Ecrivain et journaliste britannique, Edgar Wallace est l’auteur d’un nombre impressionnant de romans policiers et d’aventures, écrits entre 1902 et 1930. Nombre d’entre eux ont connu des adaptations cinématographiques et télévisuelles en Angleterre – plusieurs films dès 1915, une série de 47 longs métrages dans les années 60 et plusieurs séries télé-.
Le style d’Edgar Wallace se caractérise par des histoires d’organisations secrètes ou de mégalos aux visages cachés, de rapts et secrets dans de vieilles demeures, des policiers de Scotland Yard et des détectives amateurs …sans compter la belle héroïne dont le détective va tomber amoureux.
Les titres sont gothiques, mystérieux ou farfelus. Quelques exemples pour en juger : Le masque de la grenouille, L’abbé noir – bizarrement traduit en français par Le crapaud masqué !-, Le monstre du château de Blackwood, La jonquille du diable, Le bossu de Soho...
Le cinéma allemand s’intéresse également à l’œuvre de Wallace et ceci dès la période du cinéma muet mais c’est la société danoise Rialto qui va donner naissance à un nouveau style cinématographique : le krimi ( abréviation du terme kriminalfilm). La société va ainsi acquérir les droits d’adaptation des romans de Wallace et se lancer dans toute une série de films de 1959 à 1972, plus d’une quarantaine en tout.
Cheminant sur les traces de son très inspiré Père, Bryan Wallace écrira lui aussi plusieurs romans du même style qui connaîtront à leur tour des adaptations au cinéma.
Les films Krimis de Rialto sont tournés à Londres, ce qui permet de respecter l’atmosphère des romans tandis que l’on retrouve de film en film les mêmes acteurs principaux, notamment Joachim Fuchsberger ( qui incarne le détective ou le policier et qui a généralement aussi le droit, d’après les résumés lus et les, pour l’instant 3 films que j’ai pu voir, de repartir avec la demoiselle en détresse à la fin de l’histoire ) et Eddi Arent (qui incarne les personnages comiques ou originaux, butlers, policiers maladroits…).
Dans le rôle du policier débonnaire mais un peu dépassé, on retrouve aussi Siegfried Lowitz tandis que Klaus Kinski incarne les personnages inquiétants.
La Grenouille attaque Scotland Yard est le 1er krimi tourné par la société Rialto. Son succès entraînera le tournage de tous les films qui suivront.
Sir Archibald, directeur de Scotland Yard, envoie ses meilleurs hommes à la poursuite de La Grenouille, mystérieux individu masqué qui, à la tête d’une bande de malfrats terrorise le pays, à travers toute une suite de crimes. L’Inspecteur Elk est chargé de l’affaire tandis qu’en parallèle, le neveu de Sir Achibald, Richard Gordon, accompagné de son fidèle valet, décide lui aussi de mener l’enquête.
Ceci les mène vers une famille dont le Père, Bennett, a une activité des plus mystérieuses. La fille de la maison, Ella, est menacée par La Grenouille qui a jeté son dévolu sur elle. Tombé amoureux d’Ella, Richard va chercher à protéger la famille Bennett.
Pendant ce temps, le frère d’Ella, Ray, tombe innocemment dans les filets de la terrible organisation.
Richard et l’Inspecteur Elk traverseront de multiples péripéties afin de sauver tout le monde et mettre la main sur les malfrats.
Le film se déroule sans temps mort, à travers enquêtes, poursuites et assassinats divers. Il règne une atmosphère à la Chapeau melon et bottes de cuir par ses personnages étranges, ses assassinats sans une goutte de sang et un style parfois un peu BD dans les bagarres et poursuites.
On sent un certain humour nonsense, même si le ton se veut sérieux. Un film très plaisant, au charme un peu suranné, qui donne envie de se plonger dans les romans d’Edgar Wallace, ce que je me suis empressée de faire. N’hésitez pas, d’autant plus que ces oeuvres sont tombées dans le domaine public.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire