A Christmas carol - Film de Edwin L. Marin, 1938.
Dans l'atmosphère morose qui qualifie la fin d'une année bien difficile, il semble plus que jamais nécessaire de garder l'esprit de Noël, malgré la vision de nos villes où les décorations ont presque disparu, où les sapins sont bannis des rues au nom d'une soi-disant raison écologique, où les églises désertes ont remplacé l'eau bénite par du gel hydroalcoolique....
Un chant de Noël de Charles Dickens est sans doute l'histoire qui nous permet le plus de retrouver cet esprit de Noël, grâce à son caractère de générosité et à la profonde humanité qui caractérise ses personnages et leur histoire. Loin de toute mièvrerie, il s'adresse plus à un public adulte qu'à un public enfantin par la réflexion qu'il propose sur la nature humaine, sur le thème de la rédemption ainsi que la description donnée de la vie au sein de l'Angleterre du 19ème siècle.
Il est le plus connu des cinq contes de Noël écrits par Charles Dickens : Le grillon du foyer, Les carillons, La bataille de la vie et L'homme hanté.
La version de la MGM est sans doute la plus belle et la plus réussie de toutes les adaptations grâce à la retranscription fidèle de l'atmosphère dickensienne et à une très belle interprétation.
La scène s'ouvre par une vue de Londres - Londres de studio, où rues et maisons ont été soigneusement reconstituées - dans une belle atmosphère d'hiver. Malgré l'épais manteau blanc qui recouvre le sol, il règne une sympathique agitation en ce 24 décembre où piétons et fiacres se croisent. Dames et messieur élégants, ouvriers et petits métiers divers, gosses des rues....tous vaquent à leurs occupations de travail, de loisirs ou de préparatifs de Noël avec un entrain particulier.
L'attraction principale du quartier où commence notre histoire est de voir les enfants s'amuser à faire des glissades sur les plaques de glace, sous le regard envieux des adultes qui tenteraient bien l'expérience. Un sympathique et souriant jeune gentleman, Fred, se lance à son tour et tombe dans la neige sous les rires joyeux des enfants. il fait ainsi la connaissance
de deux d'entre eux, le petit Tiny Tim et Peter Cratchit.
Tiny Tim est un gracieux petit garçon hélas handicapé d'une jambe mais dont la bonne humeur éclaire tous ceux qui l'entourent malgré le fait qu'il ne puisse pas participer aux jeux remuants des autres enfants.
Les personnage sont ainsi introduits par Fred qui se rend ensuite chez son oncle, Scrooge , usurier avare et férocement opposé à l'esprit de Noël. Le jeune homme vient comme chaque année, avec bonne humeur porter ses voeux à son oncle et l'inviter à réveillonner chez lui, invitation toujours refusée.
La boutique de Scrooge est tenue par un petit homme timide, Bob Cratchit, souffre-douleur de son patron, contraint de travailler dans un lieu humide et glacial, pour un salaire de misère.
Nous suivons un instant Bob qui, en ce soir de réveillon, s'en va rejoindre sa famille, dont Tiny Tim et Peter, que nous avons déjà rencontrés; l'histoire se centre alors sur le vieux Scrooge regagnant amer et solitaire sa sombre demeure.
Après avoir vu la poignée de sa porte d'entrée prendre le visage de son associé défunt, Marley, Scrooge se réfugie chez lui et voit arriver le fantôme de Marley venu pour sa rédemption. Scrooge recevra durant la nuit de Noël la visite de trois esprits qui vont lui montrer le passé, le présent et l'avenir. Une nuit pleine d'émotion attend le vieil avare...
La particularité de la version de Edwin L. Marin est de proposer une histoire plus familiale et moins sombre que d'autres adaptations, décrivant plus précisément la vie de la famille Cratchit et approfondissant les personnages de Fred et de sa fiancée, le tout vu par le regard de Scrooge, qui assiste invisible, en compagnie des esprits, à divers épisodes de la vie des personnages.
Reginald Owen interprète avec conviction le rôle de Scrooge, lui donnant un aspect sympathique assez rapidement tant il se montre touché par tout ce qu'il découvre. De fait, on suit avec intérêt l'évolution du personnage qui se révèle original et finalement plein d'humour.
Les acteurs sont tous très attachants, notamment le jeune Terry Kilburn - Tiny Tim -, qui dira l'année suivante "Goodbye Mr Ships" à Robert Donat, dans l'adaption du roman de A. J. Cronin.
Le film propose un noir et blanc de toute beauté à travers diverses moments comme la scène d'introduction dans la rue de Londres ou encore le survol de Londres et de la campagne anglaise.
Le roman de Dickens a été adapté un grand nombre de fois au fil du temps mais cette version est bien la plus attachante et lumineuse que j'aie pu voir.
A découvrir en cette période de fêtes... Que Noël et les fêtes de fin d'année soient lumineux et porteurs d'espoir pour tous !
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Illustration par Fred Barnard, 1878 |
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