J'ai une tendresse particulière pour Pinocchio, tant pour le roman de Collodi que pour ses
multiples adaptations.
Suite à plusieurs incidents, surtout causés par la jalousie de William, David est décrété dangereux et doit être rendu à l'entreprise qui l'a fabriqué. Bouleversée, Monica est obligée de l'abandonner dans la forêt afin qu'il échappe à la destruction. Accompagné de son ourson robot , David, qui a été frappé par l'histoire de Pinocchio, se met en quête de trouver la Fée bleue, afin qu'elle l'aide à devenir un vrai petit garçon.
Dès lors, les parallèles avec l'histoire de Pinocchio vont se multiplier même si l'histoire diffère fortement. Dans sa quête, David est accompagné d'un ours en peluche très perfectionné et sage, son Jiminy Criquet, en quelque sorte. L'ours Teddy ne se contente pas de parler et de marcher. Il suit partout son maître et semble réellement s'y attacher. Il lui vient également en aide de façon très utile à la fin de l'histoire.
Durant son périple, David rencontre Joe le gigolo, un étonnant robot conçu pour plaire aux femmes Bien que ce soit toujours un plaisir de le voir jouer, Jude Law semble ici interpréter un personnage assez inutile dans l'histoire, son rôle est en fait assez court et pas assez approfondi. Peut être finalement l'ours robot Teddy aurait-il suffit comme compagnon pour David.
Le film est en effet presque exclusivement - sauf dans les dix premières minutes du film - centré sur le personnage de David, interprété avec beaucoup de talent et d'émotion par Haley Joel Osment, que l'on avait déjà pu apprécier dans Sixième sens, où il interprétait un petit garçon apeuré qui avait la faculté de pouvoir voir les fantômes qui vivaient (enfin, façon de dire ) autour de lui. La caméra s'attache beaucoup à lui, à ses yeux bleus et à son visage expressif.
Malgré son fabuleux décor futuriste, le film joue beaucoup plus sur l'émotion et la réflexion que sur les grandes scènes d'action, malgré quelques scènes fortes comme l'étonnante Foire à la chair - tout un programme ! - où, dans une ambiance de cirque, des robots en fin de vie sont détruits par le feu ou par l'acide. Les familiers de l'oeuvre de Collodi retrouveront là des allusions au spectacle de Mangiafuoco où le patron du théâtre veut jeter au feu les vieilles marionnettes de son spectacle et exhibe Pinocchio comme une rareté, une marionnette parlante et chantante. Le pauvre petit David sera présenté ici comme une copie destinée à remplacer un jour tous les enfants de la Terre et manquera d'être dissous.
La quête touchante de David pour devenir un vrai petit garçon le mènera dans des lieux très divers, à la rencontre de personnages soit mécaniques, soit humains bien que ces derniers aient rarement le beau rôle. D'une longueur de presque 2h30, le film n'engendre jamais l'ennui, grâce à la diversité des lieux et des époques. Les changements de style et de visuels sont assez frappants et l'on semble assister à trois films distincts.
I.A Intelligence artificielle est donc une belle réussite de Spielberg, un film étrange et attachant dont la dimension philosophique peut perturber ceux en attente d'un film de science fiction aux rebondissements multiples et aux effets sonores. Ce ton fait d'ailleurs ressentir de manière encore plus brutale les quelques scènes violentes ou dramatiques du film.
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