La Hammer mexicaine


Affiche Les larmes de la malédiction
Les larmes de la malédiction - Film de Rafael Beladon, 1961.

Une jeune femme Amélia, accompagnée de son mari Jaime, rend visite à sa Tante Selma, qui vit recluse dans un manoir sinistre, situé sur une petite colline au sein d’une forêt aux arbres torturés. Selma est la descendante de la Pleureuse, une puissante sorcière qui fut jadis torturée à mort. Elle a rappelé auprès d’elle sa nièce, qui ignore tout de sa tante et de ses étranges pouvoirs, afin que celle-ci accomplisse la prophétie qui lui permettra de ressusciter la sorcière et d’atteindre la vie éternelle.
Le manoir sinistre dont les miroirs reflètent des visages monstrueux et qui résonne de pleurs et de cris, le serviteur difforme et assassin, les chiens démoniaques, les cadavres en putréfaction, la mystérieuse créature enfermée….On retrouve tous les ingrédients d’un film d’horreur.
Et de l’horreur, il y en a, sans gros effets d’ailleurs – les trucages étant assez limités.
Le mari Jaime se bat contre des chauve-souris en carton, dégringole du haut d’un clocher, disparaît dans une trappe, est hypnotisé, enchaîné… tandis que sa femme tente d’échapper à la malédiction qui pèse sur elle et de sauver son mari des griffes de sa terrible tante.
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Résultat de recherche d'images pour "les larmes de la malédiction"Les larmes de la malédiction est un honnête film d’horreur de série B, au style baroque, louchant fortement du côté de la Hammer sans en avoir la flamboyance – d’ailleurs le film est en noir et blanc. 
L’histoire se suit cependant avec intérêt sans aucun temps mort. On est pris par l’atmosphère étrange de la demeure, par l’horreur dans laquelle se débat l’innocent jeune couple et par la présence de la sinistre propriétaire des lieux.

Du rire aux larmes

Affiche Les Yeux noirs
Les yeux noirs, film de Nikita Mikhalkov, 1987
Les yeux noirs est un film qui ne ressemble à aucun autre, mélange de deux cultures, italienne et russe. Nikita Mikhalkov, qui réalisera quelques dix ans plus tard, avec le même bonheur, Le barbier de Sibérie, met ici en scène le grand Marcello Mastroianni pour un délicieux mélange de drame et de comédie. Inspirée de trois nouvelles de Tchékhov - La dame au petit chien, Ma femme et L'ordre d'Anna -, l'histoire présente la brève rencontre entre un inventeur raté italien et une mystérieuse femme russe, dans une station thermale. Séduit, celui-ci se lance dans un périple à travers la Russie pour retrouver l'inconnue.

Voici un film au départ bien déroutant, le héros se retrouve dans une station thermale italienne entouré de personnages dignes de Fellini ( une cantatrice énorme et tonitruante, un général d'opérette...), le côté absurde est à son comble, on se demande où on est tombé. Puis après un moment apparaît une belle jeune femme russe qui fait chavirer le coeur de Marcello Mastroianni et brusquement le clown se fait triste et nous prend au coeur. 
Résultat de recherche d'images pour "film les yeux noirs"On se retrouve dans une folle recherche à travers les grandioses paysages de la Russie, à la découverte de personnages étonnants, on est ému par une berceuse italienne doucement chantée puis amusé par un orchestre tzigane.

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Un film donc où l'on passe du rire aux larmes en un éclair grâce à un fabuleux Marcello Mastroianni.

Quant aux dernières secondes du film - que je ne dévoilerai pas, bien sûr-, elles sont inoubliables!

Excusez-moi, mais une de vos créatures magiques se cache dans mon appartement !!

Affiche Les Animaux fantastiques

Les animaux fantastiques - Film de David Yates, 2016

Ayant suivi toute la saga Harry Potter, il m’est apparu logique de poursuivre, avec Les animaux fantastiques, la découverte du monde de la magie.







Le cadre du New York des années 20 offre une alternative intéressante à l’Angleterre actuelle des autres films. On suit ainsi Norbert Dragonneau, jeune sorcier zoologiste, débarquant à New York avec sa valise, dont il laisse incidemment sortir des créatures magiques. Lorsque, parallèlement, une entité mystérieuse sème mort et destruction dans la ville, les animaux de Norbert sont accusés.
Le film joue clairement sur deux registres, la 1ère moitié du film, tournée vers la comédie offre de bons moments de détente et de rire, à travers la poursuite des animaux échappés à travers New York (notamment un hilarant petit animal voleur ressemblant à un ornithorynque) et la découverte du zoo magique de Norbert . 






Tout cela est vu par le regard ahuri et émerveillé d’un non-maj', Jacob, irréssistiblement joué par Dan Fogler. Le 2nd axe du film, plus sombre, devenant prédominant au bout d’une heure environ, présente une inquiétante famille, style Famille Adams, au sein de laquelle semble rôder une entité maléfique.
Dans le rôle du héros, Norbert, j’ai découvert avec intérêt Eddie Redmayne, déjà oscarisé pour le rôle de Stephen Hawking, le génial physicien lourdement handicapé ( Une merveilleuse histoire du temps). Il se montre ici attachant en personnage naïf, amoureux des animaux, promenant un regard étonné sur ce qui l’entoure.
Dans le rôle d’un mage inquiétant, Colin Farrell, paraît, en revanche, assez peu concerné par son rôle. On regrettera aussi l’inconsistance du rôle des deux sœurs qui accompagnent nos héros.


Côté visuel, on note de très belles trouvailles comme le zoo magique, le ministère de la magie et la belle reconstruction de New York par les sorciers à la fin du film. Cependant, on retrouve ce que je n’aime pas dans les films de David Yates, un univers aux couleurs beaucoup trop sombres, ce qui rend les détails difficiles à voir dans certaines scènes ( et non, ce n’est pas une question de vue, mon ophtalmo vient de tester la mienne !!). On ne voit pas clairement certaines des créatures et quelques scènes d'action sont très confuses.
Au final, le film est très agréable à suivre et revêt un potentiel certain, pas assez exploité à mon sens, car l’histoire est au final fort simple. On comprend que l’on doit attendre l’opus suivant.

Mourir pour l'Art

Monument men - Film de Georges Clooney, 2014.

Magnifique film sur un sujet méconnu lié à la guerre, la spoliation des oeuvres d'art par les nazis. Un peloton spécial est constitué par le Président Einsenhower pendant la 2nde Guerre Mondiale afin de retrouver des chefs d'oeuvre volés par les nazis et d'empêcher leur transfert vers l'Allemagne. Parmi ces oeuvres, La Madone de Bruges et Le retable de Gand, L'Agneau mystique - déjà volé par les allemands en 1917-. Le casting impressionnant est impeccable, on est vite accroché par cette équipe un peu pieds nickelés sur les bords mais combien attachante. Plus très jeunes et pas forcément en grande forme physique, nos héros suivent un entraînement sommaire avant d'être envoyés en Europe, selon un plan assez vague.

On reconnait au passage plusieurs grandes oeuvres et on se dit qu'on ne visitera plus certains grands musées de la même façon. Film descendu par la critique qui s'attendait certainement à un film d'action, il est pour moi un des films marquants de l'année 2014, intéressant et prenant pour peu que l'on connaisse et s'intéresse à l'Art.  Parmi les quelques points négatifs : Jean Dujardin très sympa bien sûr mais qui semble se demander ce qu'il fait là et la succession de scènes courtes qui font parfois perdre un peu le fil du récit. Bravo par contre pour le superbe final dans les mines.

Hugo Cabret : "Quel est donc l'homme à notre époque qui pourrait vivre sans féerie, sans un peu de rêve ?"

  Hugo Cabret - Film de Martin Scorsese, 2011. On sait le Réalisateur Martin Scorsese amoureux du cinéma, par sa carrière bien sûr mais égal...