Le masque de Fu Manchu : Le Monde entier tremblera devant Fu Manchu !!

Affiche Le masque de Fu Manchu
Le masque de Fu Manchu - Film de Don Sharp, 1965

Fu Manchu est un mégalo comme on les aime dans les films. Désireux de conquérir le Monde, il échafaude tout un ensemble de plans les plus machiavéliques les uns que les autres avec l’aide de sa délicieuse fille, adepte de tortures en tous genres.


Fu Manchu a deux obsessions dans la vie :
1) Mettre le Monde entier à sa botte
2) Anéantir son pire ennemi, l’Inspecteur Neyland Smith de Scotland Yard qui lui a toujours mis des bâtons dans les roues.

Pendant ce temps, dans son bel appartement (qu’il semble préférer à son bureau de Scotland yard), à deux pas de Big Ben que l’on entend soigneusement sonner (au cas où l’on n’aurait pas compris que cela se déroule à Londres), le policier discute avec son ami, le Docteur Watson (pardon, le Docteur Petrie). 
Il est obsédé lui aussi par son grand ennemi Fu Manchu dont il a vu l’exécution en Chine et craint que celui-ci ne soit pas mort. Ce serait trop facile !!
La madame Hudson de l’inspecteur est une jolie jeune chinoise répondant au doux nom de Lotus (incarnée par une jeune actrice appelée Poulet Tu, ça ne s’invente pas !!). C’est dans cette atmosphère de roman de Sherlock Holmes que commence l’histoire.
Résultat de recherche d'images pour "1965 fu manchu"Mais pendant ce temps, le sinistre Fu Manchu complote encore et anéantit une ville entière pour montrer qu’il n’est pas un plaisantin. Christopher Lee, sérieux dans tous ses rôles a revêtu pour la circonstance un beau costume de mandarin. Il en variera les couleurs au fil de l’histoire. Robe de soie, chapeau, moustache et yeux bridés, notre Sir Christopher domine de sa haute taille. Du haut de son trône, il donne ses ordres à une armée de ninjas vêtus de noir et le front ceint d’un foulard rouge, foulard dont ils se servent pour étrangler les méchants britanniques. Les clichés s’enchaînent sur le péril jaune. Les ninjas s’introduisent dans les maisons, poignardent, étranglent et enlèvent.
Smith et Petrie seront heureusement aidés par un jeune scientifique très actif et courageux pour s’introduire dans le repaire de Fu Manchu au Tibet.
Les événements s’enchaînent sans temps mort. Le film sans être un chef d’œuvre est tout à fait plaisant.
« Le Monde entendra encore parler de Fu Manchu ! »

Joan of Paris : Un film à la gloire de la Résistance tourné sous l'Occupation

Affiche Joan of Paris
Joan of Paris - Film de Robert Stevenson, 1942.

Un petit groupe d’aviateurs anglais dont l’avion a été abattu au-dessus du Paris occupé, cherche à joindre la Résistance pour passer en zone libre. Leur commandant Paul Lavallier (Paul Henreid) entre en contact avec le Père Antoine (Thomas Mitchell) et trouve abri auprès de Jeanne (Michèle Morgan), jeune serveuse de café.


Robert Stevenson (Jane Eyre, Mary Poppins …) nous propose un film peu connu, sans grands moyens ni rebondissements exceptionnels mais très attachant. 
Il se centre principalement sur le jeu de cache-cache entre les aviateurs et un collabo particulièrement collant, leur fuite dans Paris et sur le dévouement de Jeanne ( en même temps, quelle femme refuserait d’abriter Paul Henreid dans sa chambrette ?).

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Le film est à voir aussi pour ses interprètes : Thomas Mitchell en prêtre énergique, Michèle Morgan, belle et émouvante ( et ayant gardé sa tenue de Quai des brumes) et le beau et sympathique Paul Henreid.


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Quant à l’histoire : un groupe d’aviateurs perdus dans Paris pendant l’Occupation (cela ne vous dit rien ?) quand je rajouterais que notre héros se retrouve aux Bains Turcs, est interrogé à la Kommendatur puis s’enfuit par les égouts… on ne peut qu’être frappé par un parallèle avec une certaine Grande Vadrouille (voir critique précédente). Si je dis alors que Gérard Oury s’est inspiré de certains éléments de Joan of Paris, vous direz certainement que je suis folle ou peut être aurez-vous seulement envie de voir par vous-même !!

La grande vadrouille : Dites trente-trois, trente-trois. Thirty-three, thirty-three…

Affiche La Grande Vadrouille

La grande vadrouille - Film de Gérard Oury, 1966.
Au fil de ses multiples rediffusions, La grande vadrouille ne cesse de conquérir de nouveaux spectateurs. Il est quelque part rassurant de se dire que nos jeunes, élevés au « Camping » et au « Brice de Nice », auront l’occasion de découvrir ici un humour plus inventif et jamais grossier.
La rencontre entre le sanguin Louis de Funès – à l’humour parfois outrancier et délirant – et le calme Bourvil – à l’humour plus fin, basé sur des expressions faciales et des intonations - fait merveille. A l’opposé de la majorité des comédies françaises - au scénario souvent mince comme un fil car centré presque uniquement sur la prestation des acteurs - , La grande vadrouille propose une histoire aux péripéties nombreuses, dans le cadre de l’Occupation allemande, durant la 2nde Guerre Mondiale. On a ainsi droit à une véritable aventure traçant sous forme de grande évasion, le périple de trois aviateurs anglais abattus au-dessus de Paris et fuyant, à l’aide de deux français embarqués malgré eux dans la fuite, vers la zone non occupée. Partant d’un sujet dramatique, Gérard Oury a su proposer une comédie qui ne tombe jamais dans le choquant.


Au diapason de nos héros, plusieurs autres personnages accompagnent le duo d’acteurs, notamment Benno Sterzerbach et Terry Thomas – respectivement officier allemand et officier anglais – qui font également merveille, chacun dans son style.
Seuls nos deux jeunes aviateurs interprétés par Mike Marshall et Claudio Brook semblent assez dépassés par le délire ambiant. Si l’on excepte la scène où Mike, déguisé en Gretchen de Faust attire des passants vers une bouche d’égouts -où nos héros les dépouilleront de leurs habits-, leurs rôles constituent la partie « sérieuse » du film.


Côté féminin, quatre femmes traverseront l’histoire, la douce Marie Dubois – La fille du Guignol !-, Colette Brosset, la patronne de l’hôtel – très « à cheval sur la literie »-, Andréa Parisy – la sœur aux citrouilles – et Marie Marquet – La Mère Sup de choc.
On traverse, grâce à l’histoire, des lieux multiples que les amoureux de Paris, puis des beaux coins de France, sauront reconnaître et apprécier (Opéra de Paris, Jardins des Champs Elysées, Hospices de Beaune, Vézelay, Montpellier-le-Vieux…)
Péripéties et scènes humoristiques se mêlent alors sans que les gags ne ralentissent l’histoire. On pourra au choix préférer les répliques amusantes – voir petit florilège ci-dessous-, les gags multiples – l’atterrissage dans le zoo, la perruque de chef d’orchestre, la chute du pot de peinture, les casques trop grands ou trop petits…- ou encore les situations comiques – la répétition de Faust, la rencontre aux Bains Turcs, l’arrivée et la nuit dans l’Hôtel du Globe…-.
Il restera évidemment des irréductibles. Tout d’abord, ceux pour lesquels un film de plus de 5 ans est qualifié de « vieux film » donc bon à mettre aux archives, puis ceux hermétiques à ce type d’humour, je dirais même à ces types d’humour, comme dit plus haut. Que voulez-vous, ceci ne se commande pas mais on a fait depuis La grande vadrouille beaucoup d’autres comédies, sur d’autres sujets avec d’autres acteurs, mais honnêtement, je ne suis pas certaine que l’on ait fait mieux.


Petit florilège de répliques, pour le plaisir :
« - Peter Cunningham, Royal Air Force.
- Augustin Bouvet, Peintures et Ravalements »


« - Vous aimez tout ce qui est bon ?
- Oui
- C’est très mauvais »


« -Are you ?
You are ?
- Glad
- Happy….. »


« - De moi, vous osez vous fouter »

« - Il n’y a pas d’hélice hélas
- c’est là qu’est l’os.»


« - C’est pas moi. C’est pas moi.
- Mais c’est moi. C’est moi.
- Ah alors, c’est moi ».


« - Ils peuvent me tuer, je ne parlerai pas.
- Moi aussi, ils peuvent vous tuer, je ne parlerai pas.
- Je savais qu’on pouvait compter sur vous. »

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Une journée particulière : Ce n'est pas le locataire du 6e qui est anti-fasciste mais le fascisme qui est anti-locataire du 6e

Une journée particulière - Film d'Ettore Scola, 1977.


Affiche Une journée particulièreCette journée particulière, c’est le 8 mai 1938 lorsqu’Hitler arrive à Rome pour rencontrer Mussolini. Cette journée, le spectateur la vivra de loin, par la radio et les bruits lointains de la foule plus quelques images d’archives du début qui nous posent le cadre historique.

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Mais cette journée, c’est celle de deux êtres que tout doit séparer, restés seuls dans un grand ensemble d’immeubles alors que tous sont partis voir le défilé. Antonietta, mère de famille nombreuse est acquise aux idées du Duce dont le portrait trône dans la salle à manger. Gabriele est un lettré homosexuel, surveillé par la police fasciste, qui se trouve ce jour-là au bord du désespoir et du suicide.
Le film est en huis clos bien qu’ouvert totalement sur l’extérieur. Impossible, en effet, même toutes fenêtres fermées de s’abstraire du monde qui les entoure, du bruit des bottes, de la clameur de la foule et des chants nazis. Même lorsque Gabriele, pour échapper un peu à l’emprise fasciste met un disque de rumba et entraîne Antonietta pour lui apprendre à danser, il doit vite renoncer, submergé par la vague des chants qui envahit tout.
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Sophia Loren, en savates avachies et vieux bas filés, sans fard, a soudain honte d’elle-même face à un Marcello Mastroianni, élégant et aux goûts raffinés. Et pourtant, elle resplendit littéralement et le cadre presque sordide du petit appartement s’efface bien vite pour tous les deux.

A travers des scènes simples, un jeu tout en émotion de ces deux acteurs, on assiste à une œuvre filmée de façon magistrale et inspirée. Un chef d’œuvre du cinéma italien, tout simplement.

Hugo Cabret : "Quel est donc l'homme à notre époque qui pourrait vivre sans féerie, sans un peu de rêve ?"

  Hugo Cabret - Film de Martin Scorsese, 2011. On sait le Réalisateur Martin Scorsese amoureux du cinéma, par sa carrière bien sûr mais égal...