Megan Leavey : Les chiens, héros de guerre

Megan Leavey - Film de Gabriela Cowperthwaite, 2017. 

J'ai déjà eu l'occasion, dans une précédente critique (Togo) d'évoquer ces chiens héros dont l'histoire fait fondre le coeur des amis des animaux. On se souvient de Laika, la petite chienne partie dans l'espace, de Barry, l'épagneul des Alpes qui sauva plus de 50 personnes perdues dans la neige, ou encore de Togo et de Balto, héros de la course au sérum contre la diphtérie en Alaska.

D'autres chiens, sans avoir accompli de véritables prouesses, se sont montrés exceptionnels dans leur attachement à leur maître comme Hachiko qui attendit pendant douze ans quotidiennement et jusqu'à sa mort, son maître décédé, à la gare où il avait l'habitude de descendre au retour de son travail.

Au fil des siècles, les chiens ont été associés à de nombreux conflits, étant utilisés pour leurs qualités d'endurance, leur flair et leur instinct comme chiens de combat, de garde, de détection, de courrier...Comme les hommes, de nombreux chiens ont accompli des actes héroiques mais les livres d'histoire les ont souvent oubliés.
Les plus polémistes rétorqueront évidemment qu'aucun animal n'a signé de sa patte son engagement dans l'Armée et que l'attachement à leur maître explique les actions réalisées. Il y a certainement du vrai mais ceci n'enlève rien à leur dévouement et à leurs exploits.

Le film Megan Leavey nous présente l'histoire vraie de Rex, un berger allemand "engagé" chez
les Marines et de son maître-chien Megan Leavey.
Nous suivons ainsi l'histoire d'une jeune américaine de vingt ans un peu paumée, Megan, qui vit entre son égoiste mère et un beau-père peu reluisant. Ne sachant que faire de sa vie, elle tombe un jour en arrêt devant une affiche des Marines et s'enrôle en 2003 en Caroline du sud.

Alors qu'elle suit un entraînement très dur, elle doit un jour effectuer une punition dans le chenil qui abrite les chiens préparés aux actions sur le terrain. Elle tombe en arrêt devant Rex, un beau berger allemand agressif et décide de conquérir son amitié. Elle devient ainsi maître-chien et le duo est envoyé sur le terrain des opérations militaires déployées en Irak. Leur rôle sera de repérer les mines et explosifs divers lors de l'avancée des troupes dans le désert.


Le film adopte ici un ton quasi documentaire pour nous présenter les méthodes de travail des maîtres-chiens et de leurs comparses. Rex va s'avérer particulièrement doué pour repérer les explosifs et la jeune Mégan, d'abord un peu moquée par ses compagnons hommes, va conquérir leur estime jusqu'à devenir, en même temps que Rex, une héroine de guerre.
Le film se déroule en trois grands moments, l'entraînement de Megan et de Rex, leurs exploits en Irak puis le retour à la maison où Megan va chercher à adopter Rex.

Cette dernière partie, traitée un peu rapidement, n'est pas la plus réussie bien que Kate Mara joue avec conviction le rôle de Megan et se révèle émouvante. On se perd en effet un peu dans ses histoires familiales et son idylle avec le soldat Morales, au détriment de ses démarches pour ramener Rex chez elle.
Le film a été tournée, non pas en Irak mais en Espagne pour les épisodes se déroulant dans le
Megan et Rex (les vrais)

désert et à Falloujah. L'ensemble est très réaliste.
La réalisation est classique et si l'on regrette un peu que l'aspect psychologique des personnages soit peu poussé, on ne s'ennuie pas un instant même sans être féru d'histoires militaires.

Un film attachant à découvrir.



Pour terminer cinq histoires canines sur les chiens héros de guerre:

Moustache décoré par le Maréchal Lannes à Austerlitz
(par Jacques Onfroy de Bréville (1858-1931)
Moustache, caniche des guerres napoléonniennes : Pendant 13 ans, Moustache accompagne les Grognards de l'armée de Napoléon. 

Il entre dans la légende pour de multiples exploits, avertissant la troupe de l'arrivée des autrichiens, sauvant plusieurs soldats.

Lors de la bataille de Waterloo, il récupère le drapeau de son régiment et alors qu'une décharge lui emporte une patte, il trouve la force de ramener l'étendart vers les lignes françaises.


Gander
Gander, le terre-neuve canadien dans la seconde guerre mondiale : Gander accompagne une unité de l'armée canadienne lors de la bataille de Hong-Kong. 

Il retarde l'avancée de l'ennemi à plusieurs reprises, sauve des vies et ramasse une grenade tombée au milieu d'un groupe de soldats pour courir avec en direction des japonais. Il sautera hélas avec.

Rip, le terrier des bombardements de Londres : Rip est un petit chien d'origine indéterminée trouvé par un soldat lors d'un bombardement de Londres. Sans même avoir été entraîné, Rip a permis de retrouver plus d'une centaine de personnes enfouies sous les décombres. Pour son exploit, il sera décoré de la médaille Dickin, en 1945.

Djony, le berger belge malinois, la terreur des djihadistes : Djony fait partie du commando des parachutistes français du CPA10. Entraîné à faire face aux terroristes sur des terrains de guerre, il accompagne Vince, membre des commandos dans de nombreuses missions. Il s'illustre depuis 2016 dans diverses actions : arrestation d'un groupe de terroristes en fuite, déminages, neutralisation de plusieurs terroristes...
Il se distingue particulièrement lors d’une prise d’otages et d’une tuerie de masse à Ouagadougou, au Burkina Faso. Il a reçu le prix du chien héros, à Paris, en 2017.

Stubby
Stubby, le bull terrier promu sergent lors de la guerre 14-18 : Stubby est le chien soldat le plus connu, le plus médaillé et le seul à avoir été promu sergent dans l'armée américaine. Au cours des 17 batailles auxquelles il participe, il accomplit de nombreux faits de guerre : il détecte le gaz, alerte de l'arrivée d'obus, retrouve des soldats blessés, capture seul un espion allemand... Après la guerre, il continue à accumuler les distinctions, rencontre plusieurs présidents américains puis meurt paisiblement dans les bras de son maître, J. Conroy, en 1926.


Lire aussi l'histoire de Togo :

Togo ( Film de E. Core, 2019) : la véritable histoire de la course au sérum


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