Boule de feu (Ball of fire) - Film d'Howard Hawks, 1941.
Adapté d’une histoire de quatorze
pages, From A to Z écrite par Billy Wilder et Thomas Monroe, Boule de feu
raconte l’histoire de huit professeurs, enfermés depuis neuf ans dans une
grande maison dont ils ne sortent que pour un tour du parc, le matin. L’oeuvre
à laquelle ils travaillent est l’écriture d’une encyclopédie répertoriant tout
le savoir. Chacun d’entre eux, dans sa spécialité,
contribue à l’élaboration de l’ouvrage.
Le plus jeune d’entre eux, Potts,
étudie la langue anglaise. A la suite de sa rencontre avec un éboueur au
langage fleuri, il comprend que le parler populaire a dû évoluer tandis que
tous restaient à étudier, hors du temps et de l’évolution du Monde. Il décide
alors de sortir dans New York à la découverte de l’argot.
Enthousiasmé par toutes les
nouvelles expressions qu’il entend, Potts cherche à recruter des inconnus qu’il
rencontre afin d’alimenter son étude sur le parler populaire. Dans un cabaret,
il rencontre une superbe et pittoresque jeune chanteuse répondant au doux nom
de Sugarpuss. Celle-ci, compagne du gangster Joe Lilas, est obligée de se
cacher. Elle va donc répondre à l’invitation du Professeur, semant une grande
perturbation dans la vie des sages célibataires.
L’amusante similitude avec
Blanche neige et les 7 nains, donne ainsi lieu à plusieurs allusions
savoureuses.
Sugarpuss est la belle qui va se
cacher dans la maison des sept vieux professeurs et y rencontre le prince
charmant, Potts.
Joe, le gangster, suggère à sa
compagne de tricoter sept pulls en guise de cadeau d’adieu à ses hôtes.
Découvrant la belle, les timides célibataires se dissimulent épouvantés, timides
et en costumes de nuit et viendront plus tard entourer la belle pour
l’embrasser avec respect. On pense alors irrésistiblement à
Blanche Neige embrassant les nains lors du départ de ceux-ci pour la mine,
surtout en voyant la tête toute ronde et l’air timide de S. Z. Sakall dans le rôle
de Magenbruch.
Boule de feu est une comédie
pétillante, à l’interprétation parfaite de Barbara Stanwyck, de Gary Cooper en
célibataire timide, de Dana Andrews dans un de ses rares rôles de bandit et des
acteurs incarnant les professeurs, figures pittoresques parmi lesquels on
reconnaîtra notamment Henri Travers – l’ange Clarence dans La vie est belle de
Franck Capra. Chacun d’entre eux a ses traits de caractère, le timide, le
romantique, l’astucieux…et l’ensemble forme un groupe savoureux, toujours
soudé, se déplaçant de concert et portant un regard bienveillant sur leur jeune
confrère et son histoire d’amour naissante.
Délicieuse comédie à l’américaine
où les bons mots fusent, les situations s’enchaînent sans temps mort. Le
vocabulaire coloré de Sugarpuss et de ses amis gangsters contraste de façon
comique avec la distinction des chercheurs. Leurs expressions surprises, leur
incompréhension puis leur enthousiasme constituent autant de moments amusants.
Boule de feu est un film tourné
avec inspiration par le grand Howard Hawks, aussi à l’aise dans les westerns –
Rio Bravo, La captive aux yeux clairs …-, les films d’aventures – Hatari -, les
films noirs – Le grand sommeil -, le péplum – La terre des pharaons - ou encore
les comédies – Chérie, je me sens rajeunir-.
Le film donnera lieu sept ans
plus tard – encore ce chiffre magique – à un délicieux remake avec Danny Kaye et
Virginia Mayo. Présentant cette fois-ci l’univers de la musique et
particulièrement du jazz, il permet la contribution de musiciens connus – Louis
Amstrong, Benny Goodman et Lionel Hampton, pour ne citer qu’eux. Bien que le
contexte soit différent, on sera frappé par la similitude de la plupart des
scènes, les dialogues étant quasi identiques et certaines scènes un simple copier-coller.
Il est généralement considéré
comme inférieur à la présente version. Nous nous pencherons sur cette épineuse
question dans quelques jours !
Les acteurs semblent ici s’amuser
infiniment et nous aussi. Un pur régal !
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