Du rire aux larmes

Affiche Les Yeux noirs
Les yeux noirs, film de Nikita Mikhalkov, 1987
Les yeux noirs est un film qui ne ressemble à aucun autre, mélange de deux cultures, italienne et russe. Nikita Mikhalkov, qui réalisera quelques dix ans plus tard, avec le même bonheur, Le barbier de Sibérie, met ici en scène le grand Marcello Mastroianni pour un délicieux mélange de drame et de comédie. Inspirée de trois nouvelles de Tchékhov - La dame au petit chien, Ma femme et L'ordre d'Anna -, l'histoire présente la brève rencontre entre un inventeur raté italien et une mystérieuse femme russe, dans une station thermale. Séduit, celui-ci se lance dans un périple à travers la Russie pour retrouver l'inconnue.

Voici un film au départ bien déroutant, le héros se retrouve dans une station thermale italienne entouré de personnages dignes de Fellini ( une cantatrice énorme et tonitruante, un général d'opérette...), le côté absurde est à son comble, on se demande où on est tombé. Puis après un moment apparaît une belle jeune femme russe qui fait chavirer le coeur de Marcello Mastroianni et brusquement le clown se fait triste et nous prend au coeur. 
Résultat de recherche d'images pour "film les yeux noirs"On se retrouve dans une folle recherche à travers les grandioses paysages de la Russie, à la découverte de personnages étonnants, on est ému par une berceuse italienne doucement chantée puis amusé par un orchestre tzigane.

Résultat de recherche d'images pour "film les yeux noirs"
Un film donc où l'on passe du rire aux larmes en un éclair grâce à un fabuleux Marcello Mastroianni.

Quant aux dernières secondes du film - que je ne dévoilerai pas, bien sûr-, elles sont inoubliables!

Excusez-moi, mais une de vos créatures magiques se cache dans mon appartement !!

Affiche Les Animaux fantastiques

Les animaux fantastiques - Film de David Yates, 2016

Ayant suivi toute la saga Harry Potter, il m’est apparu logique de poursuivre, avec Les animaux fantastiques, la découverte du monde de la magie.







Le cadre du New York des années 20 offre une alternative intéressante à l’Angleterre actuelle des autres films. On suit ainsi Norbert Dragonneau, jeune sorcier zoologiste, débarquant à New York avec sa valise, dont il laisse incidemment sortir des créatures magiques. Lorsque, parallèlement, une entité mystérieuse sème mort et destruction dans la ville, les animaux de Norbert sont accusés.
Le film joue clairement sur deux registres, la 1ère moitié du film, tournée vers la comédie offre de bons moments de détente et de rire, à travers la poursuite des animaux échappés à travers New York (notamment un hilarant petit animal voleur ressemblant à un ornithorynque) et la découverte du zoo magique de Norbert . 






Tout cela est vu par le regard ahuri et émerveillé d’un non-maj', Jacob, irréssistiblement joué par Dan Fogler. Le 2nd axe du film, plus sombre, devenant prédominant au bout d’une heure environ, présente une inquiétante famille, style Famille Adams, au sein de laquelle semble rôder une entité maléfique.
Dans le rôle du héros, Norbert, j’ai découvert avec intérêt Eddie Redmayne, déjà oscarisé pour le rôle de Stephen Hawking, le génial physicien lourdement handicapé ( Une merveilleuse histoire du temps). Il se montre ici attachant en personnage naïf, amoureux des animaux, promenant un regard étonné sur ce qui l’entoure.
Dans le rôle d’un mage inquiétant, Colin Farrell, paraît, en revanche, assez peu concerné par son rôle. On regrettera aussi l’inconsistance du rôle des deux sœurs qui accompagnent nos héros.


Côté visuel, on note de très belles trouvailles comme le zoo magique, le ministère de la magie et la belle reconstruction de New York par les sorciers à la fin du film. Cependant, on retrouve ce que je n’aime pas dans les films de David Yates, un univers aux couleurs beaucoup trop sombres, ce qui rend les détails difficiles à voir dans certaines scènes ( et non, ce n’est pas une question de vue, mon ophtalmo vient de tester la mienne !!). On ne voit pas clairement certaines des créatures et quelques scènes d'action sont très confuses.
Au final, le film est très agréable à suivre et revêt un potentiel certain, pas assez exploité à mon sens, car l’histoire est au final fort simple. On comprend que l’on doit attendre l’opus suivant.

Mourir pour l'Art

Monument men - Film de Georges Clooney, 2014.

Magnifique film sur un sujet méconnu lié à la guerre, la spoliation des oeuvres d'art par les nazis. Un peloton spécial est constitué par le Président Einsenhower pendant la 2nde Guerre Mondiale afin de retrouver des chefs d'oeuvre volés par les nazis et d'empêcher leur transfert vers l'Allemagne. Parmi ces oeuvres, La Madone de Bruges et Le retable de Gand, L'Agneau mystique - déjà volé par les allemands en 1917-. Le casting impressionnant est impeccable, on est vite accroché par cette équipe un peu pieds nickelés sur les bords mais combien attachante. Plus très jeunes et pas forcément en grande forme physique, nos héros suivent un entraînement sommaire avant d'être envoyés en Europe, selon un plan assez vague.

On reconnait au passage plusieurs grandes oeuvres et on se dit qu'on ne visitera plus certains grands musées de la même façon. Film descendu par la critique qui s'attendait certainement à un film d'action, il est pour moi un des films marquants de l'année 2014, intéressant et prenant pour peu que l'on connaisse et s'intéresse à l'Art.  Parmi les quelques points négatifs : Jean Dujardin très sympa bien sûr mais qui semble se demander ce qu'il fait là et la succession de scènes courtes qui font parfois perdre un peu le fil du récit. Bravo par contre pour le superbe final dans les mines.

Un somptueux Don Giovanni


Don Giovanni - Film de Joseph Losey, 1979

Magnifique opéra de Mozart, Don Giovanni est tourné par Joseph Losey dans le cadre enchanteur de la région de Vicenza, principalement à la Rotonda, villa de Palladio, avant un final sur la lagune de Venise. Les voix puissantes de Ruggeiro Raimondi et de José Van Dam et les voix aériennes de Theresa berganza et de Kiri Te Kanawa, parcourent ces beaux lieux au fil des airs et des scènes.
Un très beau moment du film, l’air de Leporello « il catalogo », où José Van Dam déroule du haut des marches de la Rotonda, un immense parchemin, listant les conquêtes de son maître. Celui-ci, la paupière lourde et la bouche gourmande, observe une jeune paysanne se baignant à moitié nue dans la rivière. Les images et la lumière sont magnifiques, notamment la campagne vénitienne et la lagune brumeuse. L'interprétation de l'opéra est sans faute.
Don Giovanni aura désormais les traits de Ruggeiro Raimondi, sa haute et fière silhouette vêtue de blanc.
Une très belle réussite d’adaptation d’un opéra en film.

Tea for two and two for tea

Affiche Joan of Paris
Un petit groupe d’aviateurs anglais dont l’avion a été abattu au-dessus du Paris occupé, cherche à joindre la Résistance pour passer en zone libre. Leur commandant Paul Lavallier (Paul Henreid) entre en contact avec le Père Antoine (Thomas Mitchell) et trouve abri auprès de Jeanne (Michèle Morgan), jeune serveuse de café.

Robert Stevenson (Jane Eyre, Mary Poppins …) nous propose un film peu connu, sans grands moyens ni rebondissements exceptionnels mais très attachant. Il se centre principalement sur le jeu de cache-cache entre les aviateurs et un collabo particulièrement collant, leur fuite dans Paris et sur le dévouement de Jeanne ( en même temps, quelle femme refuserait d’abriter Paul Henreid dans sa chambrette ?).
Le film est à voir aussi pour ses interprètes : Thomas Mitchell en prêtre énergique, Michèle Morgan, belle et émouvante ( et ayant gardé sa tenue de Quai des brumes) et le beau et sympathique Paul Henreid.







Quant à l’histoire : un groupe d’aviateurs perdus dans Paris pendant l’Occupation (cela ne vous dit rien ?) quand je rajouterais que notre héros se retrouve aux Bains Turcs, est interrogé à la Kommendatur puis s’enfuit par les égouts… on ne peut qu’être frappé par un parallèle avec une certaine Grande Vadrouille. 




Si je dis alors que Gérard Oury s’est inspiré de certains éléments de Joan of Paris, vous direz certainement que je suis folle ou peut être aurez-vous seulement envie de voir par vous-même !!

Le monde à l'hiver éternel


Les chroniques de Narnia : Le Lion, la Sorcière blanche et l'armoire magique - Film de Bill Melendez, 1979.


Avant que Narnia ne déferle sur nos écrans, matérialisant mes rêves d'enfant à grands coups d'effets spéciaux et de belles images, la version animée du second tome de la série de Lewis : Narnia (le 1er tome étant Le neveu du magicien) a bercé mon enfance.
Animation simple, parfois maladroite et qui accuse bien sûr aujourd'hui son âge, ce dessin animé est une version très fidèle de l'oeuvre de Lewis.


Servi par une très belle musique, il réserve de beaux moments d'émotion comme la poursuite du cerf blanc par les 4 rois et reines adultes ou encore le sacrifice d'Aslan.
On pourra aussi noter le doublage de voix bien connues de l'époque et que l'on retrouve toujours avec bonheur, Gérard Hernandez et Francis Lax, notamment.



L'épopée de Narnia véhicule, on l'a compris, un message Chrétien à travers la figure d'Aslan se sacrifiant pour sauver le Monde. Le propos est donc clairement pédagogique et je conseille aux antis de passer bien vite leur chemin.
Un dessin animé simple et beau, à recommander aux nostalgiques des "vrais" dessins animés et à ceux qui veulent découvrir une autre version de cette fabuleuse histoire.

Mulan : Aux origines du conte traditionnel

Mulan - Film de Niki Caro, 2020. Pour beaucoup de personnes, Mulan, c'est avant tout un dessin animé réalisé par la firme Disney en 1998...