréable à regarder avec une distribution souvent de qualité (Donald Pleasence, John Neville, Peter Vaughan, John Thaw ou encore Derek Jacobi).
Quelques épisodes recommandés :
- Le mystère de la rue Ayr : Un détective aveugle est le seul témoin dans une affaire de meurtre. Emprisonné par ses ennemis, il réussira à mettre ceux-ci en échec.
- Le mystère du cheval invisible : Donald Pleasence poursuit un mystérieux cheval fantôme dans un manoir.
- Madame Sara : Un détective enquêtant sur la mort mystérieuse de deux jeunes filles est subjugué par Mme Sara, une femme mystérieuse experte en soins de beauté et en «médecine».

Le brigand lamentable

The brigand of Kandahar - Film de John Gilling, 1965.


Case, officier sang-mêlé de l'armée des Indes est emprisonné pour avoir laissé capturer son compagnon de patrouille. Il est soupçonné de trahison. Rejoignant un groupe de bandits, il en prendra la tête désireux de se venger des britanniques.
Un film sur les Indes fait par la Hammer est une curiosité sur laquelle je me suis précipitée.
Hélas, cruelle déception face à un film qui nous présente le brigand le plus lamentable de l'histoire du cinéma.
1ère scène : Notre "héros" est accusé d'avoir laissé capturer son compagnon sans avoir cherché à le faire libérer.
Pourquoi ?
"Parce que c'était trop dangereux" répond-il, placide.
(Gloups, Cela commence très mal)

2ème scène: Notre "héros" est en prison pour lâcheté. Des brigands attaquent et massacrent les soldats présents. Il regarde, placide le massacre et une fois libéré suit les bandits, sans rien demander. ( re-gloups)
3ème scène : Arrivée chez les bandits. Apparition d'Oliver Reed. L'espoir renaît en moi, dans l'espoir d'un palpitant face-à-face entre les deux personnages. Oliver tourne quelques scènes, se bat puis part tourner un autre film. Notre placide "héros", trouvant sexy la soeur d'Oliver décide de rester.


4ème scène : Notre "héros" retrouve son compagnon disparu, que les brigands torturent allègrement. Enfin, notre "héros" va agir, se révolter, montrer son courage ....et bien ... non !!!
Le reste du film se déroule à peu près de la même façon.
Si le personnage principal, que l'on voit quand même pendant environ 95% du film avait eu un semblant d'idéal (par exemple libérer l'Inde de la domination britannique) ou s'il avait un minimum de charisme (style Errol Flynn dont il copie la moustache), peut-être aurais-je pu éprouver un semblant de sympathie.. mais là, vraiment.. pas une seconde.

Voilà donc pour un film de la Hammer façon Empire des Indes.
A éviter ou à regarder avec commisération.

N'allez pas sur la Lande la nuit !

Le chien des Baskervilles - Film de Terence Ficher, 1959


Je me suis fixé comme objectif depuis plusieurs années de voir toutes les versions du Chien des Bakervilles qui ont été tournées : films, séries, dessins animés..

J'en ai déjà vu une douzaine environ et j'ai même fait un jeu vidéo sur le sujet.
J'ai vu la version présente un nombre incalculable de fois même si ce n'est pas l'adaptation la plus fidèle du roman. Ainsi, l'histoire de la sauvageonne et de son Père est une bizarre invention mais qui ne nuit pas au plaisir de suivre l'histoire.
Film flamboyant de la Hammer, on retrouve avec plaisir l'excellent Peter Cushing en Sherlock Holmes, son éternel complice Christopher Lee en jeune Lord Baskerville. A noter un très bon Watson, ce qui n'est pas toujours le cas. 
Les paysages de la Lande, notamment de nuit sont filmés de magnifique façon, créant une atmosphère brumeuse et mystérieuse. La scène d'introduction avec le démoniaque Sir Hugo poursuivant la jeune fille sur la Lande est un modèle du genre.

Une très belle réussite même si mon adaptation préférée demeure toujours celle du téléfilm de 1988, avec Jeremy Brett (pour moi, le plus grand Sherlock Holmes).

Hugo Cabret : "Quel est donc l'homme à notre époque qui pourrait vivre sans féerie, sans un peu de rêve ?"

  Hugo Cabret - Film de Martin Scorsese, 2011. On sait le Réalisateur Martin Scorsese amoureux du cinéma, par sa carrière bien sûr mais égal...