Sous ce titre ultra classique de film d'horreur se cache une oeuvre assez originale, puisque mêlant deux genres à la base fort différents, le western et le film de vampires.
Il s'agirait même du premier film du genre à introduire un aspect surnaturel et horrifique dans une histoire classique de western.
Il sera suivi d'autres exemples aux titres plus au moins farfelus comme Billy le Kid contre Dracula en 1966 ou bien plus récemment Cowboys et vampires, en 2010.
La qualité de celui-ci réside la sobriété de son traitement.
Pas de chauve souris en carton, de canines sanguinolentes ni de blafardes fiancées revenues d'outre-tombe dans le film d'Edouard Dein.
Reste juste la présence du vampire qui s'introduit pour mordre dans le cou ses victimes et les tuer proprement sans effusion de sang, puis qui va dormir dans la crypte familiale lorsque le jour se lève.
La sobriété du film s'accompagne d'une réalisation soignée et d'un joli noir et blanc, accompagnant au mieux les scènes nocturnes, là aussi sans recherches d'effets.
Un seul vampire , donc, qui a soigneusement plié sa cape noire satinée pour s'habiller à la mode du pays, prenant les traits d'un tueur à gages tout de noir vêtu -bien sûr- et chevauchant un cheval couleur d'ébène .
Le film se situe dans une petite ville où plusieurs jeunes filles sont atteintes d'une étrange maladie. L'histoire commence au chevet de l'une d'elles où l'on rencontre le Docteur Carter et le Pasteur Dan Young qui remarque deux étranges petites marques au cou de la malade. Quittant un moment la chambre de la jeune fille qui semble aller mieux, les deux hommes, accompagnés des parents rassurés, sont soudain attirés par un cri de terreur. Alors que le rideau de la fenêtre bouge encore, montrant la fuite d'un étrange visiteur, tous découvrent horrifiés le corps sans vie de la jeune fille.
Rentré chez lui, le Docteur Carter confie à ses enfants ses inquiétudes concernant un certain Buffer, propriétaire terrien avec lequel il est en conflit. Il est peu après retrouvé mort, deux petites marques à son cou. Ses enfants jurent de le venger, malgré les avertissements du Pasteur qui a compris qu'un esprit maléfique était à l'oeuvre. Peu après, un étrange cavalier noir arrive en ville et est engagé par Dolorès Carter afin de venger la mort du Docteur Carter, causée pense-t-elle par Buffer.
Ignorant toujours les mises en garde du Pasteur Young, amoureux d'elle, Dolorès accueille chez elle le mystérieux tueur à gages.
Ce dernier est interprété par Michael Pade, acteur australien de second rôle, et figure bien connue à la fois du cinéma et des séries télés. Déjà rencontré en méchant dans mes deux précédentes critiques de films de type mystère gothique - Le château de la terreur et Le mystère du château noir -, il se spécialisera dans des rôles d'indiens notamment dans Hondo - film de John Farrow et série- ou dans Major Dundee de Sam Peckinpah. Il tournera une cinquantaine de films et apparaîtra dans autant de séries.
Il réussit, malgré son air inquiétant, à donner un côté presque sympathique à son personnage de vampire, dont on découvre l'origine de la malédiction et qui va tomber sincèrement amoureux de Dolorès.
Dans le rôle du pasteur chasseur de vampires, on retrouve avec plaisir Eric Fleming, héros de la série western Rawhide, où il joue le rôle du chef de convoi Gil Favor. L'occasion est rare de retrouver cet acteur aux traits énergiques et à l'allure tranquille qui aura une carrière des plus brèves puisqu'il disparaîtra en 1966, lors du tournage d'un film au Pérou, noyé dans les rapides d'une rivière.
Rajoutons à la distribution Kathleen Crowley, dont la carrière se déroulera surtout à la télévision, dans de nombreuses séries, notamment western.
Dans les griffes du vampire est donc un bon film de série B, réalisé avec soin, sans gros effets mais avec une histoire intéressante et des personnages attachants, nous faisant passer très agréablement le temps, durant sa trop courte durée de 76 minutes.
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