Hercule Poirot : «Je m’appelle Hercule Poirot, et je suis probablement le plus grand détective du monde.»

 Hercule Poirot, série d'ITV1, 1989



Hercule Poirot fait part
ie de l'imaginaire de tous les férus de littérature policière. Héros atypique, il se présente comme un petit homme au crâne en forme d'oeuf, doté de moustaches en croc et de yeux verts de chat, délicat et très cultivé. Plutôt imbu de lui-même mais ne manquant pas d'humour, il peut se montrer assez tyrannique envers son entourage mais il possède aussi un coeur sensible qui le pousse à s'intéresser aux malheurs des gens.

Modèle du "armchair detective", ce qui laisserait croire à un policier douillettement installé chez lui, à réfléchir, ou, comme le déclare le héros d'Agatha Christie, à faire fonctionner ses petites cellules grises, notre détective se trouve dans divers milieux - généralement bourgeois ou nobles - et voyage à travers l'Angleterre et dans divers pays - notamment l'Egypte et l'Irak -.

Rien ne lui plait davantage que d'étudier la psychologie des gens qu'il rencontre et de dénouer les mystères les plus sombres. Les énigmes décrites par Agatha Christie sont parfois assez complexes, voire  abracadabrantes. Essayer de résumer une énigme telle "1.2.3" est quasi impossible, sauf à avoir lu le roman et vu le téléfilm qui en a été tiré, plusieurs fois.

Après diverses péripéties et assassinats, notre héros réunit tous les protagonistes de l'histoire et, après avoir "passé chacun sur le grill" révèle le nom du coupable.

Hercule Poirot apparait ainsi dans 33 romans et 51 nouvelles, dont les parutions sont réparties

entre les années 20 et 75, ce qui donne une longévité plutôt exceptionnelle pour un personnage sensé être déjà d'âge mûr lors de sa première apparition, car retraité de la police belge. En réalité, plusieurs romans d'Agatha, écrits dans les années 30-40 seront publiés après sa mort.

La Mystérieuse affaire de Styles est le 1er roman policier d'Agatha Christie, issu de son expérience d'infirmière bénévole dans le Devon en 1914, où elle croise de nombreux réfugiés belges. Elle y étudie également la pharmacie ce qui lui permettra d'obtenir, outre son diplôme, une parfaite connaissance des remèdes et poisons divers; leur manipulation sera d'ailleurs au coeur de beaucoup de ses romans.

Après diverses adaptations et incarnations du personnage, le plus réussi - bien qu'éloigné physiquement du personnage-  restant Peter Ustinov, apparaît l'acteur idéal pour incarner le petit détective belge, David Suchet.

Acteur shakespearien, David Suchet d'intéresse très tôt à la télévision - à l'âge de 20 ans - tout en continuant une brillante carrière dans le théâtre classique anglais. il est présent dans de nombreuses séries et téléfilms des années 60 aux années 80. En 1985, trois ans avant d'incarner Hercule Poirot, il est l'Inspecteur Japp, face à Peter Ustinov, dans Le couteau sur la nuque.

La famille d'Agatha Christie l'ayant repéré, il est contacté en 1988 par les producteurs de la chaîne ITV pour tenir le rôle du détective dans une nouvelle série. Il interprétera Poirot pendant 24 ans.

Se coulant dans la peau du personnage, il dévore tous les romans d'Agatha Christie et les écrits sur le sujet et adopte les manies et attitudes de son personnage : la maniaquerie, la délicatesse, la démarche à pas comptés et le bon goût vestimentaire des gentlemen de

l'époque. 

Les somptueuses réalisations des premières saisons nous offrent une très belle reconstitution des années 20-30, des beaux manoirs aux immeubles cossus Art Déco. On remarque tout un luxe de détails des costumes raffinés, du mobilier et des décorations diverses. Les épisodes nous plongent dans l'ambiance des Années Folles puis nous amènent à la veille de la seconde guerre mondiale.

Tout ceci coûtant extrêmement cher à produire, la chaîne ITV finit, en 1993,   par renoncer à produire la série . Diverses sociétés de production se saisiront du projet, permettant  de réaliser de nombreux épisodes - de la saison 7 à la saison 13 - mais les styles sont alors très différents d'une histoire à l'autre, plongeant parfois le spectateur dans l'expectative comme le ton étrange et la caméra virevoltante de l'épisode " Les cinq petits cochons". 

On remarque aussi, à partie de la saison 9, un ton et des  images beaucoup plus sombres,

gommant totalement l'humour présent dans la série des saisons passées et notamment dans les relations d' Hercule Poirot, de son associé et ami Hastings, de sa secrétaire Miss Lemon et de l'Inspecteur Japp de Scotland yard.  De fait, ces trois personnages - et les trois acteurs qui les incarnent - disparaîtront jusqu'à la fin de la série - saison 13 - . Seul Hugh Fraser, dans le rôle du Capitaine Hastings sera présent dans un dernier épisode qui conclut avec tristesse l'histoire du détective, "Poirot quitte la scène". Les quatre interprètes se séparent avec regret.

Jusqu'à l'avant dernière saison, Roger Carel prête sa voix si reconnaissable au doublage de David Suchet. La modification du doublage choquera profondément les fans du détective. On sent la fin d'une époque avec le départ en retraite de Roger Carel..

La série Hercule Poirot, malgré des épisodes aux qualités parfois inégales dues aux différences de style et de réalisations ainsi qu'aux histoires plus ou moins élaborées, demeure une des plus belles réussites de la télévision anglaise, grâce à la somptuosité de la réalisation, à l'originalité des histoires d'Agatha Christie et au jeu de David Suchet, interprète parfait du petit détective belge.


Quelques uns des meilleurs épisodes :

- Mystère en mer (saison 1)  : énigme à bord d'un bateau de croisière puis dans la ville d'Alexandrie. Un épisode dépaysant, aux personnages originaux.

- Enigme à Rhodes (saison 1) : Encore un épisode dépaysant sur l'île de Rhodes où un couple se déchire jusqu'à ce qu'un meurtre soit commis et qu'un innocent soit arrêté.

- La mystérieuse affaire de Styles (saison 3) : Retrouvailles pendant la guerre de Poirot, réfugié dans le Devon et d'Hastings blessé au front et démobilisé. C'est là que tout commence avec une mystérieuse et tortueuse affaire d'empoisonnement.

- Christmas pudding (saison 3) : Hercule Poirot va passer les fêtes de Noël dans la belle villa d'un colonel en retraite. Un très bel épisode sur les traditions de Noël, bourré d'humour et de moments savoureux.


 - Un deux trois ( saison 4) : une des histoires les plus farfelues et invraisemblables. Le dentiste de Poirot est assassiné, une actrice prend la place d'une de ses amies, le coupable n'est pas celui que l'on croit...l'histoire est très compliquée mais c'est un régal.

- Le crime du golf (saison 6) : Un des meilleurs et des plus émouvants épisodes de toute la série. Le joli cadre de Deauville, une belle jeune femme dont Hastings tombe amoureux, une histoire rocambolesque ...encore une fois, un régal.

- Les vacances d'Hercule Poirot ou Meurtre au soleil (saison 8) : Un des épisodes les plus connus et une histoire des plus réussies. Meurtre dans une station du Devon, encore un joli cadre pour une histoire bien tournée.

- Mort sur le Nil (saison 9) : Un des romans les plus célèbres d'Agatha Christie et encore un beau voyage qui se termine mal pour notre héros. On y retrouve avec plaisir des visages bien connus comme James Fox, David Soul ou Emily Blunt.

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Dr Jerry et Mister Love : une délirante parodie

 Dr Jerry et Mister Love - Film de Jerry Lewis, 1963.

Si Jerry s'est parfois perdu dans des comédies assez puériles et aux gags un peu prévisibles, il exploite ici à fond son talent dans une délirante parodie du roman de Robert Louis Stevenson - Dr Jekyll et Mr Hyde -, histoire maintes fois adaptée au cinéma.
Son personnage de Docteur Jerry, souffreteux, bigle et à la dentition de lapin est irrésistible. Julius - baptisé Dr Jerry dans le titre français - est un professeur de chimie timide et épouvantablement maladroit. Il est le souffre-douleur d'un groupe d'étudiants et sa classe est un véritablement cauchemar entre étudiants moqueurs ou indifférents. Seule une ravissante jeune fille blonde, Stella, semble s'intéresser à lui.

Pour la séduire, le timide professeur va chercher à se métamorphoser, d'abord en homme athlétique puis ensuite, grâce à ses expériences de chimie, en un homme différent, son double séducteur mais peu sympathique.

Sa métamorphose en Mister Love, élégant et séduisant, est stupéfiante, Jerry compose une belle imitation - et parodie -, inspiré par son ancien partenaire, Dean Martin et par Franck Sinatra.
Certains critiques ont émis l'idée que Jerry réglait ainsi ses comptes avec Dean, quitté après plus de dix ans de collaboration sur scène, et à l'écran.




Quoi qu'il en soit, Dr Jerry nous offre surtout une illustration et parodie de son époque, de la vie des jeunes à l'Université, jeunes - pas très jeunes d'ailleurs dans le choix des acteurs, mais peut être font-ils de très longues études ! - qui semblent passer très peu de temps à étudier et plus à se retrouver en boites de nuits et des midinettes qui rêvent aux crooners de l'époque...

Le film est parsemé de gags excellents, Jerry incrusté dans le sol suite à une expérience de chimie désastreuse, le gag des haltères et surtout la délirante transformation façon Mr Hyde - un grand moment -. Sous l'oeil épouvanté de son mainate apprivoisé, le savant subit d'horribles tranformations qui le rapprochent d'un homme des cavernes monstrueux et le font passer par différentes teintes, le tout dans un mélange de couleurs répandues au sol et dans lesquelles il se roule, dans une souffrance extrême. Présentée dans un autre contexte, la scène pourrait être terrifiante, elle est ici hilarante, grâce au génie de Jerry.


Le film subit une perte de vitesse dans la seconde partie du film, beaucoup moins mémorable si ce n'est la transformation finale, mais l'histoire se suit avec intérêt.

Arrêtons-nous à présent sur la carrière des deux acteurs principaux du film :
Sans être une star de premier plan, Stella Stevens aura une très longue carrière principalement à la télévision durant cinq décennies. Sa dernière apparition date de 2009. On la retrouvera dans une multitude de séries et téléfilms - Bonanza, Magnum, Highlander....- et dans quelques films - Le bataillon des lâches, L'aventure du Poséidon, notamment-.

La carrière artistique de Jerry sera exceptionnellement longue, malgré de très longues périodes hors des scènes et studios puisqu'elle débute en 1931, où, à l'âge de 5 ans il monte pour la première fois sur scène avec ses parents et s'achève par une dernière apparition en 2016, dans le film "Le casse", réalisé par benjamin et Alex Brewer...soit 85 ans de carrière.

La "belle époque" de Jerry se situe dans les années 50 et 60, avec dans le courant des années 60, une baisse de popularité aux Etats-Unis, tandis que son affection par les européens ne cesse d'augmenter.
Son comique particulier, fait à la base de grimaces et de pantomines - héritage de ses jeunes débuts - ne fait en effet pas l'unanimité.


Le célèbre Directeur des studios MGM, Louis B. Mayer déclare même en découvrant le duo Lewis-Martin : "Le Rital est pas mal, mais qu'est-ce que je fais du singe? " (sympathique !). Leur rencontre avec le producteur Hal Wallis qui les fait engager à la Paramount décide du tournant de leur carrière.

Le duo va alors se déséquilibrer de plus en plus au fil des années. Angoissé et perfectionniste, Jerry, las de servir de faire-valoir au crooner, intervient davantage dans la production des films. Ses gags dévastateurs submergent le pauvre Dean qui a de plus en plus de mal, dans ses films, à aller au bout de sa chanson. Les deux compères se séparent alors pour mener chacun d'entre eux une brillante carrière.

Continuons à suivre celle de Jerry qui va tourner alors dans les années suivantes ses meilleurs films - "Le Kid en kimono", "Dr Jerry et Mister love", "Cendrillon aux grands pieds" ou encore "Le tombeur de ces dames" -, réalisés soit par lui-même, soit par Frank Tashlin.

Suite à un grave accident sur scène en 1965, il en ressort avec des sequelles et douleurs à la colonne vertébrale qui le rendent accro aux anti-douleurs et développent ses tendances suicidaires. Sa carrière sera désormais en dents de scie, avec des bons rôles comme dans "La valse des pantins" de Martin Scorsese, et des nanars, comme "Par où t'es rentré ? On t'a pas vu sortir" de Philippe Clair.

Parallèlement, il s'occupe activement de la cause des enfants handicapés physiques et mentaux. Il crée ainsi, en 1966, le Téléthon, premier show télévisé au profit de l’association MDA, dévolue à la lutte contre les dystrophies musculaires. 

Il sera parrain du 1er Téléthon français en 1986.






L'acteur nous a laissé une impressionnante série de films, dont certains, méconnus, méritent d'être redécouverts - comme "Le déliquant involontaire" ( "The delicate delinquent" de Don McGuire ou encore Fais-moi peur ("Scared stiff" de George Marshall).


Critique de Fais-moi peur :


Les aventures de Sherlock Holmes : Voyage au pays de l'holmésologie

Affiche Les Aventures de Sherlock HolmesLes aventures de Sherlock Holmes, série de Michael cox, 1984.

"L'holmésologie" est née dans les années 30. Les admirateurs du héros de Conan Doyle commencent alors à s'organiser dans des clubs, d'abord anglais puis partout dans le Monde.
On compterait aujourd'hui plus de 300 clubs et sociétés sur les cinq continents.
Les holmésiens dévorent les aventures de Sherlock Holmes et tous les écrits qui y ont trait, reconstituent en costumes victoriens les meilleurs histoires et collectionnent tous les objets liés à cet univers. Les plus accros vont adopter dans leur style de vie certains accessoires (casquette, pipe, violon...). 
Ils croient d'ailleurs à l'existence de Holmes et cherchent des preuves de sa réalité. Un courrier volumineux continue d'arriver au 221 bis Baker Street à Londres.

Des live city games sont organisés, le dernier en date en France, "La disparition de Watson", entraîne les fans à la découverte de Paris jusqu'au 27 septembre 2020. Moriarty - toujours vivant, les grands méchants ont la peau dure  ! - a enlevé le Dr Watson. Les fans doivent aider Sherlock à le délivrer.
Statue de Sherlock Holmes à Edimbourg - wikipedia

Sherlock Holmes a fait l'objet d'un nombre d'écrits et d'adaptations innombrables.
En 1984, alors que le grand détective avait déjà pris une multitude de visages au cinéma, à la télévision et au théâtre, arrive l'adaptation la plus fidèle et complète jamais faite des écrits de Conan Doyle, portée par un acteur impeccable, vivante incarnation du personnage de roman, Jeremy Brett.

Acteur shakespearien, il débute au cinéma dans les années 60, notamment dans My Fair lady. Il est pressenti pour incarner James Bond en remplacement de Sean Connery. Il tournera plusieurs téléfilms et séries classiques, notamment une excellente adaptation de Rebecca, roman de Daphné du Maurier.
Son interprétation de Sherlock Holmes le marquera tout le reste de sa vie. Totalement identifié à son personnage, il n'aura hélas pas le temps de tourner l'ensemble des adaptations des nouvelles de Sherlock Holmes, comme cela avait été prévu par la société de production Granada.

La série se décompose en quatre saisons et cinq téléfilms, tournés de 1984 à 1994. Les saisons ont des noms différents, inspirés des romans - ensemble de plusieurs nouvelles - : Les aventures de Sherlock Holmes, Le retour de Sherlock Holmes, Les archives de Sherlock Holmes et Les mémoires de Sherlock Holmes.

Des 60 nouvelles représentant le "canon holmésien", Granada Production en tournera 41, jusqu'au décès de son acteur principal.

La série a bénéficié d'importants moyens, permettant une fidèle reconstitution de l'époque victorienne. On appréciera notamment la nombreuse figuration peuplant les rues où sont reconstituées de nombreuses scènes de la vie quotidienne : les petits métiers, le trafic des calèches, les gamins des rues ...
La série quitte aussi souvent la ville pour nous promener dans la campagne, à la découverte notamment de vieux manoirs. On se trouvera ainsi aussi bien dans l'aristocratie britannique que dans les bas-fonds londoniens, lieux toujours reconstitués et animés avec précision.
On notera une recherche d'esthétisme dans la photographie, surtout présente dans la dernière saison, à travers des jeux de transparence et reflets.

Les histoires comportent pour la plupart une première partie à Baker street, où Holmes et Watson reçoivent leur client ou un télégramme urgent, souvent de bon matin. L'enquête est alors exposée, prétexte aussi à un savoureux jeu d'acteur de Jeremy Brett qui écoute avec passion, soupire de lassitude quand l'histoire est trop longue, voire même semble s'endormir...selon son interlocuteur.

Après une éventuelle phase de réflexion accompagnée parfois de violon, de cigare ou  d'expériences de chimie - réflexion se terminant généralement par la pièce envahie de fumée ou jonchée des papiers fouillés par le détective -, un départ précipité a lieu pour rejoindre le lieu d'enquête.

Les lecteurs des aventures de Sherlock Homes sont familiers de ces deux rythmes caractéristiques, la phase d'exposé et de réflexion puis la phase d'action - qui peut parfois être violente - comme la poursuite sur la lande dans "Le chien des baskervilles", la délivrance mouvementée et tragique de "L'interprète grec" ou encore le tragique final du "Dernier problème".

Jeremy Brett ne craint pas de montrer tous les défauts de son personnage, sa froideur et son impolitesse, comme lorsqu'il congédie d'un geste de main ses visiteurs avant de leur tourner le dos.
A ses côtés, le Dr Watson incarne son complément positif, poli, attentionné et émotif. Il sera incarné par deux acteurs, tous deux très attachants, David Burke puis Edward Hardwicke. 
Premier Watson de la série, David Burke la quitte au bout d'une saison pour intégrer la Royal Shakespeare Company, suggérant pour le remplacer un autre comédien, lui aussi issu du théâtre. Edward Hardwicke, fils de l'acteur Cedric Hardwicke - Quasimodo, Les 10 commandements... -, interprète un Docteur plus mûr que son prédécesseur, mais le physique et le style des deux acteurs sont très proches.
On ne s'étonnera donc pas, avec ces trois acteurs shakespeariens, du côté parfois un peu théâtral du jeu de Sherlock et de ses deux Watson(s), assorti d'une diction parfaite et d'une grande aisance.

Les divers épisodes se caractérisent par une grande fidélité aux oeuvres d'origine, leurs qualités sont différentes, privilégiant plus ou moins l'action, le dramatique et le côté mystérieux. Les enquêtes sont toujours marquées par l'étrange, l'insolite, partant souvent d'un fait simple pour déboucher sur meurtres et histoires criminelles diverses. 

On citera par exemple l'amusant épisode "La ligue des rouquins" où un mystérieux individu fait passer une annonce pour recruter un homme roux, entraînant l'arrivée de tous les rouquins du pays venus postuler. L'homme recruté se trouve alors à recopier toute une encyclopédie dans un bureau désert. Après une des rares scènes de fou rire de nos deux héros, le grand détective comprend que derrière ce fait anodin, se prépare quelque chose de beaucoup plus grave.

Pour finir, un petit aperçu des meilleurs épisodes de la série 

Pour Les aventures de Sherlock Holmes
- Scandale en Bohème où Sherlock rencontre la mystérieuse Irène Adler, une adversaire à sa taille.
- L'escarboucle bleue, superbe épisode de Noël victorien, où nos héros sont sur la piste d'un diamant 
- La ligue des rouquins, un des épisodes les plus amusants de la série.
Le dernier problème
- Le dernier problème, qui nous conduit en Suisse pour un final éblouissant avec l'ignoble Moriarty.

Pour le retour de Sherlock holmes :
- La maison vide où l'on assiste à la résurrection de notre héros, dans une belle scène de retrouvailles avec son vieux complice Watson
- L'aventure du pied du diable, l'épisode le plus dramatique de la série, où Holmes malade - comme son interprète soigné pour dépression et problèmes cardiaques - est aux prises avec une drogue mystérieuse dans Les Cornouailles.
- Les six Napoléons où un maniaque s'en prend à une série de bustes de Napoléon, s'introduisant chez leurs propriétaires pour réduire leurs statues en miettes.

Pour Les archives de Sherlock Holmes :
L'énigme du Pont de Thor
- L'énigme du Pont de Thor, magnifique histoire de vengeance d'une femme, aux origines brésiliennes, envers la gouvernante des enfants de son époux
- Le mystère de l'anthropoïde, amusante histoire où nos héros sont la poursuite d'une créature mystérieuse
- Le mystère de Shoscombe, belle promenade dans la campagne anglaise et dans un château dont la maîtresse des lieux a étrangement changé (suspens)

Pour Les mémoires de Sherlock Holmes :
- Le Cercle rouge, une histoire de mafia haletante

Difficile enfin de manquer le superbe téléfilm du Chien des Baskervilles qui nous conduit dans les Moors pour la meilleure des aventures du célèbre détective.

Vous l'avez compris, pour tous les amoureux de Sherlock Holmes et des belles séries anglaises, totalement incontournable !

Chapeau melon et bottes de cuir ( The Avengers) : We're needeed

Affiche Chapeau melon et bottes de cuir
Chapeau melon et bottes de cuir ( The Avengers) - série de Sydney Newman et Brian Clemens, 1961



Série so british, Chapeau melon et bottes de cuir est une production mythique de la télévision. Sans doute les jeunes générations qui la découvriront aujourd'hui risquent de la considérer comme une sorte d'Ovni, aux histoires totalement farfelues. Une condition première au visionnage de la série est d'adhérer à son humour nonsense, à ses situations extravagantes et à ses dialogues parfois un peu irréels.

La série suit un certain nombre de règles immuables :
- On meurt proprement, sans trace de sang.
- Les rues sont vides.
- Les héros gardent leur flegme britannique en toutes circonstances.
- Ils ne salissent jamais leurs habits.
- L'humour permet de réagir aux situations les plus graves ( danger imminent, découverte d'un cadavre...).
- Les soviétiques sont des ennemis de la Grande-Bretagne et rêvent d'envahir celle-ci, d'où le recours à de nombreux espions, facilement repérables à leur accent.
- Le monde des Avengers est peuplé de personnages plus ou moins fous, du moins souvent originaux, le fantasque étant considéré comme une qualité première.

Agents secrets dévoués à leur pays, the avengers sont un duo d'agents secrets chargés d'enquêter sur meurtres et disparitions étranges et de déjouer les complots d'agents ennemis de l'Angleterre. John Steed et sa partenaire - Cathy, Emma puis Tara - ont une relation complice, amicale et peut-être amoureuse. Les dialogues à double sens et l'ironie font merveille et laissent parfois le spectateur interrogatif. 

Chapeau Melon et Bottes de Cuir - AFDS.tv - Aux Frontières Des SériesThe avengers nous ramène presque aux débuts des séries télévisées anglaises avec la première saison tournée en direct en studio, en 1961, avec des moyens très limités. John Steed n'en est pas le personnage principal mais il est le comparse du Dr David Keel, héros des 25 premiers épisodes. 

Suite au départ de Ian Hendry, interprète du Dr Keel, John Steed devient le personnage principal de la série, bientôt rejoint par Cathy Gale. Tous deux vont donner un style à la série grâce à un duo original, Patrick MacNee parfait gentleman britannique et Honor Blackman, femme moderne et sexy. Le titre français Chapeau melon et bottes de cuir, bien que fort éloigné du titre original, a l'intérêt de poser les bases du style de ce couple d'avengers.

L'arrivée au scénario et à la production de Brian Clemens - scénariste de plusieurs autres séries à succès dont Amicalement vôtre, Les professionnels ou encore Perry Mason - permet d'augmenter la qualité des scénarios et confère à la série un style qui va perdurer au fil des saisons.
Emma Peel - Femelle électrique
Mais The Avengers, c'est bien entendu par dessus tout le délicieux personnage d'Emma Peel, interprété par la comédienne shakespearienne Diana Rigg, qui dépassera la notoriété d'Honor Blackman, principalement hors Angleterre, les épisodes des premières saisons étant restés peu ou pour la plupart pas du tout diffusés en France.

La complicité évidente des personnages ( et acteurs), les sous-entendus et l'humour, la série ne voulant jamais montrer John et Emma comme un couple, mais laissant au spectateur le soin d'imaginer, contribuent grandement au succès des saisons 4 et 5 dans lesquelles joue Diana Rigg.

Ces saisons sont sans doute aussi celles où l'originalité des histoires, les personnages fantasques et le caractère nonsense des situations sont les plus poussées.
S5a CPM 06 A 10 - VideoToute une gallerie de personnages se déroule devant nos yeux, l'ancien chef de gare qui reconstitue gare et voyage en train dans son manoir, le colonel enregistrant ses mémoires de guerre en revivant les batailles dans son salon, l'ornithologue qui fait la classe à ses élèves oiseaux, l'ophtalmo dont le tableau de lettres de test de vue est remplacé par des chapeaux de toutes sortes, l'école des nounous s'entraînant à se croiser en poussant leur landau ou en calmant Bébé....La liste est longue et chaque fan pourra penser à tel ou tel personnage.

Les méchants se révèlent également savoureux et la série saura de temps à autre faire appel à des acteurs connus. On pourra citer Christopher Lee ou Peter Cushing qui font tous deux un passage remarqué dans la série.
La série Chapeau melon et bottes de cuir est-elle toujours ...La diversité des histoires est également remarquable et là aussi chaque fan délirera sur son épisode préféré. 
La saison 6 voit hélas le départ de Diana Rigg, remplacée par la pétulante Linda Thorson. Si la série nous réserve encore quelques bons épisodes et beaucoup de délire, il semble bien que la belle époque soit révolue, la qualité de l'ensemble s'en ressent.

Parmi les meilleurs épisodes, Je retiendrais pour ma part - le choix est difficile - 4 épisodes, issus des saisons 4 et 5 :

- The House that Jack built (L'héritage diabolique) où Emma se retrouve prisonnière d'une maison aux mécanismes étranges, où qu'elle se rende, elle se retrouve toujours au même endroit devant une angoissante machine....un magnifique scénario pour un épisode haletant.
- A touch of brimstone (le club de l'Enfer) où nos deux héros se retrouvent aux prises avec un club de jeunes gens débauchés qui recréent un club diabolique du 18ème siècle. L'occasion de scènes au sadisme inusité à la télévision de l'époque et une tenue ultra sexy de Reine du pêché pour Diana Rigg...un épisode inoubliable.
- Escape in time (Remontons le temps) : Des espions disparaissent dans le temps. En remontant la filière, John et Emma retrouvent le même inquiétant personnage, sous des costumes d'époques diverses. Un des épisodes les plus originaux et palpitants.
- The joker ( le joker) : Emma est une nouvelle fois prise au piège dans un inquiétant manoir, habité par des personnages à moitié fous et inquiétants. Un scénario impeccable pour un épisode marquant.
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Chapeau melon et bottes de cuir - Faites de beaux rêves - EurochannelGrande série de la télévision britannique, The avengers n'est pas sans rappeler par son style : originalité, humour et nonsense, un autre grand monument du mondes des séries, Dr Who. Son mélange d'aventures, d'histoires d'espionnage et science fiction permet à la série de développer des thèmes multiples, d'où la diversité de ses histoires. Ancrée dans son époque, elle dégage un doux parfum de nostalgie et se revisionne aujourd'hui avec toujours autant de plaisir. 



La Comtesse : Il y a de la beauté à laisser le temps oeuvrer.

  La Comtesse - Film de Julie Delpy, 2009. Au nord-ouest de la Slovaquie, le Château de Cachtice dresse ses ruines gothiques sur une colline...