Benjamin
naît vieillard, sa vie va se dérouler à l’envers puisqu’au fur et à mesure
qu’il grandit il rajeunit, puis finira par mourir de jeunesse.
L’histoire
se déroule en grande partie à la Nouvelle Orléans, où Benjamin voit le jour,
est abandonné à sa naissance par son Père, épouvanté par son aspect et anéanti
par la douleur d’avoir vu mourir sa femme à la naissance de leur fils.
Benjamin
grandira et rajeunira donc au sein de la maison de retraite devant laquelle il
a été déposé, entouré de l’affection de sa mère adoptive, employée de l’endroit
et de l’amitié des pensionnaires. Etrangement, personne ne semble surpris de
l’étonnante transformation de Benjamin au fil des années, le spectateur
lui-même semble ainsi invité à accepter cet étonnant postulat de départ et à
oublier certaines invraisemblances.
Le film
est conçu comme une fresque du 20ème siècle menant le héros à
travers les années et les événements : les années folles, la 2nde
guerre mondiale, les années 60….le héros semble vivre plusieurs existences,
changeant de lieu, d’aspect et de mode de vie.
Pourtant au milieu de ces
changements, une seule constante, Daisy, qui l’accompagnera tout au long de sa
vie.
La
rencontre avec Daisy se déroule alors
qu’elle est petite fille et lui vieillard ; une amitié va naître entre eux
qui se transformera en amour lorsqu’ils se retrouveront à différentes étapes
de leur existence.
Car tous
deux seront souvent séparés, chaque retrouvaille modifiant leurs relations, le
drame de l’histoire étant que leurs vies suivent des lignes temporelles
inverses.
Pourtant,
il ne se dégage pas de réelle tristesse de ce film, sauf dans ses dernières
scènes, grâce à la philosophie de vie suivie par le personnage et au caractère
fantastique de l’histoire. Car Benjamin accepte avec philosophie ce qui lui
arrive, ne se plaint jamais de son sort et promène un regard intéressé et
humain sur ce qui l’entoure.
Le film propose une réflexion
aussi sur le temps qui passe et le destin lorsque Benjamin raconte l’accident
de Daisy et tout ce qui aurait pu permettre de l’éviter.
L’histoire
est inspirée d’une nouvelle de Scott Fitzgerald écrite en 1922. Un premier
projet ayant été initié, dans les années quatre-vingt-dix par Steven Spielberg,
qui avait prévu Tom Cruise dans le rôle titre, il sera repris par David
Fincher. Brad Pitt et Cate Blanchett, héritent ainsi avec bonheur des rôles de Benjamin et de Daisy.
Le film
sera nominé pour 13 oscars, il en récoltera 3 pour la meilleure Direction
artistique, les meilleurs effets spéciaux et le meilleur maquillage.
On
notera aussi les images de toute beauté qui transforment parfois le film en un
livre d’images comme lorsque Daisy raconte à sa fille l’histoire de l’horloger
qui avait conçu une horloge fonctionnant à l’envers afin de ramener à la maison
tous les soldats partis à la guerre, dont son propre fils disparu.
Le ton
étrange de ce film, son thème dérangeant, pourront déplaire à certains, qui jugeront la fin
prévisible et la durée de 2h40 exagérée : il faut en effet oublier
certaines lourdeurs et longueurs, comme les inutiles passages se déroulant au
présent dans un hôpital où, au chevet de sa Mère mourante, une jeune fille découvre
l’histoire de Benjamin.
Il faut alors entrer dans l’histoire sans se poser trop de questions et se laisser
porter, avec intérêt et nostalgie, par l’étrange destin de ce héros qui
traverse le siècle…Un film à découvrir, qui ne peut laisser indifférent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire