Lorsque je descends dans le midi par l'autoroute, mon regard cherche et s'attarde à chaque fois sur le Massif du Garlaban qui dresse sa silhouette si reconnaissable près d'Aubagne.
Je crois toujours apercevoir sur son sommet la silhouette du petit Marcel Pagnol, brandissant bien haut les bartavelles glorieusement abattues par son Père. Lorsqu'Yves Robert adapte le roman de Marcel Pagnol au cinéma, il réalise le plus bel hommage que l'on puisse faire à la Provence, à son écrivain le plus célèbre et à ses souvenirs d'enfance. Le jour où la famille Pagnol acquiert une propriété de vacances, La Bastide Neuve, à côté du hameau des Bellons, le petit citadin, Marcel, découvre émerveillé les collines de la Provence et sa végétation sauvage.
Certains de ses souvenirs évoquent les miens, petite citadine venant passer ses vacances dans la vieille maison de famille à la campagne. Je me revois, parcourant les chemins de garrigue à pied ou en vélo, écoutant la nuit les bruissements et passages des petits animaux ou m'angoissant du silence profond qui y règne parfois. Des visages disparus ou devenus lointains me reviennent en mémoire. A la fin de chaque séjour, le retour à la maison se passait dans un mélange d'impatience et de regret.
C'est tout cela que je retrouve en revoyant une nouvelle fois La gloire de mon Père.
Un ton juste, sans fausse note de l'ensemble de la distribution, un accent pris sans exagération et les adorables jeunes acteurs incarnant Marcel et Paul, font de cette chronique familiale un film tendre et attachant. La belle voix pleine de mélancolie de Jean-Pierre Darras nous accompagne tout au long du film, pour nous conter l'histoire.
La Gloire de mon Père appartient aux trésors du cinéma français et constitue certainement la meilleure adaptation de l'oeuvre de Pagnol jamais réalisée.
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