Maciste à la Cour de Kublai Khan - Film de Riccardo Fredda, 1961.


Maciste Alla Corte Del Gran Khan – Poster MuseumLe personnage de Maciste a été créé en 1913 par Giovanne Pastrone, pour son film Cabiria, célèbre péplum du cinéma muet, co-signé par le poète Gabriele d’Annunzio, qui se serait attribué la paternité de l’histoire et de ses personnages. Le personnage du géant Maciste s’apparente à celui d’Ursus, le colosse qui protège Flavia dans Quo vadis.

Je soupçonne même Pastrone de s’être inspiré du roman d’ Henryk Sienkiewicz, puisque le personnage, comme dans Quo vadis protège et sauve une jeune fille promise au sacrifice – livrée au taureau parce que chrétienne dans Quo vadis, destinée à être brûlée pour le Dieu Moloch dans Cabiria-.

Maciste est un héros simple au cœur pur ; il ne ment jamais, ne commet aucune mauvaise action et a pour mission de détruire le mal où qu’il se trouve. Son origine est mystérieuse comme le prouve l’extrait ci-dessous, issu du film Maciste à la cour de Kublai Khan :
« -D’où Venez-vous ?
- Du bout du Monde.
- Qui êtes-vous ?
- Un ami ».
On n’en saura pas plus.
Dans l’histoire, les personnages le nommeront tout simplement « Le Géant ».


Dans les traductions anglaises, Maciste est traduit –et confondu – par Hercule, alors qu’il n’est pas fils de Zeus mais tout simplement humain, bien que ses exploits et ses voyages dans les diverses époques lui confèrent un aspect surnaturel, absent du personnage présenté dans Cabiria.
 Les titres des films de Maciste sont également traduits aux USA par Samson, qui rappelons-le est un héros biblique et même par Goliath également biblique mais du côté des méchants hittites et tué par la fronde du jeune futur Roi David.

Gordon SCOTT – intemporelMaciste apparaîtra dans toute une série de films, une cinquantaine environ de 1913 à 1974, bien que sa grande époque soit centrée sur les années 60. Le cinéma italien préférera ensuite se spécialiser dans le western, rendant hélas les péplums plus rares.

Maciste va ainsi voyager dans les siècles, rencontrant des personnages forts divers, issus d’autres fictions comme Tarzan ou Zorro, des personnages réels comme le comique Toto ou encore diverses civilisations comme les Mayas.
Il partira même en vacances – il les mérite-, deviendra chasseur alpin – je ne sais pas s’il aura alors le droit de garder son pagne-short -, deviendra médium – Maciste sait tout et voit tout, c’est certain -, jouera les Moïse dans une histoire de naufrage – Maciste sauvé des eaux- et aura même son film érotique dans le prometteur Les Exploits érotiques de Maciste dans l'Atlantide des Gloutonnes – tout un programme ! -.

Notre héros a été incarné par toute une série d’acteurs, choisis essentiellement pour leur physique et pas toujours pour leur talent d’acteur. 
Gordon Scott qui sera un des Tarzans les plus convaincants – notamment grâce au film le plus abouti de la saga La plus grande aventure de Tarzan -, est le plus célèbre interprète de Maciste, avec Mark Forrest.

Connaissant déjà l’acteur et rassurée par sa carrière passée, je me suis donc risquée à regarder mon 1er film sur Maciste, ayant écarté d’office certains titres dans lesquels je préfère ne pas me risquer.


Partout à l’aise bien que ne portant pas le costume local, Maciste a ici comme mission de combattre les méchants mongols et plus particulièrement Kublai Khan, qui a par traîtrise assassiné l’Empereur de Chine, afin de prendre sa place (Ne cherchons pas la réalité historique). 
L’ignominie du personnage n’ayant pas de limite – il fait torturer allègrement les rebelles qui lui tombent sous la main et organise d’intéressants spectacles d’exécutions -, il fait jeter dans un piège à lion le jeune héritier du trône et massacrer les femmes du couvent où s’est réfugiée la jeune princesse, afin de trouver celle-ci.
Surgissant d’un buisson, notre héros déploie aussitôt une grande activité pour sauver Prince, Princesse et population opprimée.


Le film surprend par ses décors somptueux de style chinois, un monastère, une grande porte et l’intérieur du palais. Ces décors sont en fait une réutilisation suite au film Marco Polo réalisé par Piero Pierotti et Hugo Fregonese en 1962. La nombreuse figuration a sans doute aussi être réembauchée.

Le film se déroule à un rythme effréné, plein de péripéties, pas toujours cohérent car on a droit à quelques raccourcis assez saisissants.

Soigneusement oint et épilé, Gordon Scott nous montre sa musculature parfaite dans quelques scènes choc : il déracine un arbre, strangule un lion en peluche et ouvre même le sol provoquant un séisme.

Le côté asiatique est principalement assuré par l’actrice japonaise Yoko Tani et par le toujours hiératique acteur sibérien Valery Inkijinoff qui reprend presque à l’identique son rôle de prêtre du Tigre du Bengale de Fritz Lang.

L’interprétation ne brille pas toujours par sa qualité. Les acteurs, Gordon en tête, ont l’air de bien s’amuser, notamment l’acteur italien Leonardo Severini - Kublai Khan – qui multiplie les tenues de diverses couleurs.
Le film maintient cependant l’intérêt grâce à ses multiples rebondissements, à la somptuosité des décors et au soin mis à la reconstitution. Un péplum à connaître.

A.I Intelligence artificielle : Et si je devenais un vrai petit garçon, est-ce que tu m'aimerais ?

 A.I Intelligence artificielle - Film de Steven Spielberg, 2001

J'ai une tendresse particulière pour Pinocchio, tant pour le roman de Collodi que pour ses
multiples adaptations.

Je ne m'attendais pas, en découvrant ce film de Spielberg et malgré le thème que j'avais lu, à en trouver une approche aussi originale et pensée. Le titre évoquait plutôt pour moi l'étonnant E.T qui avait tant bouleversé les gosses de mon époque, bien que l'adorable Haley Joel Osment soit loin de ressembler à un alien.

L'histoire est celle d'un petit robot conçu pour ressembler à la fois physiquement et émotionnellement à un véritable enfant. Son concepteur (joué par William Hurt) est un professeur de cybernétique qui, suite au décès de son propre enfant, décide d'en recréer une version robotique. David en est le prototype.


L'histoire se déroule dans un futur pas très lointain où les robots sont utilisés pour l'ensemble des tâches domestiques et travaux divers. Vus exclusivement comme des objets, bien qu'ils aient une apparence humaine, ils sont détruits dès qu'ils deviennent trop vieux ou sont abimés.
David sera donc le 1er robot à posséder également des sentiments humains et à pouvoir s'attacher à une famille. Il est ainsi confié à un couple dont le fils de 11 ans est plongé dans le coma. Il va s'attacher passionnément à sa mère comme le programme l'a prévu et cet attachement ne pourra jamais être rompu.
Miraculeusement, le fils de la famille, William, sort du coma et reprend sa place dans la maison; il devient rapidement jaloux de l'enfant "jouet".

Suite à plusieurs incidents, surtout causés par la jalousie de William, David est décrété dangereux et doit être rendu à l'entreprise qui l'a fabriqué. Bouleversée, Monica est obligée de l'abandonner dans la forêt afin qu'il échappe à la destruction. Accompagné de son ourson robot , David, qui a été frappé par l'histoire de Pinocchio, se met en quête de trouver la Fée bleue, afin qu'elle l'aide à devenir un vrai petit garçon.


Dès lors, les parallèles avec l'histoire de Pinocchio vont se multiplier même si l'histoire diffère fortement. Dans sa quête, David est accompagné d'un ours en peluche très perfectionné et sage, son Jiminy Criquet, en quelque sorte. L'ours Teddy ne se contente pas de parler et de marcher. Il suit partout son maître et semble réellement s'y attacher. Il lui vient également en aide de façon très utile à la fin de l'histoire.
La route de nos petits héros va également les conduire sous l'eau et la fête foraine qu'ils y découvrent ne peut là aussi que rappeler celle de Pinocchio - je ne vous dirai pas pourquoi ! -.


Durant son périple, David rencontre Joe le gigolo, un étonnant robot conçu pour plaire aux femmes Bien que ce soit toujours un plaisir de le voir jouer, Jude Law semble ici interpréter un personnage assez inutile dans l'histoire, son rôle est en fait assez court et pas assez approfondi. Peut être finalement l'ours robot Teddy aurait-il suffit comme compagnon pour David.

Le film est en effet presque exclusivement - sauf dans les dix premières minutes du film - centré sur le personnage de David, interprété avec beaucoup de talent et d'émotion par Haley Joel Osment, que l'on avait déjà pu apprécier dans Sixième sens, où il interprétait un petit garçon apeuré qui avait la faculté de pouvoir voir les fantômes qui vivaient (enfin, façon de dire ) autour de lui. La caméra s'attache beaucoup à lui, à ses yeux bleus et à son visage expressif.

Malgré son fabuleux décor futuriste, le film joue beaucoup plus sur l'émotion et la réflexion que sur les grandes scènes d'action, malgré quelques scènes fortes comme l'étonnante Foire à la chair - tout un programme ! - où, dans une ambiance de cirque, des robots en fin de vie sont détruits par le feu ou par l'acide. Les familiers de l'oeuvre de Collodi retrouveront là des allusions au spectacle de Mangiafuoco où le patron du théâtre veut jeter au feu les vieilles marionnettes de son spectacle et exhibe Pinocchio comme une rareté, une marionnette parlante et chantante. Le pauvre petit David sera présenté ici comme une copie destinée à remplacer un jour tous les enfants de la Terre et manquera d'être dissous.

La quête touchante de David pour devenir un vrai petit garçon le mènera dans des lieux très divers, à la rencontre de personnages soit mécaniques, soit humains bien que ces derniers aient rarement le beau rôle. D'une longueur de presque 2h30, le film n'engendre jamais l'ennui, grâce à la diversité des lieux et des époques. Les changements de style et de visuels sont assez frappants et l'on semble assister à trois films distincts.



I.A est l'adaptation d'une nouvelle de 1969 « Supertoys Last All Summer Long » de Brian Aldiss, auteur renommé d'un grand nombre de romans, nouvelles et poèmes de science fiction. Fasciné par cette nouvelle, Stanley Kubrick désire l'adapter en film dans les années 70 et acquiert alors les droits de l'histoire. Son idée est cependant de faire un David généré par ordinateur au lieu de faire appel à un enfant acteur. La technologie de l'époque ne lui convient pas pour pouvoir réaliser de façon suffisamment réaliste le monde de David.

Il remet en 94 le projet à Spielberg qu'il juge idéal pour adapter la nouvelle d'Aldiss. Steven Spielberg commence à tourner cette adaptation bien plus tard, pris par d'autres projets. Il utilisera un certain nombre de dessins préparatoires fournis par Kubrick et lui dédiera le film - Pour rappel, Stanley Kubrick est décédé en 1999-.

Le film interroge sur plusieurs sujets philosophiques avec un message écologique indéniable sur le futur de l'humanité et un avenir apocalyptique ainsi que sur la responsabilité de l'être humain envers ce qu'il crée.
Enfin, on pourra aussi philosopher longtemps sur le rôle de Monica et ses sentiments, à la fois mère indigne qui sera forcée d'abandonner son enfant mais aussi attachée à David par un lien très fort.



I.A Intelligence artificielle est donc une belle réussite de Spielberg, un film étrange et attachant dont la dimension philosophique peut perturber ceux en attente d'un film de science fiction aux rebondissements multiples et aux effets sonores. Ce ton fait d'ailleurs ressentir de manière encore plus brutale les quelques scènes violentes ou dramatiques du film.
Enfin, il convient de saluer la performance du petit Haley Joel qui tient tout le film sur ses épaules de 12 ans. Un des films les plus poétiques et émouvants de Steven Spielberg.

Imitation game - Alan Turing : L'inventeur de l'ordinateur

Imitation game - Film de Morten Tyldum, 2014.

Si Alan Turing est bien connu des informaticiens pour les notions de système Turing, de Test Turing ou de machine Turing, son rôle dans l'histoire de l'informatique et son action dans la Guerre de 39-45 sont restés longtemps méconnus du grand public.

Alan Turing est en effet le père de l'informatique et le concepteur du principe de l'intelligence artificielle. Pendant la Guerre, il met au point tout seul un immense calculateur, capable de déchiffrer les codes les plus complexes, notamment ceux des machines Enigma, utilisées par les allemands pour coder l'ensemble de leurs messages.

Ce calculateur est l'ancêtre de nos ordinateurs.

Grâce à cette machine, de nombreux messages sont interceptés par les services britanniques qui ont alors connaissance des grandes opérations menées par l'armée allemande.
Cependant, la difficulté est que celle-ci ne doit pas savoir que son code a été craqué. Toutes les opérations ne pourront alors pas être déjouées mais la principale est évitée en 1942. Turing et son équipe parviennent en effet à déjouer l'invasion de la Grande Bretagne grâce aux renseignements interceptés.

Mais la personnalité complexe de Turing va causer sa perte. Personnage intraverti, imbu de lui-même et dédaigneux envers ceux qui n'ont pas son quotient intellectuel, Alan apparaît comme un personnage peu sympathique, refusant tout travail d'équipe, une sorte de machine à penser, comme le Docteur Watson définit parfois Sherlock Homes (nous verrons un peu plus loin le pourquoi de ma comparaison). 

Rien en effet ne doit venir déranger son esprit au travail, aussi entrera-t-il souvent en conflits avec ses collègues de travail avant de finalement accepter leur aide et d'écouter leurs opinions. Tel est le portrait qui en est brossé dans le film Imitation Game. Dans la biographie qui lui a été consacré en 2018, son neveu, Dermot a cependant jugé ce portrait trop exagéré et appuyé.

Mais Alan Turing est en fait une personne fragile et tourmentée, qui cache son homosexualité. Celle-ci étant à l'époque vue comme un délit au Royaume-Uni, Alan sera condamné à la castration chimique qui le laisse dans un état physique et psychologique déplorable; il se suicide au cyanure à 41 ans, en 1954.

Le film retrace l'ensemble de sa vie, démarrant d'une enquête menée à son domicile par des policiers en 1951 suite à un cambriolage chez lui. 

Ils sont acccueillis de façon assez déplaisante par le mathématicien et décident alors de fouiller dans son passé. Cette enquête est le point de départ de la présentation de la vie de Turing depuis le collège où il montre déjà des aptitudes étonnantes pour résoudre des problèmes mathématiques, à ses études universitaires, à ses travaux de chercheur à l'Université de Princeton jusqu'à son intégration aux services de renseignements britanniques en 1938.

Le film propose une reconstitution minutieuse de l'époque de la guerre 39-45 et nous donne des explications sur le principe de la machine Turing, explications que l'on pense comprendre un peu sur le moment mais qui s'avèrent finalement d'une grande complexité, on s'en doute.
Il y avait deux possibilités, soit de nous proposer un véritable cours sur le décodage, soit de nous donner quelques éléments et nous laisser suivre l'histoire. C'est cette deuxième option qui est retenue dans le film, rendant celui-ci beaucoup plus accessible mais pas toujours très compréhensible.
Côté acteurs, deux excellents choix. Benedict Cumberbatch s'est fait connaître du grand public en incarnant avec talent Sherlock Holmes dans la série Sherlock, pour laquelle il décroche l'Emmy Award du meilleur acteur. Il poursuivra ensuite une fructueuse carrière au cinéma notamment dans plusieurs films Marvel ou encore dans Le Hobbit : la désolation de Smaug. Il retrouve dans le rôle de Turing certains aspects de son personnage de détective.
Trio Cumberbatch, Goode, Knightley

Matthew Goode mène aussi une double carrière à la télévision (Downton Abbey, Discovery of witches, The Crown..) et au cinéma ( Stocker, Alliés, A single man...). Le bel acteur britannique a de plus et pour la huitième année consécutive été élu en juillet 2021 Personnalité préférée des anglais par le magazine Londres Weekly, après avoir gagné quelques mentions d'acteurs le plus sexy par divers magazines people. Il joue ici le rôle du cryptanalyste et champion d'échecs Hugh Alexander, qui s'opposera d'abord aux méthodes de Turing avant de l'épauler dans son travail.

Keira Knightley, plus à l'aise dans Pirates des Caraibes ou dans Orgueil et Préjugés incarne Joan Clarke, seul membre féminin de l'équipe de Turing.

Le film se suit donc avec plaisir grâce à son interprétation et à la reconstitution soignée des années de guerre et de l'action de l'équipe de surdoués réunis par les Renseignements britanniques. Il manque cependant parfois un peu de dynamisme et l'on aurait souhaité un développement plus important de la présentation des personnages qui nous ferait ressentir plus d'empathie pour leur histoire.
Le film a reçu de nombreuses récompenses, dont l'oscar du meilleur scénario.
Son caractère biographique, ce qu'il nous apprend sur l'action des renseignements anglais pendant la Guerre et la genèse de l'informatique le rendent tout à fait intéressant à découvrir.

Dernière précision, Alan Turing sera finalement grâcié en 2013 et reconnu comme héros de guerre par la reine Elisabeth.

Megan Leavey : Les chiens, héros de guerre

Megan Leavey - Film de Gabriela Cowperthwaite, 2017. 

J'ai déjà eu l'occasion, dans une précédente critique (Togo) d'évoquer ces chiens héros dont l'histoire fait fondre le coeur des amis des animaux. On se souvient de Laika, la petite chienne partie dans l'espace, de Barry, l'épagneul des Alpes qui sauva plus de 50 personnes perdues dans la neige, ou encore de Togo et de Balto, héros de la course au sérum contre la diphtérie en Alaska.

D'autres chiens, sans avoir accompli de véritables prouesses, se sont montrés exceptionnels dans leur attachement à leur maître comme Hachiko qui attendit pendant douze ans quotidiennement et jusqu'à sa mort, son maître décédé, à la gare où il avait l'habitude de descendre au retour de son travail.

Au fil des siècles, les chiens ont été associés à de nombreux conflits, étant utilisés pour leurs qualités d'endurance, leur flair et leur instinct comme chiens de combat, de garde, de détection, de courrier...Comme les hommes, de nombreux chiens ont accompli des actes héroiques mais les livres d'histoire les ont souvent oubliés.
Les plus polémistes rétorqueront évidemment qu'aucun animal n'a signé de sa patte son engagement dans l'Armée et que l'attachement à leur maître explique les actions réalisées. Il y a certainement du vrai mais ceci n'enlève rien à leur dévouement et à leurs exploits.

Le film Megan Leavey nous présente l'histoire vraie de Rex, un berger allemand "engagé" chez
les Marines et de son maître-chien Megan Leavey.
Nous suivons ainsi l'histoire d'une jeune américaine de vingt ans un peu paumée, Megan, qui vit entre son égoiste mère et un beau-père peu reluisant. Ne sachant que faire de sa vie, elle tombe un jour en arrêt devant une affiche des Marines et s'enrôle en 2003 en Caroline du sud.

Alors qu'elle suit un entraînement très dur, elle doit un jour effectuer une punition dans le chenil qui abrite les chiens préparés aux actions sur le terrain. Elle tombe en arrêt devant Rex, un beau berger allemand agressif et décide de conquérir son amitié. Elle devient ainsi maître-chien et le duo est envoyé sur le terrain des opérations militaires déployées en Irak. Leur rôle sera de repérer les mines et explosifs divers lors de l'avancée des troupes dans le désert.


Le film adopte ici un ton quasi documentaire pour nous présenter les méthodes de travail des maîtres-chiens et de leurs comparses. Rex va s'avérer particulièrement doué pour repérer les explosifs et la jeune Mégan, d'abord un peu moquée par ses compagnons hommes, va conquérir leur estime jusqu'à devenir, en même temps que Rex, une héroine de guerre.
Le film se déroule en trois grands moments, l'entraînement de Megan et de Rex, leurs exploits en Irak puis le retour à la maison où Megan va chercher à adopter Rex.

Cette dernière partie, traitée un peu rapidement, n'est pas la plus réussie bien que Kate Mara joue avec conviction le rôle de Megan et se révèle émouvante. On se perd en effet un peu dans ses histoires familiales et son idylle avec le soldat Morales, au détriment de ses démarches pour ramener Rex chez elle.
Le film a été tournée, non pas en Irak mais en Espagne pour les épisodes se déroulant dans le
Megan et Rex (les vrais)

désert et à Falloujah. L'ensemble est très réaliste.
La réalisation est classique et si l'on regrette un peu que l'aspect psychologique des personnages soit peu poussé, on ne s'ennuie pas un instant même sans être féru d'histoires militaires.

Un film attachant à découvrir.



Pour terminer cinq histoires canines sur les chiens héros de guerre:

Moustache décoré par le Maréchal Lannes à Austerlitz
(par Jacques Onfroy de Bréville (1858-1931)
Moustache, caniche des guerres napoléonniennes : Pendant 13 ans, Moustache accompagne les Grognards de l'armée de Napoléon. 

Il entre dans la légende pour de multiples exploits, avertissant la troupe de l'arrivée des autrichiens, sauvant plusieurs soldats.

Lors de la bataille de Waterloo, il récupère le drapeau de son régiment et alors qu'une décharge lui emporte une patte, il trouve la force de ramener l'étendart vers les lignes françaises.


Gander
Gander, le terre-neuve canadien dans la seconde guerre mondiale : Gander accompagne une unité de l'armée canadienne lors de la bataille de Hong-Kong. 

Il retarde l'avancée de l'ennemi à plusieurs reprises, sauve des vies et ramasse une grenade tombée au milieu d'un groupe de soldats pour courir avec en direction des japonais. Il sautera hélas avec.

Rip, le terrier des bombardements de Londres : Rip est un petit chien d'origine indéterminée trouvé par un soldat lors d'un bombardement de Londres. Sans même avoir été entraîné, Rip a permis de retrouver plus d'une centaine de personnes enfouies sous les décombres. Pour son exploit, il sera décoré de la médaille Dickin, en 1945.

Djony, le berger belge malinois, la terreur des djihadistes : Djony fait partie du commando des parachutistes français du CPA10. Entraîné à faire face aux terroristes sur des terrains de guerre, il accompagne Vince, membre des commandos dans de nombreuses missions. Il s'illustre depuis 2016 dans diverses actions : arrestation d'un groupe de terroristes en fuite, déminages, neutralisation de plusieurs terroristes...
Il se distingue particulièrement lors d’une prise d’otages et d’une tuerie de masse à Ouagadougou, au Burkina Faso. Il a reçu le prix du chien héros, à Paris, en 2017.

Stubby
Stubby, le bull terrier promu sergent lors de la guerre 14-18 : Stubby est le chien soldat le plus connu, le plus médaillé et le seul à avoir été promu sergent dans l'armée américaine. Au cours des 17 batailles auxquelles il participe, il accomplit de nombreux faits de guerre : il détecte le gaz, alerte de l'arrivée d'obus, retrouve des soldats blessés, capture seul un espion allemand... Après la guerre, il continue à accumuler les distinctions, rencontre plusieurs présidents américains puis meurt paisiblement dans les bras de son maître, J. Conroy, en 1926.


Lire aussi l'histoire de Togo :

Togo ( Film de E. Core, 2019) : la véritable histoire de la course au sérum


La Comtesse : Il y a de la beauté à laisser le temps oeuvrer.

  La Comtesse - Film de Julie Delpy, 2009. Au nord-ouest de la Slovaquie, le Château de Cachtice dresse ses ruines gothiques sur une colline...